S’il étaient nombreux à espérer percevoir dès ce vendredi 8 décembre leur gratification de 2023, les espoirs des agents de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) ont été douchés par une note de la direction générale les informant que la tradition ne sera pas respectée cette année. Financièrement, l’entreprise ne serait pas au mieux de sa forme. Ce qui n’a pas empêché les agents d’exprimer leur mécontentement devant l’immeuble abritant le siège social de la société.

 

Des agents mécontents devant le siège social de la Société, le 8 décembre 2023. © Gabonreview

 

Douche froide pour les milliers d’agents de la SEEG qui se réjouissaient déjà de percevoir ce vendredi 8 décembre leur gratification annuelle 2023. La direction générale conduite par Joël Lehman Sandoungout, qui cherche encore à prendre ses marques trois mois après sa nomination, a informé ce même jour ne pas être en capacité de satisfaire à ce droit. Elle a tout simplement décidé de surseoir au paiement de ladite gratification.

«Il ne s’agit pas de rompre avec la tradition, mais d’une ferme volonté de garantir les conditions des employés, tout en préservant la survie de l’entreprise», se défend la direction générale dans une note à l’attention de l’ensemble des agents sur toute l’étendue du territoire national.

© Gabonreview

Tension de trésorerie et tension sociale 

Si les patrons ont été contraints de prendre cette décision, c’est que, financièrement, l’entreprise ne serait pas au mieux de sa forme. «La situation financière de l’entreprise requiert une approbation par la prochaine session du conseil d’administration», informe la direction générale.

Il faudra donc attendre la décision du conseil d’administration au sein duquel siège l’État gabonais, actionnaire majoritaire. Ce qui n’a pas du tout rassuré les agents. La tension est d’ailleurs montée d’un cran au siège social de la Société cet après-midi. Les employés ont bloqué toutes les issues et paralysé toute l’administration. Le DG a été un temps séquestré, son véhicule empêché de bouger.

Au terme d’une assemblée générale improvisée, les employés ont menacé d’immobiliser toutes les activités de l’entreprise. La direction générale bénéficie de 24 heures pour régulariser la situation. Cette nuit encore, des manifestations ont été enregistrées au siège social.

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. DesireNGUEMANZONG dit :

    Bonsoir,

    Une règle simple en matière de gestion de trésorerie: ne jamais dépenser l’argent que vous n’avez pas!

    D’abord récupérer les en-cours clients et régler sa dette à court terme (dettes fournisseurs). Ce qui est important pour le moment dans le cas de la SEEG, c’est le « going concern ». Se traduit comme la continuité de l’exploitation de l’entreprise. Il vaut mieux une entreprise qui paie des salaires jusqu’au 12ème mois qu’une entreprise en cessation de paiement (CDP). Une conséquence de la CPD est le redressement judiciaire: l’étape des pires incertitudes avant la liquidation judiciaire.

    La SEEG doit être aidée! Elle n’a pas besoin de conflits sociaux à l’heure actuelle.

    A bientôt!

  2. DesireNGUEMANZONG dit :

    Bonjour,

    Suite,

    « Il faudra attendre la décision du conseil d’administration au sein duquel siège l’Etat gabonais, actionnaire majoritaire ».

    Je ne vois pas comment l’Etat gabonais, actionnaire majoritaire de la SEEG, peut décider de payer un 13ème mois de salaire sur la base d’un résultat net comptable après impôt sur les sociétés négatif. Si l’Etat doit injecter de l’argent (subventions d’exploitation ou d’investissement), ce n’est pas pour payer un 13ème mois, mais pour restructurer l’entreprise.

    Il faut que les salariés de la SEEG puissent se satisfaire du maintien de l’activité (going concern) de l’entreprise en dépit des effectifs pléthoriques qui s’y recensent sans grande valeur ajoutée. La Direction aurait pu envisager un plan social. Ce qui n’a pas été le cas au regard de la conjoncture financière actuelle.

    Une solution parmi tant d’autres pourrait être envisagée à l’avenir. J’ai choisi celle-ci. La recapitalisation de la SEEG en privilégiant une augmentation de capital par des apports nouveaux en numéraires des salariés. Plutôt qu’un 13ème mois, les salariés toucheraient dorénavant un dividende en fin d’exercice fiscal. En tant qu’actionnaire, les salariés siègeront au conseil d’administration et seraient associer aux décisions stratégiques de l’entreprise. Dorénavant, les résultats de l’entreprise dépendraient de l’implication des salariés aux objectifs fixés durant les conseils d’administration desquels ils siègent.

    Ainsi, la SEEG deviendrait une entreprise sociétaire, qui appartient en partie à ses salariés.

    Cordialement.

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