Commune aux six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) que sont le Cameroun, la République centrafricaine (RCA), le Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale et le Tchad, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a organisé, le 24 juillet, sa journée économique et financière (JEF). Pour ce rendez-vous, la thématique principale était : «Défis et opportunités des tarifs douaniers américains pour les économies de la Cemac». Une thématique orientée vers les répercussions économiques, les défis et les opportunités des nouvelles barrières douanières américaines sur la Cemac.

Siège nationale de le BEAC à Libreville où les journalistes ont assisté à la JEF en présence du directeur national, Rodrique Bissiélo. © Gabonreview

 

Événement organisé par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), la Journée économique et financière de cette banque centrale, tenue le 24 juillet, a mobilisé les experts des domaines financiers et économiques, les universitaires, les cadres des administrations publiques et privées pour explorer les répercussions économiques des nouvelles barrières douanières américaines sur la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Un rendez-vous intervenant dans un contexte mondial de plus en plus marqué par le retour au protectionnisme. Ainsi, la rencontre tenue depuis Yaoundé et en visioconférence dans les représentations nationales visait à formuler des réponses pour consolider les économies de la sous-région.

L’impact direct des tarifs douaniers américains sur les produits de la Cemac est faible…

Le directeur national de la BEAC, Rodrique Bissiélo, et ses collaborateurs, le 24 juillet 2025. © Gabonreview

La journée économique et financière de la BEAC a donc permis des échanges et des réflexions sur les enjeux économiques et monétaires de la sous-région. Ceci, sous le prisme de l’introduction des droits de douane supplémentaires, par les États-Unis, sur les importations, notamment en provenance d’Afrique, dans le cadre de sa politique commerciale révisée.

En effet, en avril 2025, la politique commerciale américaine, menée par l’administration Trump, a été marquée par une volonté de rééquilibrage des échanges et de protection de l’industrie américaine. Et les droits de douane additionnels sont perçus comme une réponse à ce qu’elle considère comme «des pratiques commerciales déloyales ou des déséquilibres commerciaux». Toutefois, «l’impact direct des tarifs douaniers américains sur les produits de la Cemac est faible pour une raison simple : les États-Unis (2,1% en 2024) ne sont pas un débouché commercial majeur pour la région, contrairement à l’Union européenne (UE) (27,4% en 2024) et à la Chine (24,5% en 2024)».

Mais plusieurs pays africains ont été touchés par ces mesures, avec des taux de droits de douane augmentés sur divers produits. Les États-Unis ont en effet imposé des droits additionnels sur une large gamme de produits importés, à hauteur de 10% en moyenne, avec des pics pouvant atteindre 50%. La conséquence de tout cela est que les pays africains, exportateurs vers les États-Unis, ont été confrontés à une augmentation des coûts et à une réduction de leur compétitivité sur le marché américain. De même, les entreprises ont dû s’adapter à ces nouvelles conditions, certaines cherchant à diversifier leurs marchés ou à améliorer leur compétitivité par d’autres moyens.

«Il faut accélérer la diversification de l’économie»

En zone Cemac, à l’occasion de la JEF, les experts soulignent que, face à la situation, «la recherche de nouveaux débouchés n’est pas une option, mais une nécessité». Ainsi, estiment-ils, pour pouvoir conquérir les nouveaux marchés, d’autant plus que la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) représente plus de 1,3 milliard de consommateurs et le Nigéria, 200 millions de consommateurs, «il faut accélérer la diversification de l’économie».

Les experts invitent également à se tourner vers les autres puissances émergentes du «Sud global». Ils invoquent principalement la Türkiye qui a une «politique africaine très active, une industrie puissante, et cherche à sécuriser ses approvisionnements». Le Brésil et l’Amérique du Sud entière sont de même présentés dans cette liste. Le Brésil étant, à lui seul, une puissance agricole et industrielle. «La coopération peut se faire sur le transfert de technologie (notamment dans l’agro-industrie) et comme client pour les ressources énergétiques et minières», assurent les panélistes.

A l’issue des exposés et des débats, les défis et les opportunités de la nouvelle politique commerciale américaine ont été identifiés, d’autre part, et d’autre part la rencontre a permis d’anticiper la réaction que la BEAC pourrait apporter face aux conséquences de la révision de ces tarifs douaniers.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire