GabonReview est fier de présenter aujourd’hui une nouvelle rubrique hebdomadaire consacrée aux défis et aux solutions environnementales, animée par Adrien N’Koghe-Mba*. Ce premier article met en lumière la végétalisation des villes gabonaises comme une réponse essentielle à la menace des chocs climatiques imminents. Alliant protection environnementale à des opportunités économiques, notamment pour les jeunes, cette stratégie s’érige en pilier du développement durable au Gabon. Alors que deux tiers des villes africaines risquent de subir sévèrement les impacts du changement climatique d’ici 2035, l’heure est à l’action pour un avenir plus vert et prospère.

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À l’aube de chocs climatiques extrêmes qui promettent de redessiner le visage de nos cités, la végétalisation des villes au Gabon apparaît non seulement comme une nécessité écologique mais aussi comme une formidable opportunité économique, en particulier pour la jeunesse gabonaise.

Selon le cabinet Verisk MapleCroft, deux tiers des villes africaines seront sévèrement impactées par le changement climatique d’ici 2035. Le Gabon, avec 87 % de sa population résidant en milieu urbain, se trouve à la croisée des chemins : continuer sur la voie du développement urbain traditionnel ou embrasser une transformation verte qui pourrait être le moteur d’un avenir durable.

La végétalisation des espaces urbains est une réponse directe aux îlots de chaleur de ces zones urbaines significativement plus chaudes que leurs environs ruraux ou naturels, dues à l’activité humaine et à la concentration de structures artificielles. En intégrant des espaces verts tels que parcs, jardins verticaux et toitures végétalisées, nous pouvons non seulement améliorer la qualité de l’air et réduire les températures urbaines, mais également créer un cadre de vie plus agréable et sain pour tous les citoyens.

Cependant, l’aspect le plus stimulant de la végétalisation des villes réside dans son potentiel de création d’emplois pérennes, particulièrement pour les jeunes Gabonais. Actuellement, un tiers de notre jeunesse est au chômage, une statistique alarmante qui appelle des solutions innovantes et inclusives. Le secteur de la végétalisation urbaine offre une variété d’emplois, depuis la conception paysagère jusqu’à l’entretien des espaces verts, en passant par la recherche en agronomie et le développement de nouvelles technologies vertes.

En investissant dans la formation des jeunes Gabonais dans ces domaines verts, nous ne stimulons pas seulement l’emploi local, mais également toute une chaîne de valeur associée à l’économie verte. Cela inclut les pépinières locales, la production et la distribution de matériaux écologiques, ainsi que le développement de start-ups spécialisées dans les innovations durables. Ces entreprises pourraient devenir des leaders non seulement au niveau national, mais aussi sur le marché africain en expansion, où la demande pour des solutions urbaines durables continue de croître.

La végétalisation des villes gabonaises est donc plus qu’une mesure écologique ; c’est une stratégie économique. Elle représente une chance de transformer le défi du chômage des jeunes en une opportunité de développement personnel et collectif, tout en contribuant à la lutte contre le changement climatique.

Il est essentiel que les pouvoirs publics, en collaboration avec le secteur privé et les institutions éducatives, mettent en place des programmes de formation ciblés et soutiennent financièrement les initiatives vertes. Le temps est venu pour le Gabon de prendre des mesures audacieuses vers un avenir plus vert et inclusif.

Face à l’imminence de chocs climatiques extrêmes, la végétalisation de nos villes est plus qu’une option ; c’est une nécessité impérative. Pour notre environnement, pour notre économie, et surtout, pour notre jeunesse.

*Adrien N’Koghe-Mba, Directeur général de l’Institut Léon Mba et président de l’association Les Amis de Wawa pour la préservation des forêts du bassin du Congo.

 
GR
 

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