La Coalition pour la nouvelle République (CNR) n’a visiblement pas apprécié le fait que le président de la Transition, à l’ouverture du Dialogue, accuse les hommes politiques d’être à l’origine du chaos du pays. Les partisans de Jean Ping, qui qualifient cette démarche de Brice Clotaire Oligui Nguema de fuite en avant face aux voix qui réclament vérité, justice, réparation et réconciliation, accusent les forces de défense et de sécurité à la solde du pouvoir déchu d’avoir été à l’origine des crimes enregistrés au Gabon ces dernières années.

Pour Jean Ping et les siens, les institutions aux ordres et les armes à la solde du pouvoir Bongo/PDG sont les seuls coupables et comptables de la situation catastrophique du Gabon. © AFP

 

S’il est connu au Gabon que la Coalition pour la nouvelle République (CNR) de Jean Ping a choisi de soutenir le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), à travers une déclaration le 11 avril, cette formation politique a dit rester dans cette optique lucide et vigilante.  «Afin que cette Transition soit profitable à tout le peuple gabonais, sans exclusion ni marginalisation, dans un environnement démocratique et convivial encadré par un véritable État de droit», a précisé la CNR qui dit avoir été «sidérée» par les propos à l’ouverture du Dialogue national inclusif (DNI), du président de la Transition.

«Il ne saura ni être politicien ni politicard au sens des luttes partisanes pour la conservation ou la conquête du pouvoir», déclarait Brice Clotaire Oligui Nguema parlant du DNI. Une déclaration que le CNR a perçue comme une accusation. Pour le parti de Jean Ping, le général président a pour ainsi dire, «déclaré que ce sont les partis politiques, les politiciens et politicards, qui sont à l’origine de la situation chaotique du Gabon». Pour la CNR, «cette manière de mettre tous les partis politiques dans le même panier cache mal la ferme volonté de protéger tous les crapuleux, à l’intérieur du pouvoir Bongo/PDG qui ont détruit le Gabon et mis à mal le vivre-ensemble des populations gabonaises».

Rachel Andeme, porte-parole de la CNR, le 11 avril 2024. © GabonReview/Capture d’écran

«Les armes à la solde du pouvoir Bongo/PDG sont les seuls coupables»

La CNR soupçonne le général et ses troupes de vouloir pérenniser l’impunité d’une certaine élite «au point que toute initiative, ou velléité de réclamer la vérité, la justice, les réparations et la réconciliation est perçue par le pouvoir actuel comme une chasse aux sorcières ou une soif de vengeance». «Quelle ignominie !» s’est exclamée la porte-parole de la CNR. La CNR se prononce donc en faveur d’une commission vérité et justice tout en notant que les tripatouillages des élections et de la Constitution, les crimes aussi bien économiques que rituels et les tueries de 2009 et 2016 à l’origine de la crise généralisée du pays sont à l’actif de «ceux qui voulaient coûte que coûte conserver le pouvoir pour leurs intérêts égoïstes».

La CNR rappelle dans sa démarche que l’opposition «n’a jamais» dirigé le Gabon et invite le chef du CTRI à s’armer de courage pour désigner clairement les responsables des actes de 2009 et 2016. «Les victimes de 2009 et 2016 ne sont tombées ni sous les balles des partis politiques, ni par la guerre civile, mais plutôt sous les balles de certains éléments des Forces de défense et de sécurité et des milices acquises à la cause du pouvoir Bongo/PDG», a déclaré la porte-parole. «Au demeurant, les institutions aux ordres et les armes à la solde du pouvoir Bongo/PDG sont les seuls coupables et comptables de la situation catastrophique du pays», estime la formation de Jean Ping.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    CNR on est avec vous pour ne pas laisser à un Oligui en alliance avec le PDG et la dynastie Bongo un cheque à blanche, mais ne venez pas distraire les gens avec des arguments fallacieux et manipulateurs. On n’avait pas un régime militaire en 2009 et 2016. Mais bien un gouvernement civile qui instrumentalisait une armée inféodée pour martyriser le peuple. D’une part les militaires ne faisaient qu’obéir aux ordres d’un régime pourri jusqu’à la moelle que JP a accompagné pendant un moment. Nous sommes reconnaissant envers Jean Ping et la CNR pour le combat qu’ils mènent. Mais sur ce point les militaires ont entièrement raison que la classe politique dont celle qui a acceptée d’accompagner le PDG et les Bongo est au sommet des responsabilités dans la confiscation de notre pays. L’armée n’est responsable en rien dans les décisions qui ont orienté le pays dans le mur. C’est la première fois qu’elle prend par à des assises nationales qui vont déboucher sur de grandes décisions politiques. Le dernier dialogue d’Ali Bongo était 100% que des politiques corrompu qui ont discuté, pas d’armée, pas de société civile. La CNR est entrain de se contredire alors qu’elle dit que l’origine des crises au Gabon est notamment la Gouvernance politique et la responsabilité subséquente. C’est la gouvernance politique qui a conduit à l’abrutissement et à la moutonisation de l’armée en même temps que l’ensemble du peuple.

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