Des députés ‘vedettes’ de l’opposition, dont Séraphin Akure Davain et Serge Maurice Mabialan, ayant participé à la récente concertation politique ont disparu de l’Assemblée nationale, le 23 mars jour du vote de la révision constitutionnelle générée par lesdites négociations. Albertine Maganga Moussavou, député et présidente déléguée du PSD, décline le registre des présences, interroge l’éclipse des artisans de la révision constitutionnelle en cours, s’insurge, dénonce leur «duplicité et naïveté» et soutient qu’ils n’ont fait que valider la volonté du PDG de se maintenir au pouvoir, au détriment de la transparence électorale.

© Montage Gabonreview

 

Ayant vraisemblablement fuité d’un groupe de discussion WhatsApp, un post d’Albertine Maganga Moussavou, la présidente déléguée du Parti social-démocrate (PSD), dont l’authenticité a été certifiée par son leader d’époux, s’étonne notamment de l’absence, le jeudi 23 mars à l’Assemblée nationale, de certaines figures de l’opposition ayant participé et crédibilisé la Concertation politique dont la révision constitutionnelle en cours est le produit.

Ainsi, les opposant les plus en vue ayant contribué à l’avènement de cette révision constitutionnelle n’étaient pas présents à l’Assemblée nationale le jour du vote. Témoin du vote, Albertine Maganga Moussavou était secrétaire du bureau ayant procédé à l’appel nominal des députés, constaté le quorum et détenu les procurations des députés empêchés. «Sur les 8 députés que compte le groupe parlementaire LD (Les Démocrates), trois étaient présents et ont voté l’abstention. Les 5 autres étaient absents dont leur président, Séraphin Akure Davain, et surtout co-président du bureau de la Concertation politique du 13 au 23 février», écrit le député du département de la Douya-Onoye, canton Ngounié centre.

Dérobade, désertion sans procurations

Selon l’élue du PSD, ces députés ont quitté l’hémicycle sans laisser de procurations pouvant permettre leur prise en compte dans le collège des députés votants. La même absence sans procuration a été constatée pour le député du Front d’égalité républicaine (FER) de Nzigou Manfoumbi, vice-président du bureau de la Concertation, et Serge Maurice Mabiala, député et secrétaire général du Rassemblement héritage et modernité (RHM), ayant pourtant, lui aussi, pris part à la Concertation.

La présidente déléguée du PSD s’interroge sur les raisons ayant poussé ces personnalités à ne pas assister au vote, malgré leur participation à la Concertation politique et l’examen, à l’Assemblée nationale, de leur propre travail présenté comme consensuel. Elle se demande s’il n’est pas question d’une dérobade, une inconséquence ou simplement un manque de courage pour assumer leur propre engagement, alors que de nombreux Gabonais considérèrent que cette révision constitutionnelle est un grave recul de la démocratie dans le pays. Ce sentiment, selon l’épouse de Pierre Claver Maganga Moussavou, serait partagé par une grande partie des partis membres du Conseil national de la démocratie (CND).

Mme Maganga Moussavou s’insurgeait, en réalité, contre les allégations de nombreux médias, notamment le journal L’Union du vendredi 24 mars 2023, selon lesquelles le projet est passé «comme une lettre à la poste», en raison du soutien présumé des députés du Parti démocratique gabonais (PDG), de Les Démocrates (LD) et des autres parties prenantes. La dame souligne que des personnes absentes ne pouvaient pas voter en même temps, et que la réalité est celle qu’elle décrit.

Interrogations et attaque de son propre bord politique

La désertion de l’Assemblée nationale, le 23 mars, par les opposants artisans de la révision constitutionnelle en cours, suscite en effet des interrogations. Regrets ? Sursaut de conscience a posteriori ? Gène ou simple dérobade, surtout depuis que des indiscrétions, largement relayées sur les réseaux sociaux, font état de grosses enveloppes d’argent leur ayant été attribuées en sus de leurs primes de commissaires de la fameuse concertation. Chacune des personnalités indexées par Albertine Maganga Moussavou aura en tout cas un alibi, une bonne raison, un cas de force majeure à brandir pour justifier ladite désertion. Rien ne justifiera cependant la non-production de procuration pour le vote d’un travail qu’ils avaient pourtant jugé utile et porteur pour la nation.

Ce jour-là, en effet, le Parlement validait la révision de la constitution concernant la réduction de la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans, l’harmonisation des durées des mandats politiques à 5 ans pour les parlementaires et les élus locaux, l’adoption du mode de scrutin majoritaire à un tour à la place du mode à 2 tours et la redéfinition de l’âge minimum pour être élu président de la République.

Mais pour Mme Maganga Moussavou c’est du menu fretin et cela «prouve à suffisance que la recherche de la transparence électorale pour garantir des lendemains électoraux apaisés ne faisait pas partie de leur agenda !».

Se défendant de pourfendre l’opposition, son propre camp, l’élue canton Ngounié centre estime que «dénoncer la duplicité et la naïveté de ceux qui ont pris part à cette concertation, démontrer que, en réalité, ils ont juste validé la volonté du PDG de se maintenir au pouvoir au détriment de la transparence électorale ce n’est diviser l’opposition. Cela relève simplement de l’honnêteté intellectuelle qui devrait leur permettre de reconnaître leur lourde responsabilité dans ce qui est reconnu comme un réel recul de la démocratie dans notre pays

 
GR
 

2 Commentaires

  1. CYR Moundounga dit :

    Bjr. les intéressés apprécieront. D’ores et déjà faire preuve d’un silence face à ce point du député Ngounié central s’avère comme attester de la véracité des présents propos. Messieurs nous vous attendons. Amen.

  2. Asphalt dit :

    Ils ont bien joués le rôle qui leur a été attribué,celui de celui des opposants du pouvoir!

Poster un commentaire