Selon les conclusions des comptes nationaux de santé, attendus dans les prochaines semaines, la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) ne pourra pas tenir au-delà de la décennie à venir.

Aperçu du siège social de la CNAMGS à Libreville. © Gabonreview

Aperçu du siège social de la CNAMGS à Libreville. © Gabonreview

 

La CNAMGS pourrait ne pas survivre au-delà de 10 années encore. Cette triste réalité a été révélée, le 26 juin dernier, par le ministre de la Santé et de la Prévoyance sociale aux experts de la Banque mondiale, venus apporter leur soutien au système de santé primaire du Gabon. La mise en place de cet instrument, présenté encore comme une réalisation au bénéfice de toutes les couches sociales, n’a certainement pas intégré toutes les variables inhérentes à sa pérennité. L’étude de faisabilité semble avoir ignoré la pertinence de certaines questions de fond, notamment la pérennité des sources de financement et l’inversion des tendances de maladie. «Il est clairement démontré que la CNAMGS, dans les dix années à venir, ne sera plus viable. Je peux même me risquer de dire que dans les cinq ans à venir elle ne pourra plus tenir. Elle commence à montrer ses limites pour la simple et bonne raison qu’il existe plusieurs fonds et celui des économiquement faibles risque d’être le plus coûteux», a affirmé Jean-Pierre Oyiba.

Qui l’eut cru tant les décideurs claironnaient militer pour un pays où tous les citoyens bénéficieraient équitablement d’une assurance maladie obligatoire? Pour le ministre de la Santé et de la Prévoyance sociale, si la CNAMGS doit survivre ce sera sans le fond des Gabonais économiquement faibles (GEF). Selon les évaluations, ce fonds, le plus coûteux, serait le moins productif, ses bénéficiaires étant dispensés de contributions. Or, ses sources de financement sont influencées par la santé financière des populations. «Malheureusement les GEF, ne sont pas ceux qui cotisent le plus. Étant les plus nombreux et les moins contributeurs, il n’est pas évident que ce fonds tienne la route, sachant également qu’il y a beaucoup plus de malades chez ceux qui ont moins de moyens que chez ceux qui en ont le plus», a précisé Jean-Pierre Oyiba, ajoutant : «Les recettes actuelles sont assises sur la téléphonie mobile et la taxation des transferts de fonds, qui ont aussi leurs limites. En conjoncture défavorable, comme c’est le cas avec la contraction de nos recettes pétrolières et des moyens de l’État, ces recettes baissent. Car elles sont la conséquence de la limitation des transferts que les gens font et la réduction de la consommation téléphonique parce que tout le monde fait des économies».

La seconde difficulté susceptible de compromettre l’avenir de la CNAMGS est liée au changement des tendances de maladie au sein de la famille de celles dites transmissibles et non transmissibles. «On avait fixé comme un cap, un horizon à 2030 pour voir les maladies non transmissibles inverser la courbe ou arriver au niveau de la dépense pour ce qui est des maladies transmissibles. Il se trouve que, de manière anticipée, on se rend compte que les maladies non transmissibles coûtent aussi cher que les maladies transmissibles. La conséquence est que la CNAMGS ne pourra pas supporter pour longtemps car les maladies non transmissibles étant des pathologies lourdes et coûteuses (cancer, diabète, hypertension artérielle), elles coûtent cher aujourd’hui vu que ce sont des maladies de société», a poursuivi le ministre de la Santé et de la Prévoyance sociale.

Pour Jean-Pierre Oyiba, il faut, dès maintenant, revoir les sources de financement alternatif pour renflouer les caisses de la CNAMGS. Les recettes baissent et la CNAMGS se trouve de plus en plus en difficulté.

 

 
GR
 

12 Commentaires

  1. Interrogation? dit :

    Sans être expert, on avait bien prédit ce scénario! Amateurisme quand tu nous tient.
    Un mort né ce machin…comme la professionnalisation de notre championnat et bien d’autres projets encore.

  2. Epoux dit :

    A tous,
    Au regard de cet état de fait, il serait préférable que vous augmentiez des salaires sur des actifs à condition qu’ils s’impliquent dans les cotisations et donc dues aux prélèvement. Car celui qui a un moindre salaire ne pourra pas accepter les prélèvements. J’en veux comme preuve les grèves précédentes dûes aux prélèvements exhonorés. Si on a les hauts salaires on sera solidaire pour que cela verra encore plus de jours

  3. çachangeraunjour dit :

    Analyse pertinente. C’est bien d’avoir fait cet état de lieu et de livrer les conculsions au grand public. C’est la réconnaissance que les choses ne vont pas forcément bon train comme on pourrait nous le faire croire. C’est donc le moment de prendre des décisions courageuses pour la survie de cet outil qui fait du bien au plus grand nombre. Je suis pour la suppression de de versement des allocations au GEF vu qu’ils sont déjà pris en charge sur le plus sanitaire quoique ne cotisant pas suffisament.

