Invité de l’émission «Face à vous» vulgarisant l’action gouvernementale, le 25 juin dernier, le ministre d’État en charge de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Alain-Claude Bilie-By-Nzé, a abordé plusieurs sujets et évoqué les solutions de l’Etat pour mettre fin aux délestages intempestifs, branchements anarchiques et surfacturations décriés par les consommateurs.

Le ministre d’État en charge de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Alain-Claude Bilie-By-Nzé, sur le plateau de «Face à vous», le 25 juin 2021. © Capture d’écran/Gabonreview

 

Dans l’émission «Face à vous» faisant un focus sur l’action gouvernementale, le 25 juin dernier, le ministre d’État en charge de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Alain-Claude Bilie-By-Nzé a apporté des réponses aux questions concernant les projets mis en œuvre dans les secteurs de l’Eau et de l’Énergie, dans l’optique de satisfaire la demande locale. Plusieurs explications sont apportées à la problématique de surfacturations auxquelles sont confrontées les populations.

Depuis quelques années, en effet, le constat va à un coût de l’électricité fluctuant. Un ticket Edan de 10.000 francs CFA, par exemple, ne procure désormais plus qu’une soixantaine d’unités alors qu’avant, l’on atteignait les 80 unités. Que s’est-il passé pour en arriver là ?

Alain-Claude Bilie-By-Nze explique que «la problématique de l’électricité et de l’eau est essentielle et touche tout le monde à la fois. Autant celui qui est au compteur social et qui va payer son kWh autour de 55 francs, que celui qui est à un compteur triphasé et qui peut aller jusqu’à 147 francs CFA le kWh». Pour résoudre ce problème, il a rappelé qu’il y a quelques mois, le gouvernement a réuni autour d’une table la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), le régulateur, les associations des consommateurs sur cette problématique sur laquelle «un audit sur le logiciel de facturation a été demandé parce qu’il y a là-dedans un certain nombre de choses qui ne correspondent pas».

Le ministre de l’Énergie relève que ce qui n’a pas souvent été dit, c’est que entre-temps, un certain nombre de prélèvements obligatoires ont été indexés sur la facture de l’électricité. «Lorsqu’il y a quelque temps, vous aviez votre ticket Edan à 10.000 francs qui donnait X unités et qu’aujourd’hui avec les même 10.000 francs vous avez moins d’unités, c’est parce qu’entre temps, l’État a décidé d’un certain nombre de prélèvements. Par exemple, la contribution spéciale sur les ordures ménagères. Elle est assise sur la facture d’électricité que tout le monde paie», a-t-il fait savoir, ajoutant que «sans avoir procéder à une augmentation des tarifs, il y a eu une baisse du pouvoir d’achat sur le même montant parce que ces contributions y ont été indexées».

Pour éviter les coupures intempestives et amener l’énergie partout où se trouvent les populations, le chef du département de l’Énergie précise que l’État va accroitre les moyens de production autour de Libreville et dans l’arrière-pays. «L’arrière-pays fait aujourd’hui l’objet d’importants travaux avec le soutien de la Banque mondiale (BM) à travers le projet Accès aux services de base en milieu rural et renforcement des capacités» (PASBMIR), dans le Woleu-Ntem, dans l’Estuaire, dans le Moyen-Ogooué, dans la Ngounié et dans le Haut-Ogooué», a-t-il dit, rappelant que le secteur est désormais ouvert à la concurrence et que «le chef de l’État mène une politique de lutte contre le réchauffement climatique». Par conséquent, il faut produire propre à partir des énergies propres et renouvelables.

En ce qui concerne les branchements anarchiques, M. Bilie-By-Nze fait remarquer que des solutions sont en train d’être mises en œuvre déjà, notamment à Malibé et Igoumié. «Il faut absolument que le compteur soit le plus proche possible du mur de l’habitant, de sa barrière, de sa concession. Il faut que le compteur soit sur le mur de l’habitant», a-t-il indiqué.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. BNC ( Business Nkembo Consulting dit :

    A PROPOS DE LA SURFACTURATION DE L’EAU ET DE L ELECTRICITE DE LA SEEG.

    Les consommateurs se plaignent depuis bien longtemps des incompréhensions sur les hausses de leurs factures d’eau et d’électricité.
    Il faut reconnaitre à l’actuel Ministre d’Etat ,le courage de s’attaquer au problème.

    Il est nécessaire de situer le problème dans son contexte.

    La SEEG est en situation de monopole. Il a été maintes fois prouvé que les entreprises en situation de monopoles ont tendance abuser de leur position sur le marché par des pratiques commerciales abusives qui nuisent au pouvoir d’achat du consommateur.

    Une importante question se pose: à quel régime des prix sont assujetties l’eau et l’électricité fournies par la SEGGG: liberté totale des prix , liberté contrôlée des prix , cadre des prix ?L’eau pouvant être considéré comme un produit de première nécessité indispensable à la vie, le régime de prix devrait être celui de la liberté contrôlée des prix.

    Le régime de la liberté contrôlée oblige l’opérateur économique à soumettre à l’administration des propositions de prix que cette dernière examine ,donne son accord avant de pratiquer les prix ainsi acceptés par l’administration.

    Question : la SEEG, en situation de monopole, fixe-t-elle elle-même ses prix ?

    Si elle les soumet à l’administration , cette dernière a-t-elle les moyens techniques , humains et numériques pour verifier efficacement la structures des prix de l’eau et de l’électricité?

    L’expérience des administrations en charge des ces problème indique une difficulté presque insurmontable d’obtenir de la SEEG les différents éléments de la structure des prix de l’eau et de l’électricité, les taxes évoquées par le Ministre d’Etat n’etant qu’un des éléments de cette structure.

    Une des approches pouvant soulager le pouvoir d’achat du consommateur est d’ouvrir ce secteur à la concurrence. Cette option donnera aux clients de la SEEG une alternative leur permettant de choisir le prestataire le plus intéressant au niveau du rapport qualité /prix; les prestations de la SEEG n’étant pas toujours satisfaisantes au regard des délestages permanents et de coupures d’eau.

    Du travail en perspective pour l’administration et les association de défense des intérêts des consommateurs .

    MINKO MINDONG Samuel
    Consultant senior
    BNC, société d’expertise en matière de prix , de concurrence et de consommation
    minkomindong@yahoo.fr

    • mankwel dit :

      Monsieur MINKO, les tarifs du service de l’eau et l’électricité ne sont pas décidés unilatéralement par la SEEG mais bien par l’Etat dans le cadre d’une convention de service public.
      Le ministre a bien précisé (et reconnu enfin) que si il y a eu augmentation (et donc surfacturation) des prix c’est dû aux nouvelles taxes introduites par l’Etat.
      Certes la SEEG a de sérieux manquements concernant la disponibilité de l’Eau et même de l’Electricité pour les populations mais en ce qui concerne les prix et tarifs pratiqués, il faut plutôt demander des comptes au gouvernement : où va tout l’argent récolté via ces prélèvements fiscaux?

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