Des prêtres de la Fraternité Saint-Pie-X à Libreville confondus par l’un de leurs anciens servants de messe, Claude, 53 ans, vivant à Strasbourg, en France. Interrogé en août dernier par Jeune Afrique, il révélait les violences sexuelles dont ils ont été victimes de la part des prêtres français lors de leur passage au sein de cette communauté religieuse, dans les années 1980.

Claude, face à la caméra, dénonçant les violences sexuelles à la Fraternité Saint-Pie-X au Gabon. © Gabonreview/Capture d’écran

 

Un nouveau scandale sexuel, notamment de pédophilie, vient d’éclater à Libreville à travers les révélations de l’hebdomadaire, Jeune Afrique. «Durant de nombreuses années, des prêtres de la Fraternité catholique Saint-Pie-X, à Libreville, se sont livrés à des abus sur mineurs, en toute impunité», dénonce le journal qui étaie sa radiographie d’«un système verrouillé de l’intérieur» par le témoignage de Claude, un Gabonais de 53 ans, vivant en France.

Né en 1969, Claude est l’un des premiers enfants gabonais à avoir intégré la mission de Libreville, dès son ouverture, en 1986. Après tant d’années, il a accepté de rompre le silence, à visage découvert et devant caméras. Il livre «les vérités» sur ce qu’il se passe à la Fraternité Saint-Pie-X, loin de la mission d’évangélisation à laquelle cette communauté est consacrée. Devenu éducateur, Jeune Afrique souligne qu’il encadre aujourd’hui des enfants et fréquente par conséquent leurs familles. «S’il a choisi de parler, il veut préserver sa vie professionnelle», fait noter l’hebdomadaire.

L’ancien servant de messe raconte qu’il a commencé à fréquenter la mission de la Fraternité Saint-Pie-X de Libreville à 16 ans. Il parle également de ce jour où le père Patrick Groche l’a invité dans sa chambre pour, prétextant lui donner un roman de jeunesse. Il s’en est suivi des caresses, des attouchements. L’histoire est d’autant plus crue qu’il laisse entendre que «derrière les rideaux tirés de sa chambre, un prêtre nu l’emmène en enfer, tout en lui glissant à l’oreille : «Les garçons aussi ont le droit de s’aimer»».

De ce témoignage, on apprendra que durant huit ans, il sera la victime de Patrick Groche, Français, ancien bras droit de l’ex-archevêque de Dakar, Marcel Lefebvre. Mais ce n’est qu’en 1994, parti poursuivre ses études financées par la Fraternité en France, qu’il trouvera les ressources pour mettre fin à son supplice. Si 20 ans après, Claude a déposé une plainte en France, en vain, il a par ailleurs témoigné auprès de la hiérarchie de cette communauté religieuse. On invoque des faits, trop anciens, prescrits. Sur son long silence, il excipe un mélange de «honte», de «peur».

L’hebdomadaire panafricain annonce que depuis la dénonciation des faits, le père Patrick Groche a été rappelé en France par sa hiérarchie. «Il vit aujourd’hui à Lourdes, sous l’œil vigilant de Claude et de sa famille, qui se démènent pour découvrir d’autres victimes, les inciter à témoigner et à dénoncer».

«Cela ne doit pas continuer. La place de tous ces prêtres est en prison. Pour la protection des innocents et des enfants, il faut les dénoncer». Tel est le combat de Claude qui, avec ses proches, tente de traduire Patrick Groche en justice, de même qu’il espère que la condamnation de la Fraternité Saint-Pie-X.

 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. CYR Moundounga dit :

    Bjr. Cela signifie qu’actuellement cela se passe encore. Allo Monsieur IBABA, agissez avant que l’affaire ne prenne une autre tournure à Gabao. Amen.

  2. KGB Bibang dit :

    Ce meme Claude a passe aussi le temps a faire la meme chose sur les enfants au gabon precisement dans son village, entre 1990 et 1992.

  3. Gayo dit :

    Possible! beaucoup de victimes de CE genre d’abus se mettent après à reproduire les mêmes crimes Sur d’autres victimes? Finissent t’ils par trouver celà normal? Des fantasmes malsain qui se development suite à ces expérience? De 16 ans à 24 ans. Est-il devenu conscentant par la suite? Dans tous les cas Claude demeure une victime.

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