En vue de garantir la sécurité du chef de l’Etat, la présidence espionne les populations à travers le Silam, le fameux centre d’écoutes téléphoniques de l’Etat gabonais. Savait-on que ce service ne gère pas que les transcriptions d’écoutes téléphoniques ? Il procède également aux interceptions de messages texte (SMS) et WhatsApp, tout en surveillant des e-mails et les réseaux sociaux.

À travers le Silam, la présidence de la République espionne les populations. © leandri-avocat

 

La course à l’information joue un rôle important dans sécurité nationale et partant, celle du chef de l’Etat. C’est connu : parmi les pièces de ce dispositif de quête à l’information figure le Silam, le centre d’écoutes téléphoniques de l’Etat gabonais. Installé sur le front de mer de Libreville dans les anciens locaux d’Air Afrique, depuis annexés par la présidence de la République, ce service n’a été dirigé que par des européens depuis sa création dans les années 80 : Maurice Marion mort en 1999 et le colonel Boisseau jusqu’en 2008.

Ancien militaire de l’armée de terre passé par le service de renseignement extérieur de la France, la fameuse Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE), Jean-Charles Solon, le patron actuel de l’antre des écoutes au Gabon, siège également au Conseil de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la Poste (Arcep). Présenté comme un «génie» de l’art des écoutes téléphoniques, on le dit fonctionnaire à part entière de l’Etat gabonais. Bien que, selon Jeune Afrique, il travaille théoriquement sous la tutelle de la Direction générale des services spéciaux de la présidence gabonaise, dirigée par Brice Clotaire Oligui Nguema, il est en réalité totalement indépendant.

«Cerebro», écoutes téléphoniques, surveillance des réseaux sociaux

Selon The Africa Report, des notes de service sont envoyées chaque jour dans des enveloppes scellées au président Ali Bongo. «Solon est bien équipé et gère tout, des transcriptions d’écoutes téléphoniques, des interceptions de messages texte et WhatsApp à la surveillance des e-mails et des réseaux sociaux», révèle le magazine anglais axé sur la politique et l’économie africaines.

Le Silam bénéficie depuis longtemps de l’expertise française du renseignement, d’abord avec le Service de documentation externe et de contre-espionnage (SDECE) puis avec la DGSE, sus citée. Ce qui pourrait expliquer que des experts privés associés aux services de renseignement français en aient pris les rênes. Il s’agit notamment de la société Amesys (devenue depuis Advanced Middle East Systems (AMES) et Nexa Technologies) et d’autres firmes ultra-secrètes comme Ercom et Suneris Solutions.

Il faut dire que le Silam a longtemps eu pour moteur un logiciel nommé «Cerebro», système très évolué de surveillance IP fourni par la tristement célèbre Amesys. Cette société est connue pour avoir fourni à la Libye de Mouammar Kadhafi un système d’interception des communications IP nommé Eagle, utilisé par le régime du général Libyen pour identifier et arrêter des opposants politiques.

Si Ali Bongo a toujours fait confiance aux Français pour diriger le Silam, depuis un moment Jean-Charles Solon a néanmoins sous sa botte des subordonnés israéliens. «Depuis plusieurs années, les entreprises israéliennes dominent le marché de la surveillance en Afrique subsaharienne», note The Africa Report. Les technologies de l’espionnage français ayant dormi sur leurs lauriers, d’autres producteurs d’outils d’espionnage dont Israël prennent de l’avance. En tout cas, le marché de la cybersécurité est en pleine expansion, surtout en Afrique. En Egypte, l’acquisition du seul logiciel Cerebro a coûté 10 millions d’euros (environ 6,6 milliards de francs CFA). Combien le Gabon investit-il dans ces James-Bonderies ?

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    C’est tout ce qu’ils savent faire. A Ntare Nzame. Pitié! Les milliards dépensés dans les Renseignements. Et pendant ce temps, l’éducation zéro. Comme quoi, ils veulent que les gabonais restent des ignorants.

    Je vous ai toujours fais savoir que notre pays est une PRISON à ciel ouvert. Ali Bongo étant MORT depuis octobre 2018, ce sont les français qui gèrent toujours les renseignements au Gabon. Et d’ailleurs, ils ont toujours été là. Toutes mes années au B2, j’ai toujours aperçu des français au B2. Preuve à l’appui qu’ils se moquent éperdument des gabonais qui manifestent depuis le hold-up électoral de 2016. Les français sont avec la famille Bongo. Ils ont PEUR de Jean Ping, parce que Jean Ping mâche pas ses mots. Il dit franchement ce qu’il pense. Et les pourritures de français n’aiment pas ce genre de personnes.

    IL NOUS FAUT LIBÉRER LE GABON DE LA SERVITUDE FRANÇAISE. VIVE LE GABON LIBRE.

  2. Ulys dit :

    C’est cela son point fort. Le reste, il s’en bat les couilles (il s’en fout complètement). Surveiller les gabonais jours et nuits. Les mater avec le soutien de la France. Nous ne pouvons plus continuer de vivre ainsi. Trop c’est trop. Le Gabon doit être totalement libéré.

  3. Ikobey dit :

    Parano quand tu nous tiens !
    Tout se sait au Gabon, laissons-les s’amuser.

  4. Jones dit :

    La France nous surveille, place ses pions et continue le pillage.

  5. Serge Makaya dit :

    En évoquant les renseignements ou espionnage, j’attire l’attention des gabonais que le compte Instagram de Jean Ping est un FAUX COMPTE. Jean Ping n’a pas de compte Instagram. Il avait déjà précisé cela. Donc ce faux compte, j’en suis quasiment sur, est géré par les renseignements (B2) du Gabon. Alors, vous êtes avertis. Je sais comment ils procèdent ces VOYOUS dès renseignements. ATTENTION, chers gabonais…

  6. moundounga dit :

    Bjr. Les articles de GR ont pour but de faire en sorte que nous puisions donner notre avis. Or, à l’examen de celui ci l’orientation du texte voudrais que nous donnions notre avis. Dans ce cas de figure qui touche à la vie privée forcément ce sera la critique. Soyons clair en répondant à la question de savoir si l’Etat a le droit de nous espionner et pour quoi faire nous orienterons notre avis ? Or poser la question c’est déjà y répondre. Alors prudence! GR.

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