Suite à l’article de l’ancien conseiller porte-parole du Parti démocratique gabonais, Jo Dioumy Moubassango, intitulé Mon intime conviction : «nous vivons déjà une transition politique», publié le 29 mars sur Gabonreview, Barack Nyare Mba, le jeune passionné des médias sociaux, lauréat en 2014 du concours RFI-Mondoblog, estime qu’il n’y a pas de transition politique au Gabon.

Pour Barack Nyare Mba, il n’y a pas de transition politique au Gabon. Par contre, il y a un changement générationnel au sein de l’État. © D.R.

 

Diplômé d’un Master II en Audit et contrôle de gestion, Barack Nyare Mba est blogueur et Digital Manager. © D.R.

C’est avec une rare attention que j’ai lu ce 28 mars sur GabonReview la tribune d’un ainé, Jo Dioumy Moubassango, ancien conseiller porte-parole du Parti démocratique gabonais. N’étant pas tout à fait d’accord avec ses dires, j’ai jugé nécessaire de lui répondre.

D’entrée de jeu, le titre choisi pour sa tribune a attiré mon attention : « Mon intime conviction : « nous vivons déjà une transition politique ». En parlant « d’intime conviction », je tenais à préciser à mon grand frère qu’une conviction n’est pas fatalement une réalité ou une vérité, elle peut même être plus dangereuse qu’un mensonge. L’aveugle peut être convaincu qu’il fait nuit oubliant que la noirceur de son aveuglement trompe son jugement car en réalité il fait jour.

Transition politique ou renouvèlement de la classe dirigeante ?

Humblement je vous demande de recouvrer la vue pour voir enfin la réalité en face. Le renouvèlement de la classe dirigeante n’est pas une « transition politique » sauf si Monsieur voudrait redéfinir les termes. De manière trivial, une transition c’est le passage d’un régime à un autre. Ce qui est communément admis, notamment en Afrique c’est qu’une Transition politique n’est rien d’autre qu’une transition démocratique. Or dans le cas d’espèce, il s’agit d’un rajeunissement de la classe dirigeante plutôt qu’une transition politique. Que dirait-on alors des femmes ? Plus que par le passé, elles occupent actuellement de très hautes fonctions de l’État. Doit-on également parler dans ce cas de transition politique ? J’en doute fort.

Pourquoi le dis-je ? Monsieur Moubassango a pris l’exemple de Nelson Mandela. En vérité, son départ du pouvoir en 1999 ne fut pas une transition politique mais plutôt sa venue car en devenant Président en 1994, il mettait fin au régime d’apartheid. En soutenant Thabo Mbeki et certains anciens frères de la lutte de libération qui étaient aussi vieux ou plus jeunes que lui, Nelson Mandela ne préparait pas la transition du régime post apartheid mais plutôt sa continuité. Dans le cas de notre pays, c’est de cela qu’il s’agit également si je m’en tiens à votre argumentaire.

La logique familiale

Superposer sa réalité familiale à celle de la République prouve combien de fois la logique familiale guide votre conception de la gouvernance d’un pays. D’ailleurs vous semblez étonné de voir certains qui ne sont pas de votre famille politique, les opposants, vouloir une transition politique. En fait vous vouliez dire alternance politique. Il va sans dire que c’est une omission volontaire de votre part. Bref, pourquoi s’étonner de cette volonté des opposants d’ailleurs ? Il n’y a rien de plus légitime car leur volonté entre dans le cadre du « jeu politique » dans une République.

Penser que le PDG c’est la République gabonaise, voilà encore une confusion des genres. Venant de vous, cette confusion ne m’étonne guère. Comment arrivez-vous à considérer que l’application du concept dénommé « 2R » (Régénération et revitalisation) au sein du PDG signifie qu’il y a transition politique au Gabon ? Je trouve tellement réducteur de voir le Gabon sous le prisme de votre appartenance politique. La réalité du PDG n’est pas celle du Gabon.

Le sens des mots

Je vois qu’insidieusement vous voulez semer la confusion dans les esprits des gabonais, notamment chez les moins avertis, avec l’idée selon laquelle il y a transition politique au Gabon. Quand je parle de transition politique c’est au sens communément admis et non au sens galvaudé que vous lui donnez. Confucius disait : « Pour un mot, un homme est réputé sage ; pour un mot, un homme est jugé sot. ». A chacun de choisir.

Pour ma part, j’ai une certitude contrairement à vous qui avez une conviction. J’ai la certitude qu’il n’y a pas de transition politique au Gabon. Par contre, nous voyons un changement générationnel au sein de l’Etat ce qui est en soi est une bonne chose surtout avec la place que la femme occupe aujourd’hui dans l’administration. Tout compte fait, c’est le Gabon qui gagne.

Barack Nyare Mba, Blogueur.

 

 

 
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6 Commentaires

  1. SERGE MAKAYA dit :

    « …Par contre, nous voyons un changement générationnel au sein de l’Etat ce qui est en soi est une bonne chose surtout avec la place que la femme occupe aujourd’hui dans l’administration. Tout compte fait, c’est le Gabon qui gagne. »

    OUI et NON. Voudriez-vous nous faire croire que toutes les femmes sont bonnes ? Un changement générationnel, en QUOI ce serait une bonne chose ? Le même discours se tenait avec « les rénovateurs » où l’on trouvait Mba Obame et Ali Bongo, certains croyaient aussi à un changement politique conséquent. Où en sommes nous aujourd’hui ?

    Faites-vous exprès de ne pas VOIR le véritable problème du Gabon et de l’Afrique en général : l’ICEBERG appelé françafrique ? Il pourrait TOUJOURS avoir un changement générationnel ou plus de femmes dans notre administration, tant que nous traînons avec nous le BOULET françafrique, rien ne changera au Gabon et dans le reste de l’Afrique.

  2. Gayo dit :

    Si son père qu’il aime citer est fier que son fils soit un esclave au service du mal, de l’égoïsme et de la méchanceté, alors toute la famille Moubassango est une race d’esclave fiers de l’etre.

  3. René-Paul Delannoy dit :

    La plume pourtant couronnée de ce jeune maître en gestion manque de finesse.
    Nous sommes loin de celle de Roxanne Bouenguidi, tantsur le fond qu’aussi malheureusement sur la forme.

  4. CITOYEN LIBRE dit :

    @ Barack,

    Tu vas avoir chaud. Car tu viens contredire un PDGiste. Ta tante de Ministre ne sera pas contente.
    J’espère que tu as compris que ce Djo Dioumy joue sa carte. Avais-tu besoin de le répondre? Malheureusement, oui la réalité du PDG est celle du Gabon, raison pour laquelle le pays se meurt. J’aurais aimé vivre le contraire, mais hélas !
    Pourquoi venir maintenant le contredire maintenant, alors que vous pensez la même choses mon petit? As-tu sensibilisé ta tante de ce que nous vivons à Ndjolé, une petite localité du Gabon qui se meurt aussi? Mais je te vois faire la propagande du PDG. Le changement générationnel actuel n’aboutira pas à rien. Une expérience récente nous l’a démontré (suit mon regard).
    Concentre toi sur la finance, laisse la politique. Attend seulement qu’il y ait une vraie transition, et le reste suivra.

    Amicalement,

    Un de tes grands frères

  5. Junior bouma dit :

    et toc! dans les dents!
    réponse nette et précise.Les pedegistes ont cette vilaine habitude de penser que la réalité de leur parti est la réalité du Gabon tout entier.l’aveugle qui croit qu’il fait jour en permanence et que le soleil ne se couche jamais.

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