Réagissant à la volonté du gouvernement français de présenter un projet de loi d’ici à la fin de l’année 2024 pour inscrire la liberté de recourir à l’avortement dans sa Constitution, l’abbé Godefroy Abene Eye, vicaire à la Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption Sainte Marie de Libreville et père directeur de la future Radio Maria Libreville 99 Fm, s’inquiète gravement avec l’Eglise d’une nouvelle avancée de l’impérialisme et de la pensée unique qui visent à transformer radicalement l’ordre moral universel. Dans la tribune publiée ci-après, il regrette la confiscation d’un authentique débat objectif sur un sujet qui mériterait une réflexion d’humanité et de conscience impliquant l’ensemble des forces vives des nations.

L’Abbé Godefroy Abene Eye, s’inquiète gravement avec l’Eglise sur une nouvelle avancée de l’impérialisme d’une pensée unique qui vise à transformer radicalement l’ordre moral universel et s’oppose à l’inscription de l’avortement dans les Constitutions des États. © D.R.

 

Un article publié par France Catholique dénonce l’avortement comme un acte immoral et cruel qui attente à la vie d’un être humain innocent dès sa conception. Dans plusieurs pays occidentaux, le problème devient tellement alarmant étant donné que plusieurs gouvernements veulent inscrire le droit à l’avortement dans leurs Constitutions. C’est très grave ! Ils espèrent ainsi empêcher la modification de cette loi par les gouvernements ultérieurs (heureusement que même les mauvaises constitutions sont modifiables et ne sont pas immuables car de pures conventions humaines). C’est une véritable dictature de la pensée unique à laquelle nous assistons, presque dans l’indifférence et l’impuissance, un véritable emprisonnement de la raison humaine, un enchaînement de la morale et de l’éthique, une perversion de l’esprit humain. On assiste aujourd’hui à la naissance de véritables gouvernements dictatoriaux d’un nouveau type qui veulent embrigader des civilisations entières dans leur pensée unique, légitimant leurs actions immorales.

Pour nous chrétiens africains, cela doit nous inquiéter car, malheureusement, nos gouvernements et nos pays sont très souvent influencés par les décisions politiques provenant des pays occidentaux en totale décadence. Aujourd’hui, il faut le dire ouvertement pour conscientiser les âmes !

En s’appuyant sur l’enseignement de l’Eglise, l’auteur de l’article cité plus haut dénonce l’avortement comme une violation du cinquième commandement « Tu ne commettras pas de meurtre ! » (Ex 20, 13).

Le 7 février dernier, le Vatican et le Pape François réaffirmaient fermement leur opposition à l’inscription de l’Interruption Volontaire de Grossesse dans la Constitution française. Ils qualifient ce projet de «contraire à la vie» et l’avortement de «meurtre».

« Comment est-il possible de juxtaposer dans la charte fondamentale d’un Etat le droit qui protège la personne et celui qui sanctionne sa mort ? », pouvons-nous nous demander avec l’Eglise !

En effet, dès sa conception, l’embryon est un être humain à part entière qui a en lui son propre principe de développement, c’est un être humain avec une âme immortelle. La vie humaine est un don de Dieu et doit être protégée dès le premier instant, dès la fécondation. Personne ne peut la recréer à partir de rien comme Dieu : « Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » (Gn 1, 26-28).

C’est vrai qu’il faut considérer que les femmes qui avortent peuvent souffrir de graves blessures et séquelles psychologiques et spirituelles mais cela ne justifiera jamais objectivement le choix délibéré, univoque et sans discernement éclairé de l’avortement. La sublimation de la victimisation qui « doit obliger à avorter » telle qu’on la voit aujourd’hui sans évocation de la cruauté réelle des pratiques abortives, doit nous pousser à soupçonner l’influence de forces obscures qui ne se montrent pas ouvertement mais qui influencent les actions des gouvernements et des sociétés. L’Église catholique encourage les initiatives qui soutiennent les femmes enceintes en difficulté et les aident à choisir la vie pour elles-mêmes et pour leur enfant en considérant que la vie de leur enfant est autonome et séparée de la leur.

