Le représentant du Gabon au Conseil des droits de l’homme de l’ONU a voté, ce 12 juillet 2023, la résolution condamnant les autodafés du Coran et autres actes de haine religieuse, présentée par le Pakistan au nom des 57 membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Le texte a été adopté avec 28 pays votant pour, 12 pays votant contre et 7 pays abstentions.

Le Gabon condamne les actes d’islamophobie. © D.R.

 

En réponse à un certain nombre d’incidents au cours desquels le Coran a été brûlé en Suède ou détruit publiquement en Europe, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a adopté au cours de sa 53e session ordinaire une résolution condamnant les autodafés du Coran et autres actes de haine religieuse. Le projet de résolution a été adopté par 28 des 47 membres de ce conseil, dont le Gabon, la Chine, l’Ukraine, et la plupart des pays africains. Sept membres se sont abstenus et douze ont voté contre, dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

Le texte qui appelle à la condamnation des attaques visant le Coran et les décrit comme des «actes de haine religieuse», comporte une condamnation de «tout plaidoyer et manifestation de haine religieuse, dont les actes récents, publics et prémédités, qui ont désacralisé le Coran» et un appel aux pays à adopter des lois leur permettant de traduire en justice les responsables de ces actes. Il y est demandé à l’ONU d’identifier les pays ne disposant pas d’une telle législation et d’organiser une table ronde d’experts chargés de se pencher sur le sujet.

Selon les nombreuses délégations qui ont pris part au départ, ces phénomènes croissants sapent la coexistence pacifique, alimentent les tensions culturelles et sapent les efforts visant à promouvoir la tolérance et la compréhension interculturelle, ont regretté de nombreuses délégations. «La liberté d’expression est aussi indispensable que le discours de haine est indéfendable, et la vigueur à protéger la liberté d’expression ne doit pas perdre de vue que l’impératif de rejeter le discours de haine, ont insisté de nombreux intervenants», ont-ils souligné.

Par ailleurs, selon le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, les droits de l’homme protègent les personnes et non les religions ou leurs symboles. «Ce n’est ni aux Nations Unies, ni aux États de définir ce qui est sacré et ce qui ne l’est pas ; c’est aux États en revanche, de respecter leurs engagements internationaux et de garantir à tous la liberté d’avoir ou d’adopter la religion ou la conviction de son choix, d’en changer, d’exprimer ses opinions selon les seules limites prescrites par la loi, et de lutter contre toutes les discriminations, les appels à la haine et à la violence, a souligné une délégation».

 
GR
 

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