Le projet de révision constitutionnelle annoncé à l’issue du Conseil des ministres du 18 décembre a provoqué une véritable levée de boucliers. Si le mouvement citoyen international Tournons la page prône «un retrait pur et simple» de ce projet, Louis Gaston Mayila, ironique, parle de «la cacophonie» tandis que l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama pense que «c’est une révision de plus et de trop». L’ancien Vice-président de la République, Pierre Claver Maganga Moussavou, relève une incongruité.

Plusieurs personnalités se sont défavorablement prononcées sur le projet de révision constitutionnelle annoncé par le gouvernement. © D.R

 

Le Conseil des ministres a adopté le vendredi, 18 décembre, un projet de loi portant révision de la Constitution. Il consacre désormais l’impunité du président de la République dès la cessation de ses fonctions, mais également un triumvirat devant assurer la vacance de pouvoir en cas d’incapacité du chef de l’Etat. La démarche gouvernementale semble déjà très mal passer au sein de l’opinion et notamment des mouvements de la société civile et même des hommes politiques du pays.

Le mouvement citoyen international Tournons la page, réunissant près de 250 organisations qui mène des actions pour promouvoir l’alternance démocratique en Afrique s’est prononcé sur cette actualité, dans un communiqué daté du 21 décembre. Il appelle le gouvernement à «un retrait pur et simple» de ce projet de modification de la Constitution gabonaise.

Dans ce document signé par le président de «Tournons la Page Internationale», Marc Ona Essangui, et de la Coordinatrice Gabon, Nathalie Zemo Efoua, le mouvement estime que «cette énième modification, par projet de loi et non par referendum, constitue un profond recul démocratique pour un pays qui étonnamment a été élu membre du Conseil des Nations unies pour les droits de l’Homme». Selon cette organisation, le Gabon vit depuis des mois sous un régime d’état d’urgence sanitaire et que dans ce contexte d’exception, «il ne peut y avoir révision de la Constitution».

Pour l’ancien ministre et président de l’Union pour la nouvelle République (UNPR), Louis Gaston Mayila, «la proposition de révision constitutionnelle porte en elle-même une contradiction». «Comment peut-on nous dire tous les jours qu’Ali Bongo se porte bien, reçoit des chefs d’Etat, discute avec eux, donc il se rétablit petit à petit de l’accident qu’il a eu, et en même temps, organiser ses funérailles ?», s’est-il interrogé.

Très ironique sur la question, il estime que «la prochaine proposition sera peut-être d’avoir 9 présidents qui vont peut-être présider, chacun à son tour», a-t-il dit, moqueur, avant d’ajouter qu’il est «parmi ceux qui crient ou trouvent que ce qui se passe n’est pas bien».

Quant à l’ancien président de l’Assemblée nationale passé à l’opposition,  Guy Nzouba Ndama note que le Gabon a perdu le nord. Réagissant sur Radio France internationale (RFI), il a fait savoir qu’«avec le fameux triumvirat où un ministre de la Défense va se retrouver à la tête de l’Etat avec deux élus, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat alors que son chef hiérarchique, le Premier ministre n’est pas dans ce triumvirat-là, je pense sincèrement que le Gabon a perdu le pôle nord».

Sur sa page Facebook enfin, l’ancien vice-Président de la République, Pierre Claver Maganga Moussavou, par ailleurs président du Parti social-démocrate (PSD), note qu’«en cas de vacance du pouvoir, le Gabon peut s’autoriser à adjoindre au Président du Sénat celui de l’Assemblée  nationale. Ce qui suppose que les deux renoncent à être candidat aux élections présidentielles qui suivraient !». Toutefois,  il se demande ce que fait le ministre de la Défense dans cet attelage. «Une sorte d’incongruité au regard du Premier ministre, chef du gouvernement, dont il n’est pas accompagné alors qu’il reste son chef !», a-t-il lourdement souligné.

 
GR
 

10 Commentaires

  1. SERGE MAKAYA dit :

    CESSONS DE JACASSER, LE PAYS EST VÉRITABLEMENT EN DANGER DE MORT. JE VOUS LE RÉPÈTE : SI NOUS NE FAISONS PAS ATTENTION, NOUS ALLONS DEVENIR ETRANGER DANS NOTRE PROPRE PATRIE. A NTARE NZAME !! IL FAUT VRAIMENT QU’ON ARRÊTE LA BANDE DES BONGO-VALENTIN ET QU’ON LES METTE TOUS AU GNOUF. LES BONGO ONT ÉTÉ, SONT ET SERONT UNE MENACE POUR NOTRE PATRIE, POUR NOS ENFANTS ET PETITS ENFANTS.

