Matériel agricole abandonné dans la forêt, motos bennes et gros engins rouillés, laissés dans l’herbe et exposés à des intempéries. Tel est le tableau découvert par le Premier ministre, lors d’une visite sur le site de la Société de transformation agricole et de développement rural (Sotrader). Enfoui dans la nature, c’était, à des milliards de FCFA, investissement de l’État pour la Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés (Graine) qui devait permettre au pays de réduire sa dépendance alimentaire à l’extérieur. Un projet que le chef du gouvernement compte remettre sur les rails.

Le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, sur le site de Sotrader, le 12 avril 2024. © Presse Primature

 

Le Premier ministre de la transition, Raymond Ndong Sima, a effectué une visite le 12 avril 2024 sur le site de la Société de transformation agricole et de développement rural (Sotrader), à Ntoum à 40 kilomètres de Libreville. Lancé en 2010, le site d’exploitation se retrouve aujourd’hui dans un état de délabrement fort avancé.

© GabonReview (capture d’écran)

Initié par les autorités du pays avec l’appui de la société Olam, le projet de la Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés (Graine) dont ce site est l’un des investissements à travers le pays, a été initié en vue de réduire la dépendance du Gabon alimentaire vis-à-vis de l’extérieur. Pourtant, aujourd’hui, le site emblématique de Ntoum, créée dans le cadre de ce projet, n’est plus que l’ombre de lui-même. C’est la triste réalité découverte par Raymond Ndong Sima sur les lieux. «Peu importe qui est propriétaire, le fait est que c’est un scandale de voir tout ce matériel dans cet état. On parle de production et d’augmentation de la production, or c’est ça le matériel nécessaire pour augmenter la production vivrière», a laissé entendre le chef du gouvernement très attristé.

C’est en effet un constat amer fait par le Premier ministre sur ce site lancé en grandes pompes par le régime déchu, pour une amélioration de la production agricole dans l’optique de garantir la sécurité alimentaire au Gabon. Les silos pour préparer la provende permettant de nourrir les poulets, canards et poissons y sont en piteux état. Dans les ateliers, certains matériels n’ont pas été déballés, des chambres froides étant même encore dans leurs emballages d’usine. Les tracteurs et autres matériels devant servir à labourer le sol sont à l’abandon, de même que les charrues. «Et nous sommes ici à 40 kilomètres de Libreville, c’est-à-dire sur un site idéal pour produire et amener la production de tous les jours à un prix plus bas», explique le Premier ministre.

Exposé aux intempéries, ce matériel de production, dont plusieurs engins, est rouillé. «J’ai l’intention de m’asseoir avec le ministre de l’Agriculture et les départements ministériels concernés par ce projet pour savoir qui est propriétaire de quoi ? Peu importe. Ce que je veux c’est que cet endroit retrouve son rôle principal, c’est-à-dire qu’il redevienne un lieu de production. C’est ça qui m’intéresse et c’est pour ça que je suis venu. Non pas pour attendre un rapport qui me sera fait sur un papier mais pour le voir de mes propres yeux et, ce que je vois est choquant», a martelé Raymond Ndong Sima.

Ce délabrement très avancé du site de Sotrader intervient dans un contexte où le Gabon s’est fixé l’objectif d’atteindre l’autosuffisance alimentaire en développant les secteurs de l’agriculture et de la pêche sur le plan national. Depuis des dizaines de décénnies, le pays est tributaire de l’extérieur pour satisfaire ses besoins alimentaires. Et selon l’Organisation des Nation Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la production nationale ne couvre les besoins qu’à 40%. Aussi, des interrogations taraudent les esprits sur l’abandon de ces engins. Qui est à l’origine de ce sinistre ? Qui sont les coupables ? Peut-on encore récupérer quelque chose ? Quelles sont les responsabilités ?…

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Esnault dit :

    Nous avons du matériel agricoles en train de se dégrader et payé par nos impôts, nous avons de jeunes prisonniers pas complètement perdu pour une reinsertion vers une nouvelle voie, nous avons des terres cultivables, nous avons des anciens et de nouveaux apprentis en agronomie. Alors qu’attendons nous ? Arretons de perde encore du temps.
    A bon entendeur.

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