Jean Boniface Assélé, leader du CLR, a annoncé samedi son retrait de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence, critiquant son inaction et le pouvoir du PDG. Il propose une nouvelle alliance directe avec le président Ali Bongo, maintient son allégeance à celui-ci mais souhaite une refonte de la majorité, à rebaptiser «les partisans du pouvoir». Nombreux pensent que sa sortie est liée au franc électoral de l’élection présidentielle à venir.

© GabonReview (Montage / Gabonactu pour la photo de J.B. Assélé)

 

Haleine de saison, le tempétueux leader du Cercle des libéraux des réformateurs (CLR) a montré les crocs, annonçant publiquement son retrait de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence (MRSE), lors d’un briefing avec les médias, le samedi 24 juin. Un manège, un type de déclaration devenu récurrent aux alentours de chaque grande consultation électorale.

Souvent, à l’approche des législatives, Jean Boniface Assélé annonce que sa formation politique ne fera pas équipe avec le parti au pouvoir et ses alliés. Parfois, l’homme, qui totalise 48 ans de carrière politique, menace de se présenter son propre candidat à l’élection présidentielle ou d’y aller lui-même, ainsi qu’il l’a laissé entendre le 20 novembre 2021, à Libreville, si le CLR continuait d’être négligé par le PDG, chef de file de la majorité.

Le samedi 24 juin dernier, il a reproché à la MRSE, groupement de formations politiques soutenant la politique du président Ali Bongo, d’être inactif et d’avoir permis au Parti démocratique gabonais (PDG), au pouvoir, de marginaliser et dominer les autres structures politiques de la majorité.

Assélé n’en veut pour preuve que le comportement du PDG lors de la concertation politique de février dernier : seules 9 formations politiques la majorité ont invitées à participer alors que le conglomérat compte 32 partis. De plus, alors que l’organisation de la concertation avait attribué 40 places à la majorité, le PDG s’en est arrogé 30, laissant 2 places seulement au CLR, 2 à l’UDIS et 1 à chaque parti de la majorité restant.

Allégeance indéfectible au président Ali Bongo

Martelant son intention de ne plus être partie prenante de la MRSE, il a proposé une nouvelle alliance directe avec le chef de l’État, dans le but de créer un accord opérationnel bénéfique pour les deux parties : «Nous sommes dès lors disposés, s’il le souhaite, à établir un nouveau partenariat direct avec le chef de l’État, détenteur du pouvoir légitime du peuple, qui soit un véritable accord opérationnel gagnant-gagnant

Déclarant, «S’il y a trois fidèles, je suis parmi les trois, s’il y en a deux, je suis parmi les deux, et s’il n’en reste qu’un seul, c’est moi», l’oncle maternel d’Ali Bongo Ondimba a tout de même proclamé le maintien de son allégeance indéfectible au chef de l’Etat, assurant qu’il n’a pas l’intention de rejoindre l’opposition bien qu’il va se retirer de la MRSE, dépeinte comme une coquille vide. Aussi a-t-il appelé à une refonte du paradigme de cette majorité, suggérant de la renommer «les partisans du pouvoir».

La perspective du franc électoral serait, de l’avis de nombreux observateurs, à l’origine de la sortie Jean Boniface Assélé. Après avoir manœuvré pour porter sa fille Nicole Assélé, à la tête du CLR en septembre 2019, il l’a destituée en septembre 2021. La gestion de la cagnotte attendue du pouvoir pour la prochaine présidentielle en aura été le principal déterminisme, soutiennent des membres de la formation politique. La sortie de samedi n’est donc qu’un appel du pied.

 
GR
 

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