    JE N’ACCEPTERAI JAMAIS QUE MES PETITS ENFANTS SUBISSENT LES HUMILIATIONS QUE NOUS ONT FAIT SUBIR LES BONGO (VALENTIN AUJOURD’HUI) AVEC LE SOUTIEN DE LEURS MAÎTRES QU’EST LE QUAI D’ORSAY ET LE ROITELET DU MAROC.

    CE N’EST PAS UN JEU QUE NOUS JOUONS ICI. LE PAYS EST VÉRITABLEMENT EN DANGER DE MORT AVEC CETTE BANDE DE SYLVIA BONGO VALENTIN. IL NOUS FAUT VRAIMENT ARRÊTER CES GENS AU PLUS VITE POUR LE PLUS GRAND BIEN DE NOTRE PAYS. A NTARE NZAME !!

  2. Julien N'goua dit :

    Les gabonais qui osent soutenir la modification de notre constitution n’aime pas leur pays et ne veulent pas le bonheur de leurs enfants.

  3. Ulys dit :

    Faisons preuve au moins une fois de solidarité pour ne pas accepter cette énième provocation des Valentin-Bongo soutenue par le Quai d’Orsay et le Maroc.

    Soyons TOUS unis : Dr Mengara Daniel – Père Paul Mba Abessole – Jean Ping Okoka – Laurence Ndong – Jonas Moulenda – Adjatys Thibault – Toute la classe politique (majorité et opposition) – les résistants au pays et la diaspora. Tous UNIS pour libérer notre pays.

  4. Pascaline dit :

    Toucher à la constitution, c’est comme se prostituer. Chose que je ne ferai jamais en tant que femme.

  5. Gérard Ngwa dit :

    NE TOUCHE PAS À MA CONSTITUTION

  6. Ho chi minh dit :

    Les Bongo ,du moins ce qui en reste nous disent à travers ce projet de révision constitutionnelle, que l’alternance ne sera pas démocratique au Gabon ,trouvez un autre moyen que l’urne. Telle est la substance du message.

  7. Didier dit :

    Le SILENCE de l’Église Catholique se veut COMPLICE de ce régime satanique qui n’a jamais voulu et ne voudra jamais le bonheur des habitants de ce pays. Le plus grand bonheur de ces démons, c’est de TOUJOURS voir les gabonais à genou à leurs PIEDS.

  8. Lavue dit :

    Attention Gabonreview, vous continuez de commettre les mêmes erreurs. MAGANGA MOUSSAVOU n’est pas un opposant. Evitez SVP de faire connaître ce qui peut être l’opinion de ce Monsieur. Ce sont des gens comme ça, sans scrupule aucune qui ont plongé ce pays dans le désordre. Il s’est précipité avec son ami NDEMEZO’O à prendre part au simulacre de Dialogue National pour rechercher des postes. C’est un Monsieur qui se surestime, ,mais qui dans le fond ne vaut rien. Faut arrêter de le placer à côté des messieurs comme Guy NZOUBA, ou Marc ONA ESSANGUI qui sont de véritables militants pour le changement. La publication des positions de M. MAGANGA MOUSSAVOU décrédibilisent votre média sachez-le Gabonreview. Et rien ne justifie qu’on fasse connaître son opinion, un vice -Président déchu, sorti par la petite porte. Si vous voulez à tout prix faire parler un ancien Vice-président tournez vers M. DIVUNGUI-DiJOB, parce que là y a pas photo. Les farfelus, les gens sans personnalité, les Gabonais en sont fatigués. N’oubliez jamais ce que pèse (représente M. MAGANGA sur la scène politique national (- de 0,01% des voix à la dernière présidentielle).
    Demain si NOURREDINE est président, il y sera avec déjà par le positionnement de son fils, pour lequel il a œuvré. Et vous pensez qu’un type comme ça est un opposant. Faut être idiot pour le croire.

  9. MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Morceau choisit : « Quant à l’ancien président de l’Assemblée nationale passé à l’opposition, Guy Nzouba Ndama note que le Gabon a perdu le nord. Réagissant sur Radio France internationale (RFI), il a fait savoir qu’«avec le fameux triumvirat où un ministre de la Défense va se retrouver à la tête de l’Etat avec deux élus, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat alors que son chef hiérarchique, le Premier ministre n’est pas dans ce triumvirat-là, je pense sincèrement que le Gabon a perdu le pôle nord» ». Est ce que le vécu au Gabon n’est pas assez explicite pour montrer que cet attelage est implicitement exprimé dans chaque processus post électoraux. le déficit institutionnel est tel qu’au Gabon, ne s’étonne que celui qui fait semblant de ne pas savoir ou on va. Pourquoi ne pas imaginez aussi que ces inobservations procèdent d’un appel « pour dire aidez nous nous n’en pouvons plus ». toutes les hypothèses sont sur la table. Amen.

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