La jeunesse gabonaise, confrontée à une crise de repères et exposée à des contenus numériques nocifs, manifeste un profond malaise à travers des comportements à risque relayés sur les réseaux sociaux. Cette dérive, selon Cédric Arnaud Mouelet, trouve ses racines dans l’affaiblissement du cadre familial, la perte d’autorité éducative et l’absence de modèles inspirants. Pour y remédier, le communicant, ancien journaliste, propose dans cette tribune de réhabiliter l’éducation parentale, renforcer la mission morale de l’école, mobiliser les médias et la société civile, afin de redonner à cette jeunesse confiance, direction et espoir.

La jeunesse gabonaise, une jeunesse en quête de repères dans une société en mutation (photo d’illustration) ? © Freepik

 

Cédric Arnaud Mouelet. © D.R.

Le constat est alarmant : de plus en plus d’adolescents gabonais, âgés de 15 à 23 ans, s’exposent sur les réseaux sociaux dans des scènes mêlant violence, langage grossier, drogue et comportements à risque. Cette dérive n’est pas un simple fait divers générationnel, mais le symptôme d’un malaise profond : celui d’une jeunesse en quête de repères dans une société en mutation.

L’effritement du cadre familial, la perte d’autorité parentale, le déficit de modèles positifs et l’influence dévastatrice des contenus numériques non encadrés constituent les principaux catalyseurs de cette dérive. À cela s’ajoute une crise éducative : l’école peine à former des consciences critiques, tandis que l’éducation morale, pourtant socle de toute civilisation, recule au profit du sensationnel et de l’éphémère.

Mais il serait injuste de se limiter à la dénonciation. Des leviers existent. Il faut d’abord réhabiliter l’éducation parentale et communautaire : apprendre aux parents à redevenir des guides, non des spectateurs. Ensuite, renforcer le rôle de l’école comme espace de reconstruction morale et citoyenne. Les programmes scolaires doivent intégrer davantage de contenus liés à la responsabilité, à la culture civique et à la gestion des émotions.

Par ailleurs, la société civile et les médias doivent prendre part à cette reconquête du sens. Promouvoir des figures inspirantes, offrir des espaces d’expression encadrés, valoriser les réussites plutôt que les dérives : tels sont les fondements d’une stratégie durable.

La jeunesse gabonaise n’est pas perdue — elle est désorientée. Lui redonner confiance, repères et perspective, c’est offrir au pays une chance de renaissance. Car de sa réinvention dépend l’avenir même de la nation.

Cédric Arnaud Mouelet, Communicant

 

 
GR
 

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