Débutée le 29 août dernier, à Libreville, la Semaine africaine du climat a connu son épilogue le 2 septembre avec la réaffirmation de la nécessité de collaboration régionale, d’innovation et de soutien à l’action climatique sur tous les fronts.

Pr Lee White présentant une lettre à la présidence de la COP 27. © D.R.

 

La capitale gabonaise a, au terme d’une semaine d’intense discussion et de partage d’expérience autour des deux thèmes essentiels pour l’Afrique, voire pour le monde entier, à savoir «la recherche d’une baisse de la température moyenne mondiale de 1,5 degré Celsius et la construction d’un avenir résilient», lancé le 2 septembre, le compte à rebours de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 27), à Charm el-Cheikh, en Égypte, en novembre prochain.

L’événement ayant rassemblé du 29 août au 2 septembre 2022, plus de 2 300 participants en présentiel, issus de gouvernements, d’organisations multilatérales, du secteur privé et de la société civile autour de plus de 200 sessions individuelles, a permis de poser les bases d’un élan régional important pour l’action climatique avant la COP 27 sur tous les fronts, à savoir : l’adaptation, les pertes et dommages, le financement du climat, et l’adoption de mesures d’atténuation plus ambitieuses pour que l’objectif de 1,5 degré reste à portée de main.

«Ici, à Libreville, nous avons vraiment vu le puissant potentiel de la collaboration régionale pour créer des réponses crédibles et durables au changement climatique. Alors que nous nous dirigeons vers la COP 27 à Charm el-Cheikh, en Égypte, dans quelques semaines seulement, la collaboration régionale doit être plus forte que jamais. La COP 27 doit être la COP de mise en œuvre, où nous montrons comment l’Accord de Paris sera réalisé par le biais de politiques et de programmes, par l’innovation et la transformation», a déclaré le ministre gabonais des Eaux, des Forêts, de la Mer et de l’Environnement, Pr Lee White.

De l’avis du ministre égyptien des Affaires étrangères et président désigné de la COP 27, Sameh Shoukry, les discussions de la Semaine africaine du climat ont réaffirmé la nécessité d’accélérer encore l’action climatique sur tous les fronts. «Les réalités géopolitiques et la crise énergétique auxquelles le monde est confronté ont ouvert la porte à un retour en arrière sur les engagements climatiques et nous devons tout faire pour que cela ne se produise pas. La COP 27 à Charm el-Cheikh s’efforcera de poursuivre le dialogue vital nécessaire pour passer de l’ambition à l’action. Nous travaillerons avec toutes les parties pour assurer une mise en œuvre qui permettra une transition juste et gérée vers un nouveau modèle économique durable afin de sauver des vies et des moyens de subsistance».

La semaine africaine du climat a connu son clap de fin à Libreville le 2 septembre. © D.R.

Pas moins de 1 600 milliards de dollars entre 2020 et 2030

Reconnu comme étant le continent qui a le moins contribué aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, toutefois exposée de manière disproportionnée aux risques du changement climatique, l’Afrique doit combattre les changements climatiques dans le cadre d’un programme plus global de développement durable, estiment les champions du climat de la COP 27 et de la COP 26, le Dr Mahmoud Mohieldin et Nigel Topping. En effet, selon l’Agence internationale de l’énergie, l’Afrique n’est responsable que d’environ 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l’énergie, et de 7% des émissions totales. L’exploitation du vaste potentiel de l’énergie solaire, éolienne, hydroélectrique et géothermique, ainsi que de l’énorme potentiel d’hydrogène vert récemment découvert, peut changer la donne et sortir des millions d’Africains de la pauvreté énergétique.

«Il n’est pas réaliste de vouloir agir sur le climat sans tenir compte du contexte global de l’agenda du développement durable, de la pauvreté, de la faim, de l’emploi et de l’autonomisation des femmes. La mobilisation du financement climatique en Afrique est cruciale pour créer de réels progrès en Afrique», ont-ils souligné. Selon la Banque africaine de développement, l’Afrique aura besoin de pas moins de 1 600 milliards de dollars entre 2020 et 2030 pour mettre en œuvre ses engagements en matière d’action climatique et ses NDC.

À l’issue de la Semaine africaine du climat 2022, Lee White, a présenté une lettre à la présidence de la COP 27. Cette lettre met un coup de projecteur sur le besoin de collaboration régionale, d’innovation et de soutien à l’action climatique. Et elle appelle le président de la COP à partager les résultats de la Semaine africaine du climat 2022 avec le monde entier pour guider la mise en œuvre de l’Accord de Paris.

 
GR
 

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