Nommée président du conseil d’administration (PCA) de la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII) le 1er décembre 2020, Jacqueline Lekogo a cédé sa place le 20 janvier 2022 à Oumarou Baba Toukour. Celle qui voulait utiliser ses talents de juriste pour redresser la compagnie qui coule, s’en va complètement déçue en décrivant une société sous perfusion.

Oumarou Baba Toukour croit au sauvetage de la CNNII. © D.R.

 

Jacqueline Lekogo a officiellement cédé son fauteuil à Oumarou Baba Toukour le 20 janvier. Celle qui voulait utiliser ses talents de juriste pour remettre cette compagnie à flots, s’en va déçue. «Le sentiment que j’éprouve au moment de ce départ est celui d’un devoir non accompli», a-t-elle déclaré. Selon elle, la CNNII possède d’énormes potentialités en dépit de la concurrence qui sévit dans le domaine du transport maritime. Cependant, elle ne dispose pas d’outil de travail propre pour lui permettre de générer des recettes.

La compagnie utilise «un bateau loué et qui ne fonctionne que quelques jours par mois pour une traversée Libreville/Port-Gentil de près de 20h par voyage». «Les effectifs pléthoriques continuent à maintenir cette société sous perfusion», a-t-elle ajouté l’ex-PCA qui estime pour l’heure, la compagnie n’est qu’un gouffre à sous pour l’Etat. Elle appelle ce dernier  à doter cette compagnie d’un outil de travail performant, d’autant plus que «les capitaux propres de la société n’existent plus, ils sont négatifs». Malgré ces difficultés qui confirment chaque jour un peu plus le naufrage de la CNNII, Oumarou Baba Toukour croit en un sauvetage.

«Ma présence ici n’aura qu’un seul objectif, l’intérêt de la maison. Je ne serai pas là pour améliorer ma situation individuelle. Je proclame haut et fort Gabon d’abord, avec la CNNII en avant», a-t-il déclaré. «Je collaborerai entièrement et sans hypocrisie avec ceux en qui l’Etat a confié la gestion de la compagnie et aussi avec nos administrateurs», a-t-il promis. «Certes, nous avons d’énormes insuffisances de notre outil de production et par ricochet, d’énormes soucis financiers, mais cela ne me semble pas insurmontable eu égard au potentiel également énorme de la CNNII», a estimé le nouveau le PCA. «Les perspectives existent et nous nous emploieront à les réaliser» a-t-il soutenu, certain de pouvoir naviguer habilement entre les récifs de cette voie navigable incertaine.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. KIEM dit :

    Si Oumarou a hérité d’1/10ème du talent de gestion des transports (terrestres) de son TRES ILLUSTRE PERE qui a transporté des milliers d’élèves woleu ntemois vers LBV ou le Woleu Ntem, il y a de l’espoir quant à l’accomplissement de sa mission. Une petite anecdote, au Lycée Léon Mba, en classe de 6ème, les fils de Bitam étaient connus par la confusion en dictée de « toukour » au lieu de « tout court ».

  2. Bona dit :

    Le problème de la cnii réside dans le fait que cette société veut fonctionner en marge de la tutelle technique. Le bateau dont vous parlez il y a combien d’inspection sur celui ci. Vous pensez que qu’un navire notamment à passager est comme une voiture. Commencez d’abord à vous posez une question simple celle de savoir c’est quoi la navigation et qu’est ce que cela implique. Ce domaine est complexe. A partir vous verrez les implications. Moi je vous conseille d’organiser un grand séminaire sur la navigation fluviale et ses enjeux. Cette grande messe permettra de mesurer qu’on ne peut faire de la peu près dans un secteur aussi complexe.

  3. MBALLA dit :

    Les réponses sont ailleurs et ne se limitent pas à quelques petits seminaires dont les supposées préconisations tombent dans les oubliettes et ont seulement l’ava,tage de « libérer » quelques centaines de millions de Frcs Cfa aux mains des mêmes personnes. Le projet est ailleurs. et les solutions existent. mais pas dans ce type de régime de prédation.

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