Immunité parlementaire recouvrée, parc automobile de luxe restitué, retrait des agents secrets en planque autour de son domicile… l’ex-ministre de l’Economie et de la Relance peut dormir tranquille. Sa démision mettait en scène la cheffe du gouvernement, le commandant en chef de la GR, le directeur de cabinet adjoint du président de la République, et une certaine «Maman», visiblement protectrice. La perspective d’un résultat pervers de l’effet domino a enrayé la machine infernale.

Vraisemblablement, l’homme fort du Cap Estérias, ainsi que l’appelle l’hebdomadaire L’Aube, ne sera inquiété outre mesure. © Facebook/ Maximus Magnus

 

Quartier Mindoumbé dans le 5ème arrondissement de Libreville. Mercredi 16 décembre. Les voitures banalisées ayant à bord des agents de forces de l’ordre en civil, en planque autour du domicile de Jean-Marie Ogandaga, ont disparu. La surveillance du présumé prévaricateur de deniers publics a visiblement été levée, décommandée.

Dans le parking de la villa, digne de Xanadu, la mythique propriété du film Citizen Kane, les grosses berlines et les 4×4 de luxe ayant été subtilisés au lendemain de la démission de l’ex-ministre de l’Economie et de la Relance, sont de retour. Avaient-elles été planquées par acquis de conscience ? Diverses sources dignes de foi assurent qu’elles lui avaient été «arrachées». Leur restitution marque logiquement le retour à la quiétude du député du 1er arrondissement d’Akanda. Celui-ci a d’ailleurs repris son écharpe d’élu du peuple, le 14 décembre après la passation de charges avec son successeur au ministère de l’Economie.

Interrogations autour d’une démission forcée

Dans sa livraison du 14 décembre dernier, l’hebdomadaire L’Aube dévoile, en page 4, ce qu’il s’est passé, le 8 décembre, quant à la démission de l’ex-ministre de l’Économie et de la Relance. Ainsi, alors qu’il était au Sénat, Ogandaga «a été appelé à la Primature. Dès qu’il est arrivé sur place, dans le bureau de Mme Ossouka Raponda, il a trouvé Brice Clotaire Oligui Nguema, le commandant en chef de la Garde républicaine, et Ismaël Oceni Ossa, le directeur de cabinet adjoint du président Ali Bongo Ondimba. La cheffe du gouvernement lui a demandé de signer sa démission. Il a refusé dans un premier temps. Le Premier ministre a haussé le ton, s’est levée et d’un geste très ferme lui a remis un stylo en lui demandant de signer. Il l’a fait non sans ronronner», écrit David Otounga du journal L’Aube. Une narration identique avait déjà été entendue par les collecteurs d’infos de Gabonreview, à la différence certes minime, mais bon à relever, que l’homme fort du Cap Estérias avait appelé sa «Maman» avant de se résoudre à signer sa démission.

Qui est donc cette «Maman» auprès de qui Jean-Marie Ogandaga a cherché à se rassurer ? Quelle est son influence et quel parapluie peut donc déployer cette «Maman» pour celui qui fut également ministre de la Fonction publique ? Est-ce sur la seule base des révélations des syndiqués des régies financières, relayées par les réseaux sociaux et quelques médias, qu’Ossouka Raponda a entrepris de renvoyer Ogandaga de son équipe ? Pourquoi une lettre de démission écrite d’avance et par autrui ? Pourquoi le commandant en chef de la Garde républicaine et le directeur de cabinet adjoint du président de la République ont-ils été associés à cette scène de démission à huis clos ? Les réponses à ces questions n’expliqueront que mieux ce vaudeville autour de J.M. Ogandaga.

Pas de scenario Ndoundangoye

Dans la sphère politique, les mises en scènes visent bien souvent à sauvegarder quelque chose par ailleurs. Qui veut-on sauver ou préserver en évitant un grand déballage de Jean-Marie Ogandaga ?  Quel autre ponte de l’administration financière l’effet domino aurait fait tomber ? Il est tout même question, pour Total et Pérenco seulement, d’un escamotage d’environ 8 milliards de francs CFA. En toute logique, l’ex-ministre de l’Economie et de la Relance ne saurait être seul dans une si grosse entourloupette, si tant est que c’est la vraie cause de tout ce micmac politico-financier.

Le recouvrement rapide de l’immunité parlementaire de Jean-Marie Ogandaga n’est pas sans rappeler Justin Ndoundangoye. Éjecté du gouvernement un jeudi de novembre 2019, il fonça, dès le lundi suivant, remplir ses formalités au secrétariat général de l’Assemblée nationale pour la récupération de ses attributs de député. Une commission parlementaire fut néanmoins mise en place, mi-décembre, visant à l’auditionner sur les faits qui lui étaient reprochés. L’ancien ministre des Transports perdit son immunité parlementaire le 26 décembre 2019, un peu plus de sept semaines après sa sortie du gouvernement. De sources bien informées, Jean-Marie Ogandaga ne connaîtra pas le même destin. Chiche !

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Jacouille dit :

    Décidément GabonReview vous vous spécialisé dans la fiction

    • Gabonreviewadmin dit :

      Nous attendons de nos lecteurs commentateurs des choses plus intelligentes que de la suspicion gratuite ou des remarques désobligeantes. Nous faisons notre métier et il consiste à relayer des informations après vérification et recoupement. Il ne s’agit pas d’éviter de relayer ce que vous ne voulez pas savoir ou croire. Et, vous n’êtes pas obligé de nous suivre. Il y a une dizaine de sites pour vous satisfaire que nous avons dernièrement dénommés corbeaux de la toile ou l’ayatollahs des médias au Gabon.

  2. Venance Pambou dit :

    « La maman » est connue : Marie Madeleine Mborantsuo. La fameuse maman a pesé de son poids car son fils est directeur général du budget. Elle a peur qu’il ne soit éclaboussé puis emporte

  3. Horffey Gelaz dit :

    Dans votre récit digne de James Bond, vous avez oublié l’épisode du bracelet électronique. Les gars, il faut mieux recruter vos scénaristes !

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