Nous devons le rappeler encore aujourd’hui : en partant des Saintes Ecritures, de la Sainte Tradition et de sa connaissance bimillénaire de l’Humanité ainsi que des sciences humaines objectives, l’Église considère l’avortement comme un péché grave et affirme le droit à la vie de tout être humain innocent dès sa conception. L’Église encourage donc les catholiques à s’engager dans la défense de la vie et à soutenir les femmes enceintes en situation de détresse.

La Parole de Dieu nous exhortera alors :

𝗣𝘀𝗮𝘂𝗺𝗲 𝟭𝟯𝟵, 𝟭𝟯-𝟭𝟲 : «C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, et je le sais bien. Mon corps n’était pas caché à toi, lorsque j’étais formé dans le secret, tissé dans les profondeurs de la terre. Tes yeux ont vu mon corps imparfait, et sur ton livre étaient écrits tous les jours qui m’étaient destinés, avant qu’aucun d’eux n’existât.»

𝐉é𝐫é𝐦𝐢𝐞 𝟏, 𝟓 : «Avant de te former dans le ventre maternel, je te connaissais, et avant que tu sois sorti de son sein, je t’avais consacré, je t’avais établi prophète des nations.»

Ainsi l’Église catholique appelle ses fidèles à rejeter l’avortement et à défendre la vie dès sa conception dans l’engagement moral, social et politique. Le Chrétien ne peut plus et ne doit plus se départir du rayonnement social qu’il doit avoir car s’il ne s’engage pas en politique, c’est toute la société qu’il met en péril : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? (…)Vous êtes la lumière du monde (Mt 5, 13-15).

Les évêques africains et en particulier ceux du Gabon l’ont toujours rappelé : «Nous, vos évêques, appelons tous les chrétiens à un engagement social et politique pour la vérité, la justice et la paix». (Message des Evêques du Gabon lors de leur 30ème Assemblée plénière, 29 janvier 2023). En s’appuyant sur la foi et la compassion, l’Église encourage les catholiques à soutenir structurellement les femmes enceintes et à promouvoir une culture de la vie. Elle ne nous appartient pas ! Elle est un pur don de Dieu ! Et quelque soient les situations de crises que peuvent vivre les femmes enceintes et les enfants à naître, soyons toujours là pour les accompagner, les protéger, les soutenir mais jamais pour les inciter, dans une modalité volontairement violente moralement sous couvert de sentimentalisme exacerbé et défaitisme, à choisir l’interruption volontaire de leur grossesse. Le droit de vivre est un droit universel et inaliénable sous quelque forme que ce soit ! « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne » (Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, Art. 3.)

Que Dieu vous bénisse abondamment ! Amen !

 

Abbé Godefroy Abene Eye,

Vicaire à la Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption Sainte Marie de Libreville et père directeur de la future Radio Maria Libreville 99 Fm

𝐋𝐢𝐞𝐧𝐬 𝐮𝐭𝐢𝐥𝐞𝐬:

– Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Déclaration «Questio de Abortu» sur l’avortement provoqué

https://www.vatican.va/…/rc_con_cfaith_doc_19741118

– Instruction «Dignitas Personae» sur certaines questions de bioéthique

https://eglise.catholique.fr/…/371590-instruction…/

– L’avortement, le Massacre des innocents des temps modernes

https://www.france-catholique.fr/lavortement-un-massacre

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Sonia dit :

    L’abbé en question a-t-il un utérus ? Non. A-t-il le droit d’avoir des rapports sexuels même à titre reproductif ? Non. Alors qu’il ferme sa bouche sur un sujet qui touche et concerne les femmes.

    Avorter n’est jamais un choix facile pour celle qui décide de prendre cette décision. C’est un traumatisme physique et psychologique. Alors si une femme décide d’avorter, c’est qu’elle n’a pas d’autre choix qui s’impose à elle. Foutez la paix aux femmes.

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