Au lendemain du passage du chef du gouvernement sur le quai du Port-Môle où campent les rescapés et les familles des disparus du naufrage de l’Esther Miracle, les choses se sont accélérées pour les démarches administratives des concernés. Ce vendredi 17 mars, la ministre d’État en charge des Relations avec les Institutions, Denise Mekam’ne a remis les premiers passeports, cartes de séjour et récépissés des documents perdus aux sinistrés. Malgré cet acte, les victimes demandent justice pour que les responsabilités soient établies afin que «plus jamais ça !»

Les membres du gouvernement en causerie avec les rescapés, le 17 mars 2023, au Port-Môle de Libreville. © Gabonreview

 

La prise en charge des rescapés du naufrage de l’Esther Miracle se poursuit avec le nouvel acte posé ce vendredi 17 mars par le gouvernement. Dans le sillage de l’annonce faite, la veille, par le Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, la ministre d’État en charge des Relations avec les Institutions, Denise Mekam’ne, accompagné de plusieurs membres de l’équipe gouvernementale, ont remis aux premiers bénéficiaires leurs passeports, cartes de séjour et autres récépissés. Des documents devant permettre à ces derniers d’engager des procédures administratives et judiciaires dans cette affaire de naufrage. 

Pour cette opération menée avec le concours des forces de l’ordre, elle concernait l’établissement diligent des cartes d’identité nationale, des passeports, des cartes de séjour, des demandes de passeports. 25 sur 28 personnes ont pu recevoir leur passeport, les 4 recensés ont reçu leur carte de séjour, de même que ceux ayant des récépissés. Si toutes les démarches n’ont pas abouti, il y a des explications pour chaque cas, a fait savoir le membre du gouvernement, assurant que l’opération se poursuit et concerne également, les disparus. Sauf qu’elle devrait se faire avec l’appui des parents légaux.

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«L’État est coupable de nous avoir laissés partir en surcharge»

Si les rescapés ont manifesté une reconnaissance vis-à-vis des actions posées à leur égard, soulignant l’apport du chef de l’État, du Premier ministre et du gouvernement, il reste qu’il affiche un arrière-goût d’insatisfaction. «Nous sommes tous fils d’une même terre : Le Gabon. Vous êtes tous Gabonais, fils de cette terre. Vous avez la responsabilité de vous occuper de nous», a déclaré le président du Collectif des naufragés, Euloge Foundjangoye, invitant les membres du gouvernement à ne pas «les mépriser», à ne pas «mépriser la mort».

Les rescapés estiment en effet que le gouvernement n’assure pas dans les formes ses responsabilités, et ce, depuis le premier jour. «Royal Cost est parti d’ici en surcharge. L’État est coupable de nous avoir laissés partir en surcharge. C’est le gouvernement qui a donné son accord pour le départ. Le gouvernement est aussi responsable. Que justice soit faite pour que plus jamais ça au Gabon !», a-t-il dit, alors que le Secrétaire général de ce collectif a indiqué que ce drame est «un crime contre l’humanité». «Nous allons porter plainte parce que Royal Cost a tué les gens», a-t-il averti.

Qu’à cela ne tienne, ils ont fait savoir que les victimes devraient toutes avoir des «Attestations de naufragés» à travers un «statut particulier» validé et inscrit définitivement dans un document officiel. De même, ils exigent la création d’un «ficher de naufragés». «Il faut que quelque chose de constitutionnel soit fait», ont-ils suggéré. 

À ce jour, ont expliqué les naufragés, Royal Cost Marine leur offre 10 à 15 mille francs CFA par jour pour se prendre en charge. «Mais que représente cette somme et pour combien de temps ?» s’interrogent-ils. Quant à la demande de quitter le Port-Môle, les rescapés de l’Esther Miracle ne veulent rien savoir. «Nous ne voulons pas quitter le Port-Môle. Laissez-nous cette place pour nous recueillir jusqu’à nouvel ordre», a imploré l’un des naufragés.

Les comptes présentent à ce jour un bilan de 124 personnes secourues et un total de 21 décès. Et les recherches se poursuivent.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Prince dit :

    On n’à remis des passeports cartes de séjour ? Et où sont les cartes nationale d’identité ?? Rien au pays de Bongo ça fait plus de 7 ans les Gabonais sont sans carte nationale d’identité, une chosse aussi simple que mon ami qui est au Bénin à fait le même jour ,franchement ou est le pays donc se ventent les bilibizé mborochuo ? Un pays où l’état n’arrive même pas à deliver une simple carte nationale d’identité et on appelle ça un état ? Non le Gabon est une jungle dirigée par des hommes et des femmes aux cœurs de singe et non un état.

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