Gardée en résidence surveillée dans le quartier huppé de La Sablière à Libreville, depuis la prise du pouvoir par l’armée au Gabon, Sylvia Bongo Ondimba bouscule ses réseaux pour sortir de sa captivité. Au Gabon, les acteurs de la société civile parlent d’une «criminelle» qui doit répondre de ses actes dans le pays. Ils appellent les autorités de la transition à l’incarcérer à la prison centrale de Libreville et promettent de la traquer pour qu’elle soit jugée.

Sylvia Bongo : les acteurs de la société civile entendent «traquer» l’ex-première dame qui devrait répondre de ses actes dans le pays. © GabonReview

 

Entre les plaintes annoncées de Sylvia Bongo contre sa détention et les sanctions contre le Gabon après le coup d’Etat, la société civile appelle les autorités de la transition à ne pas céder à la pression en affranchissant notamment, l’épouse du chef de l’Etat déchu. «S’il y a des sanctions parce qu’on aurait gardé Sylvia Bongo, on va tous les subir avec Sylvia parce qu’on n’acceptera pas que des personnes reconnues bénéficient d’un traitement privilégié. Même s’il faut qu’on aille faire un sit-in au portail de Sylvia Bongo où elle est gardée en résidence pour qu’elle ne sorte pas, pour qu’elle réponde de ses actes, on le fera en tant que société civile», a lâché Geoffroy Foumboula, porte-parole d’une coalition de la société civile gabonaise.

Une «criminelle» ?

Selon lesdits acteurs non étatiques, Sylvia Bongo est coupable de prédation du Gabon. L’ex-première dame aurait, entre autres, détourné de l’argent au ministère de la Santé, à Gabon oil company (GOC) et serait à l’origine de la faillite du Fonds national d’action sociale et sanitaire (FNASS). «Elle est à la tête d’une organisation transnationale liée à la criminalité financière», a déclaré George Mpaga qui propose, avec ses pairs, aux autorités de la transition de retirer les passeports «à toute la bande des criminels financiers». Si ces citoyens engagés promettent de transmettre aux dirigeants de la transition une liste des dirigeants d’entreprise et de politiques complices, ils affirment que Sylvia Bongo a blanchi de l’argent dans l’immobilier à Londres.

Leurs réseaux d’information leur auraient permis de faire certaines découvertes et ils comptent se tourner vers la justice britannique pour «les biens immobiliers, les biens mal acquis d’Ali, Sylvia et Noureddin Bongo à Londres».

«Le caractère criminel de Sylvia Bongo est établi !», s’est exclamé George Mpaga à côté duquel, Aminata Ondo affirmant que Sylvia Bongo a contribué à la mort de plusieurs gabonais souffrant du cancer. «Son Octobre était une mascarade pour détourner l’argent public». Responsable d’une association s’occupant de ces questions, elle affirme : «j’ai vu plusieurs dossiers rejetés par la CNAMGS soi-disant que c’est la Fondation qui s’en occupe, alors qu’à l’hôpital vous ne trouvez même pas de glucosé».

«La traquer partout» pour la «prison centrale de Libreville»

«Elle doit répondre parce que la vie de Sylvia n’est pas plus importante que celle d’un autre Gabonais», a-t-elle ajouté. Ont-ils des preuves pour soutenir leurs propos et les actions qu’ils comptent mener ? Geoffroy Foumboula rappelle qu’il a été retrouvé chez son chargé de mission une malle d’argent contenant des milliards. «Ce dernier a justifié la présence de cette mallette comme appartenant à la cellule financière de la première dame», a-t-il déclaré, rappelant qu’aucun dispositif juridique ne permet à la première dame d’avoir une cellule financière. «C’est un élément matériel qui permet de présumer que cet argent est le fruit de détournement de fonds et plus», a-t-il déclaré.

Pour eux, la culpabilité de Sylvia Bongo est d’autant plus établie dans la prise illégale d’intérêts. Elle aurait émargé dans le budget de l’Etat via la Fondation Sylvia Bongo qui recevait un milliard de francs CFA du budget de l’Etat depuis 2010. Ainsi comptent-ils également sur le système de traçabilité des ressources, notamment au niveau du Trésor public gabonais pour soutenir leurs actions. «Nous demandons même qu’elle soit déjà incarcérée. Elle ne doit plus être en résidence surveillée», a déclaré George Mpaga. «Nous intervenons au nom du peuple gabonais qui a été floué. Elle peut prendre des avocats à l’étranger, mais elle sera jugée selon les lois gabonaises», a-t-il ajouté.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Akoma Mba dit :

    Cette profiteuse doit déjà être en prison comme son fils. Ils ont commis les mêmes crimes.
    Alors? Je ne comprends pas pourquoi elle n’est pas enfermée.
    Aucun pays ne va imposer des sanctions au Gabon car ce genre de crime, détournement de fonds, trafic de stupéfiants sont passibles de 30 ans de prison en Europe et peine capitale dans certains pays arabes. Elle est bien arabe malgré ses allures de princesse française.
    Non, mon Général Président de la Transition. Il ne saurait y avoir de justice à deux vitesses.
    Enfermez-la à Sans-Famille. Le peuple gabonais ne vous pardonnera jamais ça.Et avec elle Ali Bongo, l’assassin en masse.

  2. SERGE MAKAYA dit :

    Les français qui ont de la compassion pour cette grande VOLEUSE (autant que son époux et ses enfants adoptés) ont un problème. Parce que, pour EUX, les criminels -voleurs, ce sont TOUJOURS les noirs ou MIGRANTS. A NTARE NZAME !!! allez vous faire soigner en PSYCHIATRIE. Pitié de vous.

  3. CYR Moundounga dit :

    Bjr. Morceau au choix :  » ce dernier a justifié la présence de cette mallette comme appartenant à la cellule financière de la première dame», a-t-il déclaré, rappelant qu’aucun dispositif juridique ne permet à la première dame d’avoir une cellule financière. «C’est un élément matériel qui permet de présumer que cet argent est le fruit de détournement de fonds et plus», a-t-il déclaré. Franchement quelle genre de preuves vous voulez encore lorsque vous lisez ce passage ? Amen.

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