L’utilisation des armes à feu par des civils dans certaines localités du pays lors des émeutes postélectorales fait réfléchir le gouvernement. Avec un arsenal de plus de 190 000 armes détenues par les civils, les autorités entendent mieux réglementer l’octroi des autorisations d’achat, d’introduction et de port d’armes de poing.

Gabon : vers une meilleure réglementation sur les armes à feu ? © AFP

Gabon : vers une meilleure réglementation sur les armes à feu ? © AFP

 

Depuis près de dix ans, le Gabon ne s’est quasiment plus intéressé à la réglementation liée à l’achat, l’introduction et le port d’armes à feu sur son territoire, en dépit de quelques opérations ponctuelles s’étant souvent limitées aux contrôles des véhicules sur la voie publique. Pourtant, en 2007 déjà, le pays était classé 118e mondial sur 178 pays où le nombre d’armes à feu possédées par des civils était le plus important. «Au Gabon, le nombre total d’armes à feu (tant licites qu’illicites) possédées par les civils est estimé à 190 000», lisait-on dans un rapport publié par Aaron Karp, professeur de science politique à l’Université Old Dominion (Virginie, USA) et consultant senior au Small Arms Survey à Genève (Suisse). A l’époque, cette information aurait déjà dû interpeler les autorités. Rien n’y a fait ou presque.

Neuf ans après, et notamment à la suite des émeutes postélectorales du 31 août 2016 ayant enregistré l’utilisation d’armes à feu par des civils dans certaines localités du pays, avec la mort d’un agent des forces de l’ordre, le gouvernement a récemment annoncé l’adoption d’un projet de décret règlementant l’octroi des autorisations d’achat, d’introduction et de port d’armes de poing. Une façon de dépoussiérer la loi n°15/82 du 24 janvier 1983 fixant le régime des armes et minutions en République gabonaise. Au ministère des Relations avec les institutions où ce projet est porté, l’objectif est d’en finir avec les chiffres qui dépeignent la triste réalité du Gabon en la matière.

Si le rapport d’Aaron Karp avait estimé le taux d’armes à feu possédées par les civils à 14 pour 100 habitants, le nombre annuel d’homicides, «quel que soit le mode opératoire», était estimé par l’Office des nations-Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) à 148 en 2012. Pourtant, les deux rapports ont reconnu qu’au Gabon, il existait déjà à l’époque une réglementation. Toutefois, bien peu de demandes de licences d’armes à feu ont été enregistrées ces dernières années. Si le gouvernement s’inquiète de la prolifération des armes de poing dans le pays, l’on s’interroge désormais sur la facilité de leur introduction. D’autant qu’au Gabon, le droit de posséder des armes à feu n’est pas garanti par la loi. La valeur annuelle d’armes légères et de munitions importées a été évaluée par les douanes gabonaises à 46 610 dollars US (soit plus de 27,8 millions de francs CFA) en 2011. Toutefois, selon ces rapports,  le niveau de contrebande d’armes à feu et de munitions au Gabon est modéré jusqu’à lors.

 

 
GR
 

8 Commentaires

  1. Jean - jacques dit :

    Il faut interdir completement l’achat

  2. POWER dit :

    M. ONDO NZUEY, objectivement, je ne vois pas la grande importance de ce sujet actuellement. D’ailleurs, à mon sens, les chiffres que vous communiquez ne me semblent pas particulièrement alarmants, au vu de ce qui se passe sous d’autres cieux. Vous insinuez la mort d’un agent des forces de l’ordre à l’utilisation d’armes à feu par les civils. A ce jour, je pense pas disposer d’un rapport accepté par tous confirmant ces faits.
    Par ailleurs, quelle serait votre analyse du massacre post-électoral perpétré par la Garde « Républicaine » et des mercenaires encagoulés. Voilà le vrai sujet! En définitif, cet article me semble quelque peu orienté…

  3. okoss dit :

    Qui detient les armes a feu au Gabon>??
    SGS, GP, …tous allies au pouvoir
    svp, les calibre 12 pour tirer sur les gazelles ne constituent pas une menace pour le peuple..
    on a bien vu ce qui s’ est passé le 31 aout ou le QG de PING a ete pris d’ assaut par des bandes armees jusqu aux dents..et Que dire de l assassinat de l etudiant Mboulou Beka???

  4. Axelle MBALLA dit :

    Toujours dans les plaisanteries: qui détient les armes au Gabon? (hauts fonctionnaires, hauts cadres des administrations et des services)…protégés par les régimes successifs (BONGO père et fils). J’ai connu un collègue, simple citoyen qui détenait une arme de poing…en même temps qu’il a été incapable d’accomplir son service militaire. Il y en a des milliers. Au niveau de nos frontières, le système des BONGO, connaît les principales portes d’entrées. De plus, leur entreprise « des mercenaires » connue sous le non de SGS créée par Bob DENARD et Loulou MARTIN permet à ses « macoutes » d’en trimbaler  » où ils le souhaitent. Pour les analphabètes Gardes-Corps érigés en Garde Présidentielle (qui est en réalité une entreprise privée) dont la seule misssion est de protéger la dynastie des BONGO, il suffit d’être « Ignards, Violents, Meurtriers » pour détenir soit un M16, un Kalach, un Uzi, et autres armes de poing. Il suffit de faire une lecture historique des massacres qu’ils causent dans les quartiers, par défi d’un Etat dont la déliquescence programmée des BONGO, confirme l’extinction du Gabon d’année en année.

  5. Jean - jacques dit :

    Et le criminel zibi il est avec votre vieillard ping la police ou gendarme avaiet retrouvé le c12chez lui.

  6. DoanESS dit :

    En ce qui me concerne, je crois que dans un climat de grand banditisme tel que nous le vivons aujourd’hui, où les autorités politiques utilisent la force publique pour des hold up électoraux au nez et a la barbe de tout le monde, que chaque citoyen possède une arme « Automatique » serait une très bonne chose.au moins le respect sera mutuel et les rapports équilibrés

  7. Axelle MBALLA dit :

    @ Jean Jacques…Du haut de ton « intelligence »….Merci

  8. Ozavinoga77 dit :

    C’est le monde à l’envers au Gabon! C’est une vraie blague comme si on avait assisté à une guerre civile post-électorale…! C’est vraiment pitié de vouloir créer la confusion dans l’ esprit des Gabonais. Désormais ce qui est « faux » devient « vrai ».

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