  4. Pas Possible dit :

    C’est normal si les dirigeants de la structure sont des criminels financiers… Une decenie, non, je pense que un an de plus c’est meme trop…

  5. ismael dit :

    cette situation est tout à fait normale même en France, la situation des contributions par rapport aux engagements n’est pas soutenable. le diagnostique posé par le Ministre devrait plutôt appelé une reflexion de la part de nos économistes et nos intellectuels, car cette Cnamgs, profite à tous, opposants comme pro-pouvoir, au lieu de se lancer dans des appréciations d’ordre politiques.
    une des piste de reflexion serait que tous nous nous mettions au travail au lieu de ne penser qu’aux grèves, et que la jeunesse tourne le dos à l’oisiveté et à cette tendance qu’on a dans notre pays d’attendre qu’un seul membre de la famille porte frères soeurs cousins…. ainsi celà reduirait certainement le nombre de necessiteux.

  6. missive dit :

    Que l’État s’arrange avec les maisons d’assurance de la place pour pour gérer l’assurance maladie des fonctionnaires et pour les chômeurs gérer par une autre structure car la c’est du foufou et rien de plus

  7. le patriote 123 dit :

    L’étude de faisabilité y relative commandée à l’époque de André MBA OBAME, alors Ministre en charge de la prévoyance sociale, avait tenu compte de bons nombre de facteurs… Mr Bernard Kouchner, qui en était l’artisan avait proposé plusieurs sources de financement pour mettre en route l’Assurance Maladie Obligatoire sans trop d’écueils…

    C’est dans sa mise en œuvre, et en voulant orienter le bénéfice de cet instrument auprès des personnes économiquement faibles que la CNAMGS a échoué. Comment vouloir politiser un tel instrument sans au préalable mesurer les risques inhérents à cette orientation tous azimuts ? Les émergents ont encore besoin d’apprendre…

    Vouloir mettre en œuvre un projet dont vous n’êtes pas le concepteur ne garantit pas forcément le succès de celui-ci. AMO avait raison, ce sont des amateurs au commandes de ce pays !

  8. matho dit :

    Il faut supprimer les allocations aux GEF et que cet argent soit reversé à leur garantie santé.Ils ne cotisent pas ,ils ne peuvent pas avoir le beurre et l’argent du beurre tout de meme!

  9. Jeannzela dit :

    La cnamgs fait du bien à tous les gabonais depuis sa mise en application sur le plan nationale . Nous avions maintes et maintes fois écoute les témoignages des gens sans moyens qui étaient. Proche de la mort secouru par cette institution . Il serait judicieux pour le gouvernement de soutenir cette entreprise afin de maintenir ce point qu’il ont marqué .

  10. boucka dit :

    c’est la conséquence d’une mauvaise politique de santé! le gabon a les moyens de financer de manière durable la santé de sa population!!! les causes sont plus structurelles que de financement

  11. boucka dit :

    tous les médicaments sont importés alors qu’on pouvait accentuer la recherche dans la médicine par les plantes! il faut revoir le système des évacuations qui engloutissent énormément d’argent!pourquoi soigner certaines pathologies à l’étranger alors qu’on peut le faire sur place, la politique de santé doit être en adéquation avec la formation du personnel de santé, et il faut bien déterminer la terminologie de gabonais économiquement faibles or dans bcp de secteur au gabon les gens travaillent, gagnent bien leur vie et sont GEF(chez les libanais,les taximen,les clando taxi,dans les marchés), ces gens ne sont ni déclarés, ni ne déclarent pas leur revenu. On a mis en place un système qui peut marcher sans mettre en place toutes les possibilités. Il faut aussi s’interroger sur ces soi-disant experts qui gravitent autour de la cnamgs.

  12. boucka dit :

    On se rend mm compte qu’en dépit de cette offre de prestation en matière de santé, la santé des gabonais ne s’améliore guère(voire ci-dessus les déclaration du Mr le Ministre)le problème de la cnamgs a un lien direct avec la paupérisation croissante de la population depuis ces dernières années donc des problèmes de redistribution des fruits de la richesse du pays. O n veut tout azimut aider les gens sans répondre à leurs besoins essentiels, certaines maladies citées ci-dessus sont dues aux nouvelles habitudes alimentaires(diabète, cancer)et le gouvernement ne s’y penche mm pas(c’est normal, ils sont tous associés dans ces entreprises qui importent les aliments).Les gabonais ont toujours été protégés face à ces maladies en raison de l’alimentation composée essentiellement des produits de la pêche, de la chasse et de la forêt!

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