Se penchant sur les enjeux actuels de la SEEG et dénonçant les manœuvres politiques et économiques qui y affectent tant la fourniture des services que la dignité des travailleurs, Ika Rosira étrille sans détour ceux qui entourent le président de transition. Les accusant de le fourvoyer et de discréditer son action, la chroniqueuse pamphlétaire de GabonReview interpelle avec véhémence ces «stratèges autodestructeurs» qu’elle soupçonne de perfidie tout en les implorant de cesser de mener le peuple vers des illusions. Comme un coup de semonce à l’endroit du cénacle du pouvoir.

© GabonReview

 

Faites preuve de sagesse s’il vous plaît et arrêtez de l’induire en erreur gratuitement. On est bien conscients que vous n’êtes pas payés pour le laisser se fourvoyer de la sorte publiquement. C’est à croire que votre but ultime c’est de le discréditer petit peu par petit peu, petit bout par petit bout, un pas à la fois. Au nom de quelle idéologie au juste ?

Quand il menace les gars de la SEEG lors de son passage à Ndendé, c’est forcément parce qu’on ne lui a pas donné l’heure juste. Ces gens auraient pu être prévenus même 48 heures à l’avance, mais on attend le jour J pour annoncer qu’ils ne toucheront pas leur 13e mois, encore une fois. Ils auraient pu bénéficier d’un minimum de considération ! Bon sang ! Ces gens veulent juste être traités avec la déférence qui leur est due, vu qu’ils encaissent les coups et les injures dont l’Etat gabonais se dédouane depuis kala-kala.

Qui a oublié de lui dire que ce qui arrive à cette entreprise qui existe depuis 1951, quasiment présente sur toute l’étendue du territoire, qui gère plus de 376 000 abonnements en électricité et plus de 175 000 abonnements en eau au Gabon, qui a investi plus 350 milliards de francs CFA depuis plus de 25 ans, dont la mission consiste depuis toujours à apporter aux populations l’eau potable et l’électricité et qui emploie près de 2000 personnes, offre à plus de 100 gabonais la possibilité d’y faire leur preuve chaque année, est un patrimoine économique énorme.

Oui, qui a omis de lui dire que les manquements de la SEEG relèvent de l’Etat gabonais (le principal actionnaire), et que c’est lui, le roi et le visage de l’Etat gabonais en ce moment même !

Qui a oublié de lui dire que les multiples investissements réclamés par l’administration de la SEEG pour régler les problèmes de fourniture d’eau et d’électricité (une fois pour toutes) ont servi les intérêts individuels de personnes qui se lavent les mains avec du lait et du champagne à leur guise.

Donnez à ces ingénieurs et techniciens, les moyens d’innover, les moyens de rénover l’existant, les moyens d’anticiper les besoins futurs et même d’installer des solutions palliatives… d’envisager une transition énergétique pour que le délestage soit enfin relégué à un lointain passé.

Envisageons même l’énergie hydraulique pour que l’eau de la baignoire coule à nouveau à flots dans un pays qui a clairement mis en place un système de Turn-Over en ce qui concerne l’eau du robinet et la lumière dans les quartiers, les arrondissements et parfois même les villes entières.

Oh Gnambi, Engongole, Kokolo, pardon ! Ils ont volontairement détourné le lait, le fromage, le beurre, l’argent du beurre et ils veulent même tuer la vache ?

Aujourd’hui plus que jamais, il faut que le roi se penche sur son peuple. Tout son peuple. Il faut qu’il l’entende. Il faut qu’il soit attentif à toutes leurs complaintes et qu’il soit prêt à diviser le bébé en deux pour voir qui en a réellement la paternité ou la maternité.

C’est à croire que le roi n’entend que sa propre voix et que ceux qui murmurent à son oreille se délestent de leurs rôles alors qu’il n’en est rien. Quel comité de sages conseille les dieux incarnés, les invitant à immoler par le feu, le pur fruit de tous leurs efforts surhumains ? N’avez-vous pas peur d’être démasqués ? Pensez-vous agir ainsi impunément ? Les armes que vous utilisez, pour vous faire passer pour des anges de la Nation, se retourneront contre vous, tôt ou tard.

