La Banque africaine de développement a levé, le 6 novembre, les sanctions contre le Gabon deux mois après le coup d’État. Cette décision, la toute première d’une institution internationale, fait suite à des discussions fructueuses entre les nouvelles autorités gabonaises et les responsables de la BAD. Elle ouvre la voie à la reprise des décaissements pour le financement des projets prioritaires notamment dans le domaine des infrastructures.

Le Premier ministre, Raymond Ndond Sima, et le ministre de l’Économie et des Participations, Mays Mouissi, auront été à la manœuvre durant plusieurs semaines. © Gabonreview (montage)

 

La Banque africaine de développement (Bad) a décidé de lever, le 6 octobre 2023, les sanctions financières imposées au Gabon, deux mois après le coup d’État militaire survenu dans le pays fin août dernier.

La décision est consécutive à plusieurs semaines de dialogue entre les nouvelles autorités gabonaises issues du coup d’État et les responsables de la Bad. Des discussions ont été engagées, début octobre, à Marrakech entre des hauts responsables exécutifs de la Bad et une délégation du gouvernement gabonais de transition, comprenant notamment le Premier ministre, Raymond Ndond Sima, le ministre de l’Économie et des Participations, Mays Mouissi et le ministre des Comptes publics, Charles M’ba. Elles ont permis d’apaiser les tensions nées de l’imposition des sanctions (mais aussi des arriérés de règlements enregistrés sous l’ancien régime) et d’ouvrir la voie à une reprise progressive de la coopération.

Le 18 octobre dernier, Raymond Ndong Sima a discuté, à Libreville, avec l’administrateur du Bureau régional de la BAD. Un jour avant, le 17 octobre, Mays Mouissi discutait lui aussi avec cette délégation de la BAD conduite par le Gabonais Désiré Guedon. La mission a permis de faire l’état des lieux sur la qualité, l’exécution des projets financés par la Bad, la performance des décaissements, et d’informer d’une mission d’inspection visant l’évaluation des risques liés au changement institutionnel intervenu au Gabon.

Par la suite, des échanges plus approfondis ont eu lieu, fin octobre à Brazzaville, entre le président du comité militaire gabonais de transition, le ministre gabonais de l’Économie, et des représentants de la Bad. S’étant révélées fructueuses, ces discussions ont débouché sur un engagement du Gabon à apurer ses arriérés de paiement auprès de l’institution panafricaine.

Traduction et matérialisation de l’engagement du président de l’intérim gabonais à respecter les engagements internationaux du pays, l’apurement effectif desdits arriérés, fin octobre, a permis de rétablir la confiance entre la Bad et les nouvelles autorités gabonaises. La banque panafricaine a ainsi pu constater la volonté du Gabon de renouer un dialogue constructif et de respecter ses engagements financiers.

C’est dans ce contexte apaisé qu’est intervenue, le 6 novembre 2023, la décision de la Bad de lever l’ensemble des sanctions imposées au Gabon deux mois plus tôt. Selon une source sûre au sein de l’institution financière, la Bad indique en effet, dans un mémorandum interne, que le Gabon n’est plus soumis aux restrictions financières décidées en octobre 2023 après le non-remboursement de prêts.

Cette normalisation des relations financières entre le Gabon et la principale institution de financement panafricaine ouvre la voie à une amélioration de la crédibilité internationale du Gabon. Le pays pourra à nouveau bénéficier de prêts et subventions de la Bad pour financer des projets essentiels à sa croissance économique et sociale.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Nathan Dzime dit :

    Quelle bonne nouvelle!

    Nous ne pouvons que louer les efforts de l’équipe gouvernementale. Nous avions presque oublié qu’un gouvernement peut produire des resultats palpables.C’est aussi et surtout le premier fruit (enfin visible) de l’intense lobbying du président de la Transition aupres de ses pairs de la sous-région.
    La confiance se faisant par effet de dominos, espérons vivement que les baolleurs de fonds extra-africains suivront bientôt… et que par ricochet la note souveraine du Gabon se stabilise pour enfin finir par remonter. Cela signiefierait que le pays pourra enfin lancer les grands travaux, ce quiermettra à très court terme, initiiera la resorption du chômage chronique que connaît le pays.
    Pour ma part, et pour assurer nos arrières, je propose que définitivement nous regardions du côté de Carlyle!

    Patriotiquement Vôtre!

  2. Mezzah dit :

    C’est le sérieux des nouvelles autorités qui se manifeste ici. Plus qu’un slogan, nous amorçons véritablement notre essor vers la félicité.
    Seulement, comme tous les gabonais, je demande que tous ceux qui ont mis le pays dans cet état soient mis aux arrêts tout de suite.

  3. […] financière panafricaine. Ceci dit, l’institution pourrait reprendre des décaissements pouvant financer les projets prioritaires du Gabon en vue de son développement […]

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