En dépit d’un bilan plus qu’élogieux sur la stratégie nationale de lutte et de riposte contre le Covid-19, notamment grâce aux importantes sommes d’argent allouées à la cause, aussi bien au profit des populations, des malades que prétendument des entreprises impactées, le président de la République n’est pas parvenu à expliquer, dimanche, dans son discours à la nation la poursuite de l’état d’urgence face à une maladie qu’il dit presque avoir vaincue.      

En dépit d’un bilan plus qu’élogieux d’Ali Bongo sur la stratégie nationale de lutte et de riposte contre le Covid-19, l’état d’urgence sanitaire se poursuit au Gabon. © Gabonreview

 

Avec moins de 2000 cas actifs à ce jour, le Gabon est un des pays du continent africain les moins impactés par le Covid-19, et sans nul doute celui de la sous-région de l’Afrique centrale qui a eu la meilleure réponse face à cette pandémie. À l’occasion de son adresse à la nation, le dimanche 16 août, Ali Bongo n’a pas dissimulé sa joie, au point de laisser entendre que son pays a presque déjà vaincu le virus. Le chef de l’État invite d’ailleurs ses compatriotes à «être fiers d’avoir collectivement surmonté le pic de la crise». Il dresse un bilan plus qu’élogieux de la stratégie nationale de lutte et de riposte mise en place dès la découverte du premier cas en mars dernier.

L’argent a coulé à flots

Si Ali Bongo peut se montrer moins préoccupé par la pandémie du Covid-19 qu’il y a cinq mois, c’est qu’il estime que son pays a déjoué les pronostiques pessimistes, y compris ceux des organismes internationaux tels que l’OMS qui ne croyaient que moyennement à la capacité du Gabon à surmonter la crise. Or, rétorque-t-il, «le navire Gabon a tangué, certes. Mais il n’a pas coulé. La main sur le gouvernail, nous avons tenu bon la barre. Notre pays a été à la hauteur de cet événement historique».

«Grâce au dévouement de nos personnels soignants, nos hôpitaux, nos centres de soins ont tenu le choc. Mieux, le Gabon est aujourd’hui l’un des pays en Afrique où le taux de mortalité dû à la Covid-19 est le plus faible. Il figure aussi parmi les pays qui, sur le continent, testent le plus leur population par tête d’habitant», justifie le chef de l’État qui ne manque pas de rappeler qu’un plan d’aide massif de 250 milliards de francs CFA a permis, dès avril, de soutenir les populations vulnérables ainsi que les entreprises impactées par la crise sanitaire à travers tout le pays.

Pourquoi donc poursuivre l’état d’urgence ?

Drapées de la loi n° 003/2020 du 11 mai fixant les mesures de prévention de lutte et de riposte contre les catastrophes sanitaires, les mesures restrictives des libertés imposées aux populations cinq mois après le début de l’épidémie du coronavirus au Gabon restent en réalité celles de l’État d’urgence sanitaire dont le gouvernement avait pourtant déclaré la fin en mai dernier.

Or, si depuis ce même mois de mai le pays enregistre une tendance baissière dans le nombre de contaminations, des patients admis en réanimation et celui des décès liés au virus, l’on comprend mal pourquoi certaines mesures perdurent. Pourquoi le gouvernement a-t-il récemment prorogé de 45 jours ces mesures, dont le couvre-feu ? L’objectif serait-il désormais politique ? De nombreux Gabonais s’interrogent.

D’autant plus qu’Ali Bongo laisse lui-même entendre que la crise sanitaire est presque derrière nous. Si le président reconnait que «nous avons été ralentis», il soutient en effet que «nous avons repris aujourd’hui notre marche en avant dans la direction que nous nous sommes fixée». Mieux, selon lui, «à travers la Loi de Finances rectificative adoptée en juin dernier, le Gabon s’est aujourd’hui mis en situation d’amortir les effets de la crise, mais aussi de relancer son économie et d’accélérer ses réformes». Déduction logique : un déconfinement total est donc désormais possible au regard de ce bilan pour le moins positif.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Hugo dit :

    « … Après le bilan élogieux … » Par qui ? Arrêtez d’écrire des conneries SVP.

  2. Francine PARET dit :

    Il ne m’arrive pas souvent d’intervenir ici. Mais aujourd’hui je vais le faire pour apporter mon soutien à Mr Jean Ping, le VRAI président élu du Gabon.

    Française vivant au Gabon à Port-Gentil.

  3. Yvon dit :

    En parlant d’Ali Bongo, je tiens à préciser que celui qu’on nous a montré le 17 août est toujours le sosie. Il faut bien qu’on nous montre un Ali Bongo toujours malade. Cela va justifier ses absences répétées. Ali Bongo est bien mort. Je vous JURE que celui qu’on nous montre n’est pas Ali Bongo. Il est bien décédé à Riyad. Et la France est complice dans ce cinéma du sosie.

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