Spécialisée dans la grande distribution depuis plusieurs années au Gabon, la société Sodipad a reçu, mercredi 17 septembre 2025à Libreville, la visite du ministre du Travail qui s’est dit «choqué» par les nombreux manquements au Code du travail qu’il y a constatés. Certains employés de la société chinoise, payés à la main, travaillent plus de 8 heures par jour sans contrat depuis 10 ans.

Le ministre du Travail, du Plein emploi et du Dialogue social, Patrick Barbera Isaac. © D.R.

 

Il a eu du mal à contenir sa colère. «Depuis que j’ai commencé à faire des visites de terrain, je n’ai jamais été aussi choqué», a confié Patrick Barbera Isaac à la presse qui l’accompagnait dans le cadre d’une visite d’inspection mercredi au siège de Sodipad, à Libreville. Le ministre du Travail, du Plein emploi et du Dialogue social assure avoir discuté avec des employés en contrat journalier depuis 10 ans. «Ils sont payés tous les jours en cash», a-t-il déploré. 

«On leur a expliqué que le travail journalier est accepté jusqu’à la limite d’une semaine et après ça, ça devient un quasi-CDI (contrat de travail à durée indéterminée)», rapporte le membre du gouvernement, qui s’est également offusqué du style managérial adopté par les responsables de cette société exerçant dans la distribution de produits alimentaires au Gabon depuis plusieurs années. Tous de nationalité chinoise, ceux-ci ont choisi de ne faire confiance qu’à leurs propres compatriotes. Conséquence : absence (ou presque) de dialogue avec les employés, en raison notamment de la barrière de la langue.

Face aux nombreux manquements observés sur place, Patrick Barbera Isaac n’a pas manqué de faire quelques recommandations avant l’arrivée sur ce même site d’une mission de la direction provinciale du travail chargée d’approfondir le contrôle et d’établir un rapport détaillé à l’attention de la tutelle. Il a exhorté l’entreprise à embaucher un responsable permanent parlant couramment français et connaissant le droit du travail au Gabon dans le but d’une meilleure gestion du personnel qui, a-t-il ajouté, nécessite d’être pourvu en EPI (équipements de protection individuelle).

Une RH qui ne parle pas français

«Il faut qu’ils fassent un plan, un chemin de circulation pour la gestion du personnel. Il faut vraiment quelqu’un de permanent. Il leur faut un responsable des ressources humaines gabonais, parce que la personne qui assume ce rôle actuellement est une Chinoise, qui ne parle déjà pas bien le français, et qui s’occupe purement des aspects pointage, c’est-à-dire, à quelle heure vient la personne, à quelle heure elle répare ? Mais ce n’est pas suffisant», a déclaré le ministre du Travail.

Si cette visite au siège de Sodipad est la première pour Patrick Barbera Isaac, la société chinoise a pourtant déjà reçu d’autres représentants du gouvernement. Seulement, elle semble décidée à ne pas se conformer au Code du travail en vigueur au Gabon. Cette mission intervient après une première descente de l’inspecteur du travail dont les recommandations sont restées sans suite, alors que ses employés continuent de travailler entre 10 et 15 heures par jour sans compensation.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Mone fame dit :

    Le département du travail autant que celui de la justice fait partie des écuries d’Augias à «karcheriser », une bonne partie de notre progéniture qui s’y trouve s’y est fait enrôler essentiellement pour prospérer avec les différentes communautés constitutives des usagers des administrations ciblées et non, malheureusement, pour servir leurs compatriotes et/ou le pays comme requis par le serment

    C’est dire qu’il y’a du boulot et les quatorze dernières années ont été particulièrement la totale

    Votre feuille de route est organisée sur l’observation de la conformité, aussi bien celle vos équipes consacrées à cette mission que bien entendu et un fine, celle fondamentale des usagers concernés auprès de votre administration.

    Vos descentes sur le terrain traduisent de ce fait une forme de faiblesse, à corriger, car les usagers de votre administration, et cela vaut pour les organismes sociaux, ont tout leur temps pour effectuer plusieurs tours du monde avant de vous revoir à nouveau et si bien entendu les céphalées qui vous éreintent depuis votre premier passage chez nos « amis » les yeux bridés, sont dissipés

    Courage, le peuple compte sur vous et votre collègue en charge des organismes sociaux pour mettre un terme à l’impunité qui prospère par notre propre faiblesse

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