Dans un geste audacieux marquant l’amorce d’un crise diplomatique, le Gabon secoue l’échiquier africain en rappelant son ambassadeur en Angola. Les dessous d’une décision révélant une lutte de pouvoir et d’influence au cœur de l’Afrique centrale

Angola-Gabon : un bras de fer diplomatique à l’issue incertaine. © GabonReview

 

Le ministère gabonais des Affaires étrangères a procédé au rappel «pour consultations» de son ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en Angola, selon une lettre du ministre gabonais des Affaires étrangères datée du 15 décembre 2023 dont GabonReview a pris connaissance. Une décision rarissime, signe de tensions exacerbées entre Libreville et Luanda depuis le putsch militaire du 30 août au Gabon.

Le portrait d’Oligui et la délocalisation du siège la CEEAC

L’étincelle pourrait être un incident diplomatique causé par l’absence de représentants officiels gabonais lors de la célébration du 48e anniversaire de l’Indépendance de l’Angola à Libreville, le 10 novembre dernier. La bouderie des autorités diplomatiques gabonaises pourrait trouver son origine dans le fait que l’ambassadeur de l’Angola au Gabon aurait refusé en sourdine de reconnaître le nouveau leadership gabonais suite au coup d’État du 30 août, en n’acceptant pas le portrait du leader Brice Clotaire Oligui Nguema aux côtés de celui du président angolais, João Manuel Gonçalves Lourenço.

Ce mépris pour la junte au pouvoir cristalliserait les tensions. Dès le 4 septembre, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), sous impulsion de son président en exercice, l’Angolais Gilberto da Piedade Verissimo, a condamné le coup d’État au Gabon. Ce dernier a entrepris ensuite de délocaliser le siège la CEEAC, de Libreville à Malabo, malgré l’absence de base légale.

Véhémence du président Angolais en Guinée Équatoriale

Le 15 décembre dernier à Djibloho en Guinée Équatoriale, lors du cinquième sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC ayant entériné le maintien du siège au Gabon, João Manuel Gonçalves Lourenço, le président de l’Angola, serait venu uniquement pour s’opposer à la levée des sanctions envers le Gabon. De sources officieuses au Gabon, des incompréhensions ont été notées «face à certains actes inamicaux de l’Angola» tandis que selon une source non gabonaise à Djibloho, l’Angola aurait été «le plus virulent envers le Gabon lors du sommet». Le président Angolais «a repris son avion au bout de 2h, soit 4h avant la fin du sommet» !

Cette suite d’événements a exacerbé les tensions entre les deux pays. Le Gabon, se sentant injustement traité sur la scène régionale, a répondu par cette mesure diplomatique forte. Le rappel de son ambassadeur souligne en tout cas un mécontentement profond face à ce qui est perçu comme des actes inamicaux et une ingérence dans ses affaires intérieures.

Les implications de cette décision sont considérables. Elle met en lumière les défis auxquels sont confrontées les institutions régionales africaines et soulève des questions sur l’équilibre délicat entre la souveraineté nationale et la solidarité régionale. Alors que le Gabon et l’Angola naviguent dans ces eaux tumultueuses, les yeux sont désormais tournés vers l’avenir des relations diplomatiques en Afrique centrale et les répercussions potentielles sur la stabilité régionale. L’issue du bras de fer reste incertaine.

 
GR
 

9 Commentaires

  1. Gabon dit :

    Attention, l’Angola qui est loin de notre pays et de notre peuple. D’où peut venir ce zèle si ce ne sont les manigance de Total et la France qui veulent déstabiliser le Gabon en se servant de ll’Angola? L’Angola à t’elle pris le rôle de nègre de service que jouait le Gabon pour créer de l’instabilité dans d’autres pays au nom des intérêt de la France et ses multinationales?

  2. De Kermadec dit :

    Un seul mot: RECIPROCITE envers l’ANGOLA -Oeil pour oeil dent pour dent; inutile de faire la danse du ventre envers ceux qui ne vous respectent pas; C’est une perte de temps et un manque de respect.

    • Gayo dit :

      Il faut dénoncer les commanditaires derrière l’Angola. La France et Total, car l’Angola n’a aucun intérêt qui puisse expliquer ce zèle contre le Gabon et son peuple si ce n’est que ce pays veut jouer les negres de service pour la France contre le continent africain et le Gabon en particulier. Si le Gabon est déstabilisé c’est la France.

  3. Breim dit :

    L’autorité gabonaise a plutôt intérêt en cette période pleine d’incertitude a calmer le jeux ; les décisions qui sont entrain d’être exécutées ont étés prises en commun accord avec le pouvoir d’alors et cela sans aucune prétention q Libreville allait être victime ! Le vol ou le braquage sous toutes ses formes est prohibée !

  4. Jean Jacques dit :

    Je suis d’accord avec l’Angola,un coup d’état quelques soit les raisons, c’est antidémocratique,pour moi il fallait imposer les sanctions les plus dures légitimer un coup d’état c’est encourager les coups d’état en Afrique. C’est pour cela la cedeo veut utiliser intervation militaires

  5. Cash dit :

    Franchement le pays fonctionne, la BAd, la BM, le FMI, la BEAC, tout les monde est là, le commerce avec les pays frontaliers tourne en plein régime. Le pays n’est pas du tout isolé, le président de la transition est reconnu par tous les pays .CEEAC qu est ce que ça nous rapporte à part les dépenses?Le Mali, la Guinée et le Burkina sont suspendus des instances de la CDEAO et de l UA depuis trois ans est ce qu ils en sont morts? Au contraire jamais les investissements dans ces pays ne sont mieux portés comme pendant ces périodes de transition

  6. Lavue dit :

    Jean Jacques, idiot Béninois. Va trouver la mère adoptive de ton frère Biafrais et aller pleurer sur le sort de votre minable frère et fils à qui on a remis le pouvoir entre les mains et n’a su s’en servir. C’est terminé pour vous.

    Tant que vous resterez au Gabon vous allez souffrir. On vous demande de rentrer chez vous, de vous exiler vous refuser. Vous n’avez plus de pays? pauvres serviteurs, esclaves. Tu souhaite que des délinquants qui pillent leurs propres pays et servent les intérêts de la France infligent des sanctions plus dures envers le Gabon. Ca démontre que tu n’es pas Gabonais. Petit-marabout, si tu pouvais t’afficher ouvertement on t’aurait montré comment le Gabonais sait châtier. Nous sommes un pays riche, on ne dépend pas de la CEEAC. C’est une organisation coquille vide. Il n’ y a rien là dedans. Ce sont des machins contrôlés par la France, si tu ne le sait pas, c’est elle qui fiance car beaucoup de pays comme la Guinée Equatoriale n’arrivent même pas à contribuer. Où est l’intégration en Afrique Centrale? ça existe où?
    Un cancre serviteur comme toi, doit apprendre à la fermer.

    Manioc

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