Ce 1er mai au Gabon, la fête du Travail a été célébrée en présence du président de la Transition. Si dans leur manifeste, les travailleurs ont dit leur désir de voir leurs conditions s’améliorer, ils ont littéralement appelé à un changement avec, à la clé, la revalorisation du SMIG à 300 000 francs CFA. Préoccupations notées par le gouvernement dont le Premier ministre qui, s’adressant également aux chômeurs, a relevé que «le changement prend du temps», non sans rappeler en outre que la Transition a hérité d’un pays en mauvais état.

Raymond Ndong Sima s’exprimant à la fête du travail, le 1er mai 2024. © D.R.

 

Sous le thème «La promotion du travail décent et du dialogue social permanent comme une garantie de stabilité sociale et de croissance économique dans un monde en pleine mutation», la fête du travail a été célébrée ce 1er mai au Gabon.

Le président de la Transition posant avec le Premier ministre et des représentants des travailleurs. © D.R.

Première du genre sous l’ère de la Transition, la cérémonie officielle a été rehaussée par le président de la Transition qui a suivi avec attention le défilé des travailleurs. Elle surtout été marquée par le manifeste de ces derniers lu par leur représentant. «Le gouvernement de la Transition prend bon note de vos propositions», a répondu à juste titre le Premier ministre, Raymond Ndong Sima.

Quid des chômeurs ?

Entre autres propositions du manifeste, l’augmentation du SMIG à 300 000 francs CFA, le règlement de la dette intérieure. Mais aussi, la revalorisation des pensions dans le secteur privé, la construction de la bourse du travail, la mise en place du Conseil national du dialogue social, la revalorisation des conventions collectives par branche. «Certaines de vos propositions méritent un examen sérieux», a répondu Raymond Ndong Sima. Si dans sa démarche lePremier ministre soulignait la nécessité de tenir compte des réalités économiques du pays, il a cependant promis que le ministre du Travail prendra des initiatives avec l’ensemble des corps intermédiaires. Ce, afin notamment d’apporter les ajustements nécessaires garantissant des conditions de travail décentes.

Alors que la présence des chômeurs a été particulièrement remarquée lors de cette célébration, le chef du gouvernement de la Transition a reconnu la responsabilité de l’État pour créer l’environnement et les conditions dans la conjoncture actuelle marquée par «un marché du travail bridé par chômage structurel très important». Venir à bout de ce chômage de masse, a-t-il soutenu, «implique que le gouvernement, le patronat et les compatriotes qui subissent ce chômage se départissent de discours performatifs, injonctifs et incantatoires exigeant des emplois publics». Tenir compte de l’évolution du marché de l’emploi avec, à la clé, l’érection d’un système de formation et de formation professionnelle plus efficaces.

Des actions concertées

Assurant que le gouvernement de la Transition prend pleinement la mesure de la gravité de la situation et son urgence, il a souligné que le gouvernement «recherche des solutions par étape» pour améliorer les conditions de vie et de travail. «Le gouvernement entend et comprend ceux aujourd’hui qui disent : on ne peut plus attendre», a affirmé le Premier ministre se disant conscient que les solutions ne sont pas apportées à la vitesse que les concernés sont en droit d’espérer. «Cependant, il n’existe pas de solutions clé en main parce qu’on ne change pas les esprits en changeant seulement les lois», a déclaré Raymond Ndong Sima

«Le changement prend du temps», a soutenu le chef du gouvernement notant que les mutations attendus requièrent tout aussi des actions coordonnées. «Vous le savez bien, le pays a accumulé un passif qui vient de loin et que nous subissons», a relevé le Premier ministre. «Nous devons combattre des béances et des misères qui ne relèvent pas de la responsabilité du gouvernement de la Transition, mais que nous sommes contraints de prendre de plein fouet, en assumant un pays en mauvais état», a-t-il ajouté.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Prince dit :

    Le changement prend du temps ? Le Ctri a hérité d’un pays en mauvais état ? C’est là les propos du chef du gouvernement adressés aux chômeurs aux travailleurs et aux retraités Gabonais qui tirent le Diable par la Q . MR le premier ministre, sachez que ventre vide n’à point d’oreille les Gabonais ne peuvent se contenter de cette chanson nous la connaissons depuis Alibongo, comme disait un rappeur Gabonais la politique cache toute les Banques, on se rend compte que la politique a étée une fois de plus favorisée au détriment des populations,dés la prise du pouvoir du ctri à peine dissoutes toutes les institutions ont été ressuscitées avec des effectifs pléthoriques le plus souvent en reconduisant
    les mêmes qui sont déjà nantis et d’autres soupçonnés dans les détournements massifs de l’argent du contribuable, aucun membre du gouvernement ne connaît la précarité aucune membre du gouvernement ne connaît les retards de salaires ou les salaires impayés aucun membre du gouvernement ne connaît les coupures de courant et d’eau aucun membre du gouvernement ne connaît l’insécurité vous êtes tous à l’abri de la peur et du besoin en revanche ceux que vous demandez d’attendre .Monsieur le premier ministre sont fatigués d’attendre depuis plus de 14 ans il ya l’argent dans ce pays assez pour nous tous 2 millions d’habitants seulement Monsieur le Premier ministre. Nous ne pouvons plus attendre.

  2. evariste dit :

    Avec un smig à 300 000, les prix vont encore augmenter bandes d’idiots….

    Militez plutot pour la disparition des frais exorbitants de douane pour faire baisser les prix.

  3. DesireNGUEMANZONG dit :

    Monsieur Evariste,

    Si vous reprenez vos cours de Macroéconomie, alors vous allez comprendre que votre analyse est erronée.

    L’inflation diminue le pouvoir d’achat [1]. La crise du Covid a multiplié par 2.5 le coût du frêt maritime. Le Gabon importe entre 75 et 90% des ses denrées consommables. Réduire la politique douanière est une solution (temporaire!?) puisqu’on produit peu dans notre pays. Sauf que les revenus générés par des entrées douanières élevées peuvent permettre d’augmenter les salaires minimums. Mais progressivement pour arriver à 300000 Fcfa par mois. Conséquemment, il va falloir baisser les charges patronales, la TVA et l’impôt sur les sociétés (IS).

    Je suis pour un Smig à 300.000 Fcfa pour redonner de la dignité aux travailleurs (travailleuses) gabonais.es. Ce minimum pourra éventuellement permettre à nos compatriotes de créer un compte de retraite privée volontaire. Une épargne nécessaire pour démarrer les vieux jours ou une épargne de précaution en cas de coup dur.

    [1] Le pouvoir d’achat est la quantité de biens et services qu’un ménage peut acquérir compte tenu de son salaire net après impôts sur les revenus des personnes physiques (IRPP) et après paiement de ses crédits à cours terme (crédits à la consommation) et à long terme (crédit immobilier).

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