Officier de marine marchande issu de l’École de la marine marchande du Havre (France), Edmond Joël Ntoutoume Mba dispose d’une expérience avérée dans les métiers de la mer. À la suite de tout ce qu’il s’est dit autour de la tragédie de l’Esther Marine, cet expert passé par les techniques de navigation, la sécurité maritime et pétrolière, le management commercial et les stratégies d’organisation, propose, sans pédantisme, six idées. Six idées évidentes, bonnes à marteler au moment où il est, plus qu’urgent, question de réformer le secteur maritime gabonais.

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Ancien officier de marine marchande naviguant passé au consulting, Edmond Joël Ntoutoume Mba, issu de l’Ecole de la marine marchande du Havre (France) est aussi un ancien d’Exxon Mobil, Pizo Shel, Engen et bien d’autres compagnies. © D.R.

Le récent naufrage du navire Esther Miracle vient de mettre en lumière les enjeux du secteur maritime au Gabon.

En effet, ce drame a non seulement révélé des pertes humaines tragiques, mais il a également révélé les énormes lacunes dans la gestion et le développement du secteur maritime au Gabon. Pour ma part, qu’il me soit permis ici de proposer quelques solutions concrètes, afin de re-structurer et développer ce secteur important de notre économie.

Primo, Il faudrait d’emblée investir dans la formation professionnelle des marins et des travailleurs du secteur maritime. Le manque de qualification et d’expérience des équipages est souvent à l’origine des accidents maritimes. Il est donc impératif d’améliorer la qualité de la formation professionnelle des marins, en offrant des programmes de formation de haut niveau et en encourageant les formations continues.

Deuxièmement, il faut renforcer les moyens de surveillance et de contrôle de la sécurité maritime. Les normes de sécurité doivent être strictement respectées pour éviter les accidents maritimes. Les autorités doivent également contrôler régulièrement les navires, notamment en vérifiant leur état et leur conformité aux normes de sécurité en vigueur.

Troisièmement, il est nécessaire de développer les infrastructures portuaires. Le Gabon possède une façade maritime importante, mais nos ports sont hélas obsolètes et pas suffisamment équipés. Il est donc essentiel d’investir dans la modernisation et la construction de nouveaux ports, afin de répondre aux besoins du commerce maritime et d’améliorer la compétitivité du pays.

Quatrièmement, il est important d’encourager les investissements étrangers dans le secteur maritime. Le Gabon doit offrir des conditions attractives aux investisseurs étrangers pour développer son secteur maritime. Cela peut se faire par l’instauration d’un cadre fiscal favorable, la création de zones franches ou la mise en place d’un guichet unique essentiellement dédié aux formalités administratives du secteur maritime.

Cinquièmement, il est judicieux de mettre en place une politique de développement de la pêche durable. La pêche étant un secteur important pour le Gabon, mais il est actuellement menacé par la surpêche et la pollution marine. Il est donc nécessaire de promouvoir une pêche durable, en protégeant les espèces menacées, et en adoptant des pratiques de pêche respectueuses de l’environnement.

Enfin, il est crucial de renforcer la coopération régionale et internationale en matière de sécurité maritime. Notre pays le Gabon gagnerait davantage à opérer avec ses voisins de la région pour améliorer la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée, qui est une zone à haut risque de piraterie et d’attaques terroristes. Le Gabon pourrait également participer aux initiatives internationales pour lutter contre la pollution marine et protéger la biodiversité marine.

En somme, la structuration et le développement du secteur maritime au Gabon atteindra une approche globale, incluant la formation professionnelle, la surveillance et le contrôle de la sécurité maritime, le développement des infrastructures portuaires, l’encouragement des investissements étrangers, la promotion de la pêche durable et la coopération régionale et internationale. Ces solutions concrètes, à nos yeux, permettront au Gabon de tirer le meilleur parti de son potentiel maritime et d’assurer la sécurité de ce secteur primordial.

