À la suite de l’annonce par le CTRI d’un audit général la visant, la société tentaculaire des Bongo, qui affirme satisfaire à ses obligations fiscales et sociales, promet qu’elle collaborera pleinement avec les auditeurs afin d’«apporter la vérité», notamment sur sa nature et ses activités.

Bientôt auditée, Delta Synergie annonce sa totale collaboration. ©africadiligence

 

Delta Synergie ne semble pas craindre l’audit général (financier, technique, immobilier et mobilier) annoncé, le 20 mars dernier, par le porte-parole du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Pour cause, la société assure s’efforcer à satisfaire à ses obligations fiscales et sociales depuis sa création en 1997 par Omar Bongo Ondimba. Aussi, dans un communiqué, vendredi 29 mars, sa direction générale s’est-elle engagée à «apporter sa pleine et totale collaboration» aux auditeurs.

«Ce sera l’occasion d’apporter la vérité sur la nature de la société et de ses activités, y compris sur l’étendue de son portefeuille d’actifs», espère la holding qui se donne pour but de «contribuer au développement du secteur privé gabonais et de participer à l’essor de nationaux dans différents secteurs d’activité». Une ambition qui lui ferait d’ailleurs perdre de l’argent plutôt que d’en gagner si l’on en croit la publication de ses résultats nets déficitaires enregistrés en 2018 (- 631 milliards de FCFA), 2020 (- 943 milliards de FCFA) et 2021 (- 259 milliards de FCFA).

La société des Bongo, qui affirme déclarer régulièrement ses données financières auprès des services compétents, informe par ailleurs qu’elle «ne tire aucun revenu du secteur pétrolier». Elle déclare pourtant continuer pour le bien des Gabonais. «Delta Synergie gère un portefeuille aujourd’hui d’une vingtaine de participations, dont des filiales en difficulté qu’elle soutient financièrement pour en garantir la pérennité et protéger les nombreux emplois créés par leurs activités. Cette politique d’investissement s’inscrit pleinement dans la volonté des autorités du pays de favoriser le développement de l’économie nationale», défend la direction générale.

 
GR
 

9 Commentaires

  1. Bikoro dit :

    833 milliards de deficit en 3 ans et cette holdings continue à aider des entreprises elle est sans doute le coeur de l’economie du gabon. Elle devrait aussi nous dire combien elle a gagner en 30 ans d’existance et quels projets sociaux cette holding a réalisé???

  2. ACTU dit :

    D’ou viennent leurs capitaux initiaux ayant permis la creation de cette nebuleuse.

    Vieenent-ils dun heritage, d’un don ? ou d’un emprumt? auquel cas quelle est l’entreprise qui a genereusement preter autant d’argent aux Bongo et consorts..?

  3. Gayo dit :

    L’essor des nationaux? Omar Bongo avait à œuvrer pour que les autres gabonais qui ont le business comme sacerdoce prennent la place qui leur revient dans l’économie nationale et non leur barrer la route pour travailler pour lui-même et sa famille. Delta Synergie a été un frein a une seine concurrence entre gabonais dans le milieu d’affaire au Gabon et donc à un essor véritable et durable des champions nationaux. Omar Bongo, sa famille et leurs complices ont empêché au Gabon d’avoir son Dengote ou son Fotso. Etre le chef d’un exécutif aussi fort et en même temps l’actionnaire principale de la principale Holding du pays, les délits d’initié, les prises illégaux de participations, le trafique d’influence, en bref la corruption a été certainement un des pilier de la réussite de cette holding familiale. On espère que Yacine et Junior récemment reçu en grande pompe rendront leurs parts aux peuple abusé.

  4. DesireNGUEMANZONG dit :

    Ce n’est pas ce que disent les comptes qui est important. Mais plutôt ce disent les commissaires aux comptes. Ont-ils validé « la fidélité, la sincérité et l’image fidèle  » les états financiers de DS (bilan, compte de résultat et annexes) avec réserves ou sans réverses?

    Par principe, si une entreprise fait des déficits, alors elle ne paie pas d’impôts sur les sociétés (qui est une richesse pour l’Etat gabonais). Cet article questionne sur l’objectif même d’une entreprise. Est-ce de produire des résultats négatifs ou plutôt de générer de la valeur ajoutée? Curieusement dans notre pays il y a une « culture du déficit ».

    La SEEG toujours déficitaire! La société de transport routier nationale à l’arrêt! L’entreprise de navigation nationale déficitaire ! Les caisses de sécurité sociales au rouge! Delta Synergie toujours déficitaire! Etc.

    Où va l’agent investit? D’où vient-il? (Actu a raison de poser la question). Mais quelle entreprise gabonaise (privée ou publique) génère des bénéfices et paye de l’impôt sur les sociétés dans notre pays?

    Au-delà de ces nombreuses questions se pose celle du capitalisme familial dans notre pays qu’il faudra encadrer. Un principe : la politique et l’argent ne font pas bon ménage comme le feu et l’essence. Des mécanismes juridiques devraient interdire aux hauts fonctionnaires d’Etat de posséder des actions dans les entreprises. Il faudra renforcer l’arsenal des incompatibilités dans le cadre de la refondation du système de gouvernance des entreprises.

    Pour finir, j’ai une question à poser à Monsieur Bikoro: comment arrivez-vous à 833 milliards de Fcfa en trois ans s’agissant du déficit cumulé de Delta Synergy? En comptabilité générale, les résultats négatifs sont à reporter sur l’exercice suivant. De 2018 à 2020, il y a une hausse du déficit de 312 milliards de Fcfa (943-631). De 2020 à 2021, il y a une baisse du déficit de 684 milliards de Fcfa, donc un résultat positif (-943+684=-259). Donc sur trois 3ans, nous avons un déficit cumulé de -312-259= -571 milliards de Fcfa.

  5. Goita dit :

    Les entreprises françaises payent elles les impôts au Gabon ? A quand l’audit aussi ?

  6. DesireNGUEMANZONG dit :

    Attention au principe comptable du « cut-off » (séparation des exercices)! En étant cohérent les données comptables de Delta Synergie (les deficits) doivent partir de 2019 et non de 2018.

  7. Le nouveau dit :

    C’ est quoi cette question sur les sociétés françaises ?
    Et les Sociétés gabonaises ?Et les chinoises ?Les libanaises …./?
    Allez voir la fraude douanière, allez voir qui triche au port , 1° lieu de la triche au Gabon ; ne stigmatisez pas les ethnies ni les nationalités mais faites votre boulot en toute équité c’ est cela qu’on attend de la nouvelle gestion

  8. Dikando dit :

    Et voilà que les BONGO se prennent pour des philanthropes!
    Quand on a des déficits de cette taille on ne survit pas économiquement à moins d’être renfloué par les fonds publics…
    C’est une blague rien venant du pétrole… Eh! bien si quand même car votre holding a toujours eu une grande proximité avec le trésor public du Gabon.
    Où sont passés les 18% d’Omar Bongo dans le partage à trois avec Elf Aquitaine devenu TotalEnergies et le pauvre Gabon qui en était réduit à recevoir seulement 27% des parts .Et là dedans Bongo et famille se servaient encore.
    On arrête là… c’est mieux pour tout le monde.

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