Trace a célébré ses 20 ans en 2023 avec les Trace Awards à Kigali. Le lancement des ‘Trace Awards & Festival’ à Kigali, au Rwanda, a rassemblé l’élite du showbiz africain, mettant en avant la musique, la créativité et l’entrepreneuriat du continent et de sa diaspora. Bien que les artistes gabonais n’aient pas remporté de prix lors de cette première édition, l’événement a mis en lumière l’excellence musicale africaine et ouvert la voie à de futures opportunités pour la scène musicale gabonaise, portée par un orchestre du Gabon et en pleine évolution.

Les musiciens gabonais à Kigali lors des Trace Awards 2023. © D.R.

 

La chaine de télévision consacré au divertissement, Trace, fête son 20e anniversaire en cette année 2023. Pour graver en lettres capitales cet événement, elle a lancé une nouvelle cérémonie de remise des prix en direct et un festival dénommée «Trace Awards & Festival». L’événement, consacré aux musiciens, créateurs, entrepreneurs et aux réalisateurs de toute l’Afrique et de la diaspora africaine s’est tenu, du 19 au 21 octobre dernier, à Kigali, au Rwanda.  Les artistes gabonais y ont pris une part active.

Présence gabonaise au ‘Trace Awards & Festival’ à Kigali. © D.R.

Surfer sur la vague de l’excellence

Si les artistes gabonais n’ont pas remporté de prix à la première édition des Trace music Awards, et que l’on n’a gardé à l’esprit que la présence et le passage de l’artiste Emma’a avec son tube à succès «Encré», le coproducteur de l’événement, promoteur de DirectProd, Edgar Yonkeu, sollicité par le patron du groupe Trace, Olivier Laouchez, explicite cette cérémonie ayant réuni le gotha africain du show bizz.

«Les Trace music Awards récompensent les meilleurs artistes de l’année écoulée. Il était important qu’on commence à produire, pour nous les Africains, quelque chose pour nous. C’est-à-dire ‘’us to us (nous pour nous)’’», a-t-il expliqué. L’esprit de ces Awards est de faire en sorte, a-t-il poursuivi, «qu’on n’attende plus qu’on organise les Afrima aux Etats-Unis, qui parlent de notre musique et de notre façon de faire. C’est pour cela que les Trace music Awards ont été initiés et que le Rwanda a bien voulu les accueillir». «Un gros événement où il y avait tous les artistes qui comptent dans le monde Afro», a-t-il fait savoir.

Lieu de rencontres, de brassage et même de business, les Trace Awards ont eu la particularité de surfer sur la vague de l’excellence. Pour Edgar Yonkeu, «l’idée était de faire la meilleure récompense en musique qui existe en Afrique».

«Le Gabon n’a pas été négligé».

Mais pour cette première édition, les internautes gabonais ont déploré l’absence des grands noms de la scène gabonaise qui auraient pu représenter leur pays. Pour tordre le cou aux supputations et rumeurs, le coproducteur explique les critères ayant prévalu à la sélection des nominés.

«Il faut savoir que la sélection des artistes nominés repose sur l’année écoulée et avec leur présence sur les antennes de Trace. Ce sont les Trace Awards. Et la seule artiste qui, dans l’année écoulée, a eu une présence sur Trace, c’est l’artiste Emma’a. Au Gabon, on aurait pu avoir Shan’L, Créol… Ce sont des artistes internationaux qui passent des fois sur Trace. Mais sur la dernière année, elles n’ont pas fait de hits qui passent sur Trace», a précisé Edgar Yonkeu.

Pour le producteur, «le Gabon n’a pas été négligé». Mieux, c’est un orchestre gabonais qui a accompagné tous les artistes passés sur scène. «Ils ont accompagné, avec brio, la cérémonie que vous avez vu. Ils ont accompagné tous les artistes internationaux qui étaient surpris de voir que c’est un groupe gabonais qui a accompagné les artistes. Pour moi, c’est une fierté», a dit le patron de DirectProd.

Le musicien, guitariste, auteur-compositeur, Patrick Moussavou, le batteur Emmanuel-Marien Likombanguia, le pianiste Antoine Itsoumbou Kanda, le percussionniste Maud Yannick Ntsouori et le bassiste David Komanda étaient donc à la manœuvre, sur la scène, à Kigali.

Remerciant Trace pour ces Awards et Edgar Yonkeu pour l’opportunité qui leur a été donnée d’accompagner les grands noms de la musique d’Afrique et de la diaspora, Patrick Moussavou rappelle qu’il s’agit d’«un grand podium qui a réuni une centaine d’artistes». «Ça a été pour nous une grosse visibilité et l’événement s’est bien passé. Le Gabon a été représenté, peut-être pas en grand nombre, mais c’est déjà ça. Je pense que dans les prochaines éditions, et avec beaucoup de travail, le Gabon sera mieux représenté», a ajouté le guitariste.

«Il faut côtoyer l’excellence. Il faut s’exporter, prendre le risque de se comparer à Fally»

S’exprimant sur l’évolution de la musique au Gabon, Edgar Yonkeu est très optimiste. «Ce qui se passe au Gabon aujourd’hui est en train de murir. Quand vous voyez que la musique gabonaise est parfois première en tendance Tiktok sur l’Afrique, c’est parce qu’il y a quelque chose qui se passe». Toutefois, il suggère de «côtoyer l’excellence». «Il faut s’exporter, il faut prendre le risque de se comparer à Fally. Il faut accepter que Fally soit à côté par exemple pour pouvoir voir ce qui fait la différence. Si vous rejetez la concurrence, vous ne pourrez jamais savoir à quel niveau vous êtes», a-t-il fait noter.

Appréciant à son tour l’expérience vécue à Kigali, le batteur Emmanuel estime que «cet événement a été très riche en expérience». «On avait une façon de travailler à nous. En arrivant à Kigali, on a vu les choses d’une autre façon. C’est très enrichissant pour nous», a-t-il dit souhaitant comme les autres une telle expérience et organisation au Gabon, même s’il sait qu’il faut du temps et des moyens.

Pour la patron de DirectProd, «on peut déjà organiser, entre nous Gabonais, les Victoires de la musique gabonaise». «Mais, cela demande des moyens», a-t-il relevé sans non sans faire observer que l’expérience acquise à Kigali peut permettre d’accompagner les artistes au Gabon. «On a côtoyé l’excellence. On est revenu avec un peu plus d’expérience», a-t-il affirmé, relevant que «nul n’est prophète chez soi». «On a des talents au Gabon. On a des musiciens talentueux. Il faut leur donner juste le respect et la chance de montrer qu’ils peuvent le faire», a-t-il suggéré.

 
GR
 

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