Edmond Joël NTOUTOUME MBA

Officier de Marine Marchande

 
GR
 

11 Commentaires

  1. Véronique Ngondi dit :

    Je crois qu il est temps pour la Nation Gabonaise de se tourner vers ces pistes de solutions conséquentes. Coach tout est bien illustrés

    • Gayo dit :

      Pas besoin d’être un spécialiste pour pondre ces propositions vagues. Désolé mais pour un spécialiste annoncé de haute volée selon en introduction, je trouve que ses proposition c’est du verbiage sans consistance. Je m’attendais à des arguments plus techniques, avec des données comparatifs. C’est vraiment en dessous du niveau d’expertise supposée. Le point 1, pourquoi pas donner des exemples des compétences qui manquent dans la formation des marins pour que les profanes soient mieux édifiés? Point 2, qu’est ce qui manque dans les équipements de nos ports et comment ces équipement auraient pu nus aider à éviter le drame du bateau Esther Miracle. On ne doute pas qu’il manque des choses mais quoi exactement Monsieur? Encourager l’investissement étranger, qu’est ce que cela veut dire? Il n’y a pas très longtemps Olam a construit un port rétrocédé à Bolloré, nos capacités en matière portuaire sont-elles insuffisantes? Ne vous moquez pas de l’intelligence des gabonais, si vous ne pouvez pas étoffer cet article venant d’un spécialiste, autant le retirer. C’est pauvre venant d’un technicien.

  2. Arlette NTOUTOUME dit :

    Super. L’heure est véritablement aux solutions dont nous espérons vraiment être appliquéAQ

  3. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour,

    Monsieur E.J. Ntoutoume Mba propose des pistes de solutions à la crise maritime gabonaise auxquelles j’adhère totalement sur les points 1, 2 et 3. Son article éclaire. Ces solutions ont l’avantage de pouvoir être mis en place à court terme. Le Gabon doit mettre à profit ses compétences spécifiques et celles d’autres gabonais du domaine maritime voulant trouver des solutions à ces catastrophes récurrents. La formation est cruciale. Il n’y a pas de bon marin que celui est formé rigoureusement. La surveillance et la sécurité maritime sont indispensables bien plus encore. Il note également la nécessité de renouveler les infrastructures portuaires, de mettre l’accent sur la coopération internationale en matière de sécurité maritime et le développement durable.

    Il existe une Organisation Maritime Internationale (OMI). Elle dépend de l’ONU. La convention SAR (Search and Rescue) nous oblige à prendre notre part de responsabilité dans la sauvegarde de la vie humaine en mer. Est-ce bien la cas? Dans d’autres pays, il y a des centres de surveillance maritimes et des professionnels sauveteurs.

    Le marin a une responsabilité. Son respect de la sécurité peut éviter des drames humains considérables. Il ne peux les ignorer (responsabilité individuelle). On ne peut les ignorer (responsabilité collective). D’où un impératif de contrôler tous ces navires à passagers ou hybrides qui prennent la mer. Le dispositif de sécurité doit être à jour et aux normes.

    Cordialement.

  4. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour,

    Précisions.

    Le monde est divisé en deux zones de navigation. La zone A et la zone B. Le Gabon se situe dans la zone A. Nous avons 800km de côte (longueur). Selon la convention internationale, le domaine maritime du Gabon est de 12 nautiques (largeur). 1 nautique égal 1.852km; par conséquent 12 nautiques correspondent à 22.22 km. Soit une superficie maritime de 17780km2 environ. C’est une superficie maritime considérable. Un point de sécurité à mettre en place par exemple, c’est le balisage de notre espace navigable. Sur terre, il y a un code routier. Sur mer il existe belle et bien un code de navigation. Tout marin rigoureusement formé en a connaissance. On ne navigue pas comme on rentre dans une forêt chacun suivant sa piste. Le balisage doit pouvoir donner la direction maritime à suivre. Et les « privilèges » maritimes doivent être respectés de jour comme de nuit par une signalisation conventionnelle. Le travail qui est devant nous est colossal à court terme et à long terme. Car Il s’agit ici de pouvoir changer les mentalités (schémas mentaux partagés) par la formation et l’information standards.

    Cordialement.

