Sous les feux des projecteurs il y a quelques temps, le ministre gabonais du Pétrole, Vincent de Paul Massassa, a été remis au centre des débats avec l’affaire Tryam. Une histoire de concussion, passe-droits, et violation du Code des hydrocarbures qui en réalité serait… un perfide stratagème déformant les faits dans l’optique de forcer la main à Ali Bongo.

Vincent de Paul Massassa serait victime d’une cabale ourdie par des transporteurs de produits pétroliers voulant absolument intégrer l’Onep et par la suite y imposer leur loi. © Gabonreview

 

De corrupteur présumé, le ministre gabonais du Pétrole est présenté depuis quelques jours comme un hors-la-loi. Un «enfant maudit» qui semble s’habituer aux scandales financiers sur fond de corruption. Son nom a de nouveau été cité dans l’affaire Tryam. Apparue en premier lieu sur un blog adossé à Mediapart, l’affaire s’est répandue comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux. Il y est question de concussion, passe-droits, et violation du Code des hydrocarbures. Vincent de Paul Massassa aurait facilité des transactions irrégulières pour permettre à Hervé Patrick Opiangah, homme d’affaires et politique gabonais, d’acquérir la société Tryam au mépris des principes en la matière.

Spécialisée dans le transport de produits pétroliers, la société Tryam appartenait au départ à Benoit Thierot, un opérateur économique français ayant décidé de rentrer chez lui du fait de problèmes de santé. Interrogé par Gabonreview après les diverses publications sur le sujet, l’entourage du ministre incriminé assure que Vincent de Paul Massassa n’est en rien mêlé à cette affaire. Ni dans les procédures d’attribution ni dans les commissions de décision. Sous le titre «Tryam un leurre, Massassa un prétexte alors dites la vérité !», le journal L’Ombre affirme la même chose. «Des intrigants veulent forcer la main au Chef de l’Etat par des manœuvres sournoises et des grotesques montages fallacieux», peut-on y lire. Il est vraisemblablement question d’inciter Ali Bongo à se séparer de ce collaborateur taxé de pestiféré.

Vincent de Paul Massassa ne faisait pas partie du trio signataire

Alors que l’activité de transport de produits pétroliers est soumise, au Gabon, à une réglementation stricte que le ministre du Pétrole est accusé d’avoir bafouée, des cadres du ministère assurent que ce dossier de cession a suivi, en toute clarté, toutes les étapes convenues dans une démarche de cette nature, comme l’exigent et l’imposent code, lois, réglementations et procédures.

Les sources de Gabonreview au ministère du Pétrole n’ayant pas hésité à exhiber un extrait du Registre du Commerce, des courriers de Tryam à la Direction des Hydrocarbures, une note de substitution de l’ancien agrément de Tryam «à la suite du changement du propriétaire, de la société», etc. «On s’est précipité à dresser et allumer le bûcher, qui devait faire vaciller et anéantir Vincent de Paul Massassa», regrette à la suite du journal L’Ombre, des cadres du ministère incriminé selon qui, Vincent de Paul Massassa ne pouvait en aucun s’y ingérer et encore moins, d’être acteur d’un quelconque trafic d’influence, les étapes et les compétences étant bien reparties et définies.

En clair, expliquent-ils, une commission d’analyse et d’évaluation du dossier existe qui examine et statue sur ce genre de transactions. Dans cette affaire, informent-ils, les signataires sont un trio composé du directeur général des Hydrocarbures, celui des Transports terrestres et celui de la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab). Alors que la rumeur incrimine justement les directeurs des Hydrocarbures et de la Caistab, les proches du ministre assurent, «point de Massassa à l’horizon, le dossier est transmis au greffe du tribunal de commerce pour examen en vue d’approbation». Un univers hors du champ de compétence du ministre du Pétrole.

Traqué par des transporteurs aux velléités subversives…

Après cette étape, expliquent-ils, le dossier revient en commission pour validation et attribution définitive. «Et une fois encore c’est le trio du départ, qui est signataire pour l’autorisation d’exploitation. Là aussi, le ministre du pétrole ne figure nulle part», insistent les sources bien décidées à replacer les faits dans leur contexte. Pour eux, l’affaire Tryam n’est qu’une simple histoire de cession entre Thierot Benoit et Hervé Patrick Opiangah, Vincent de Paul Massassa étant incriminé du fait de son appartenance à la province du Haut-Ogooué, tout comme l’acquéreur de Tryam, Hervé Patrick Opiangah.

Agacés par cette machination, nombreux au ministère du Pétrole dénoncent une histoire de compromission montée de toute pièce par des transporteurs de produits pétroliers qui veulent absolument intégrer l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) et par la suite y imposer leur loi. Avec Hervé Patrick Opiangah à la tête de Tryam, assure-t-on, leurs «velléités subversives ne pourront faire florès car l’homme est réputé inflexible et fidèle au Chef de l’Etat». Percevant Vincent de Paul Massassa comme un «rempart aux intrigues», ils se demandent finalement si c’est à cause de cette aura qui a été mêlé à ce qu’il taxe de cabale.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. gabon d'abord dit :

    Si vous étiez des citoyens, avant d’offrir à Opianga ce marché, un appel d’offre régalien devrait d’abord naître.

    Le pays vous appartient depuis 1967. Faites ce que vous voulez.

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