Après le récent cri d’alarme du recteur de l’Université Omar-Bongo (UOB), Mesmin Noël Soumaho, dénonçant l’insécurité grandissante au sein du campus, le directeur général du Centre national des œuvres universitaires (CNOU), Jean Noël Eya, a invité le 28 mai cultivateurs et commerçants exerçant au sein de ce campus à quitter les lieux. Ils ont huit jours pour s’exécuter.

Les agriculteurs et les commerçants exerçant au sein de l’UOB ont huit (8) jours pour libérer les lieux. Une opération participant de la sécurisation du campus. © D.R.

 

Des mises en demeure ont été délivrées, le 28 mai, par voie d’huissier aux cultivateurs et commerçants exerçant dans l’enceinte de l’Université Omar-Bongo de Libreville. Face à l’insécurité grandissante, le ministère de l’Enseignement supérieur a exigé au rectorat, via le Centre national des œuvres universitaires (CNOU), de «chasser tous ces occupants d’un autre genre du domaine de l’État».

Pourtant établis au sein de l’Université Omar-Bongo depuis parfois des décennies, pour certains, les commerçants et petits cultivateurs valorisant certains espaces de l’Université vont devoir partir. Eu égard à l’augmentation des cas de vols, d’agressions et de destruction des biens publics au sein de cette université, des voies et moyens sont ainsi recherchés pour rétablir les équilibres et surtout la sécurité du personnel et des apprenants.

«Quatre ministres sont descendus dans le campus et ont constaté effectivement qu’il y avait des utilisations illicites. Et des instructions ont été données aux autorités universitaires, dont le Centre national des œuvres universitaires, d’assainir le campus en déguerpissant, en enlevant tous ces commerçants et tous ces agriculteurs que nous voyons depuis des années»,  a fait savoir le directeur général du CNOU, Jean Noël Eya.

La démarche a été faite en compagnie d’un huissier de justice afin de formaliser ces demandes de déguerpissement qui, jusque-là, n’avaient que des résultats peu probants. Ce qui fait dire à l’huissier, Me Samuel Petit Jean Kamgang, que «malgré les multiples lettres envoyées par le directeur général, ils ont toujours maintenu leurs activités. Alors, l’huissier de justice entre en jeu aujourd’hui pour remettre les mises en demeure».

Dans sa récente complainte, le recteur de l’UOB faisait savoir que l’insécurité et le vandalisme au sein du campus découlaient du «vide sécuritaire» résultant, à la fois de l’extrême porosité de la barrière censée protéger le campus sur un linéaire d’environ 2500 mètres, de la défaillance du système d’éclairage et de l’absence d’un véritable service de gardiennage en interne, mais aussi et surtout, d’une police universitaire agissant de jour comme de nuit à l’intérieur du campus.

En substance, on peut donc se demander si le déguerpissement de ces agriculteurs et commerçants permettra de résoudre le problème. Mieux, ne va-t-il pas en créer davantage ? La question se pose d’autant plus que les cultivateurs, en dépit de leur caractère illégal, ont permis de régler le problème de hautes herbes, de même que les commerçants de l’UOB ont souvent été d’un grand soutien aux étudiants.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Quand vous lisez le dernier paragraphe on se demande finalement ce que l’on recherche. Autant on veut faire déguerpir les agriculteurs autant on se pose encore la question de hautes herbes, comme si l’UOB était dans l’incapacité de souscrire un abonnement au titre d’espace vert pour débrousser périodiquement. En sus le texte évoque avec une pointe de nostalgie le soutient des commerçants(es). Vraiment pathétique. une université digne de ce nom se doit d’avoir même un supermarché à l’intérieur, une pharmacie, une structure hospitalière et des espace loisirs sains(stade de foot, tennis, basket … le tout règlementé par des horaires en phase avec le calendrier académique. Sans oublier le volet sécuritaire. Rien à voir avec l’aspect kermesse que nous voyons. Heureusement un frémissement est en cours avec les travaux de réfection qui s’y passent. Amen.

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