L’heure n’est plus à faire semblant d’être capables de parcimonie, de logique, de réflexion et de méthodologie pour réduire les inégalités (une bonne fois pour toutes). Incarnez vos positions ! Arrêtez tous les stratagèmes autodestructifs pour l’avènement d’une véritable Démocratie économique dans ce pays ultra-béni !

Ce que le Général a accompli est gravé dans les cœurs au fer rouge. Ce que le Général a fait, est tatoué sur nos âmes en lettres indélébiles. Ce qu’il a engendré est magique… non ! C’est spirituel même. Car l’Espoir est redevenu un mode de vie et non un mode de survie. Aujourd’hui, plus que jamais, on peut rêver les yeux ouverts et soupçonner un avenir radieux. Arborer des couleurs vives, peindre son cœur en vert, jaune, bleu. Des couleurs impossibles à ignorer même en portant des œillères. Sans compter toutes ces mélodies qui se bousculent dans nos têtes pour célébrer, en silence ou dans le bruit, les cris assourdissants de l’imminente victoire du Bien contre le Mal au pays. Vous faites comment pour les ignorer de la sorte ?

Dans un pays qui ne répandait que la peur, la haine, le trafic d’influence, la sorcellerie et la jalousie pure laine, on entend les tam-tams qui s’étaient tus résonner à nouveau au rythme des battements de nos cœurs.

Nous sommes tous, pour la plupart, nés rois et reines du poumon du monde. Soldats et capitaines de nos propres existences. Mais certains sont résolument tournés vers la Lumière tandis que d’autres ont fléchi les genoux devant les ténèbres de leurs propres âmes. Arrêtez de penser que vous avez le doigt sur l’interrupteur… alors qu’il n’en est rien.

Transitionnez !!!

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Akoma Mba dit :

    Justement il les a casés au Parlement et partout partout alors que tous ces pilleurs et voleurs auraient dû aller en prison.

  2. DesireNGUEMANZONG dit :

    Bonsoir Ika Rosira,

    C’est votre deuxième pamphlet. Je l’attendais. Comme le premier, ce second texte est magistral. Vous écrivez avec votre coeur (les deux ventricules). Mieux encore, votre âme. L’âme d’une justicière qui veut un monde plus emprunt de solidarité et de partage. On a l’impression que vous nous racontez votre rêve. Celui d’Ika Rosira.

    Dans votre narratif, j’ai retenu une phrase : « Dans un pays qui répandait la peur, la haine, le trafic d’influence, la sorcellerie et la jalousie, on entend les tam-tams qui s’étaient tus résonner à nouveau au rythme des battements de nos cœurs ». J’apprécie beaucoup cette note d’espérance.

    Toutefois, on ne peut pas voir le monde que d’un point de vue philosophique ou littéraire. Les réalités économiques, politiques, écologiques nous rattrapent. Elles sont froides. L’équilibre des organisations passe par une analyse froide pour un monde plus chaud (atteinte du bonheur brut). Un intellectuel gabonais disait que la transition permettait de franchir des « seuils ». En « transitionnant », nous devons franchir des seuils. La SEEG aussi: « (…) éveille-toi Gabon, une aurore se lève, encourage l’ardeur qui vive et nous soulève… ».

    « La route est droite, mais la pente est raide » nous rappelait Jean-Pierre Raffarin (Premier Ministre français, 2002). Notre transition a cet aspect. « L’essor vers la félicité » sera semé d’embûches. Tous les acteurs de la République gabonaise sont concernés pour la réussite de cette transition. Même les « vaches à lait »!

    Cordialement.

  3. Ika Rosira dit :

    J’écris le coeur contri et la larme à l’oeil. Merci.

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