  5. MONSIEUR A dit :

    Comme beaucoup d’autres officiers de Marine Marchande formés dans les Grandes Ecoles de Navigation Maritime en FRANCE (Le Havre, Marseille, Nantes, Saint-Malo), en COTE-D’IVOIRE, au MAROC et au BRESIL durant les années 1980 à 1996, Monsieur Edmond NTOUTOUME MBA est très compétent dans ce domaine.

    A la liquidation de l’unique Société Nationale de Navigation Maritime que disposait le GABON à l’époque (la SONATRAM), d’abord en 1993, puis en 1998, plus de 25 Officiers de la Marine Marchande Gabonaise ayant des Brevets de Navigation Maritime de Niveau BAC+3 à BAC+5 (issus des séries scientifiques et techniques C, D, E et F) se sont retrouvés au chômage. L’Etat Gabonais tardant à les recruter au sein du Ministère de la Marine Marchande de l’époque, ils se sont tournés vers le secteur privé où ils ont pu trouver des emploi: SHELL GABON, OPRAG, SEEG, PIZO-SHELL, etc…

    L’Etat Gabonais qui les avait pourtant recruter par voie de concours d’entrée dans les différentes grandes écoles étrangères énumérées plus haut n’a pas pu honorer ses engagements; ainsi va le Pays…

    Les 3 premiers points cités par Monsieur Edmond NTOUTOUME MBA exigent d’avoir des Hommes aux compétences avérées dans le domaine de la Navigation Maritime: Formation, Surveille, Développement Portuaire. Dans les études supérieures proposé par l’Etat Gabonais à travers SYGOR (orientation des étudiants) et l’ANBG (bourses d’études) les Grandes Ecoles de la Navigation Maritime n’y figurent pas. Les secteurs public et privé iront chercher leurs ressources humaines hautement qualifiées où?

    Pour terminer, le retour à un Ministère de la Marine Marchande et de la Pêche est plus que nécessaire, ainsi que la relance d’une Compagnie de Navigation Maritime Nationale et Internationale digne de ce nom.

  6. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonsoir,

    En réponse à Monsieur A: Les secteurs public et privé iront chercher leurs ressources humaines hautement qualifiées où?

    A un moment donné, nous devons avoir un « fond commun ». Une « culture commune ». Notre rapport à la mer, à la navigation et à la sécurité maritime. Que nous soyons conservateurs ou progressistes, les gabonais(es) doivent prendre la question de la sauvegarde de la vie en mer au plus haut point. Et votre question est éminemment essentielle: où trouver les compétences humaines? Trop de questions nous divisent et la vie au pays s’en ressent. A l’échelle de la pyramide de Maslow, les besoins primaires restent à satisfaire. Il y a un malaise social et culturel. Certains arrangements organisationnels ne font que créer un écart considérable entre les gabonais(es). Doit-on aller vers une « concertation maritime »? Les arrêtés peuvent-elles régler la question de l’insécurité maritime dans notre pays?

    L’essentiel d’une « concertation maritime » est de définir un cap clair. La mer ne doit pas (plus) devenir le tombeau des gabonais « pauvres » (ou opportunistes) en quête de voyage « low cost ». Les navires insuffisamment « armés » leur cercueil. Dans cette veine, l’Etat gabonais (je ne dis pas le gouvernement gabonais) ne doit pas faire « le poisson mort au bout du fil ». Par conséquent, sa responsabilité est engagée (la nôtre). Cette question de la sauvegarde de la vie humaine en mer doit interroger les universitaires et les professionnels de la mer. Il y a urgence à proposer des formations vers les métiers de la mer: capitaine de navire, sauveteurs marins, surveillance maritime, protection de l’environnement marin, ingénieurs en vue du balisage des voies navigables, etc. Sont-ce là des solutions à court terme? Je dis oui. Le papier de Monsieur E.J. Ntoutoume Mba est central. C’est le « phare » vers lequel nous devons regarder.

    Cordialement.

  7. NGOMAH dit :

    La méconnaissance de l’histoire du Djoola,au moins montre que la la cilture de la prévention est aussi méconnue chez nous.

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