Dans le cadre du projet de construction de la route Ntoum-Cocobeach, les opérations de déguerpissement ont débuté afin de libérer l’emprise nécessaire à l’élargissement et au bitumage de la voie. Cependant, ce chantier d’envergure, confié à l’entreprise EBOMAF, suscite une vive polémique auprès des populations locales, notamment en raison du manque de clarté dans les démarches informatives.

Dans le cadre du projet de construction de la route Ntoum-Cocobeach, les opérations de déguerpissement ont débuté afin de libérer l’emprise nécessaire à l’élargissement et au bitumage de la voie. © D.R.

 

De nombreux habitants dénoncent un manque d’informations et l’absence de mesures d’accompagnement. « On nous a juste dit de partir car nous n’avons pas de titre foncier. Aucune solution de relogement ne nous a été proposée », déplore une riveraine. Ces propos, relayés par Gabon Matin et d’autres sources, illustrent un malaise grandissant. En effet, les populations touchées estiment que leurs droits n’ont pas été pris en compte, et que les procédures ont été menées sans réelle concertation.

Si l’objectif affiché est celui de moderniser les infrastructures et de favoriser le développement régional, certains dénoncent une injustice sociale criante. « Sans mesures concrètes pour garantir une justice sociale, ce projet pourrait se transformer en une tragédie humaine, où derrière chaque maison détruite se cachent des vies et des espoirs brisés », alerte un habitant. Pour ces riverains, le progrès ne devrait pas se faire au détriment de la dignité humaine. Rappelons que ce projet stratégique, estimé à 100 milliards de FCFA et financé par la BGFIBank, vise à désenclaver la commune de Cocobeach.

Cependant, malgré les critiques, les travaux avancent progressivement, avec un taux de réalisation estimé à plus de 30 %, selon la société EBOMAF. Mais au-delà de l’aspect technique, ce projet soulève des questions fondamentales sur la manière dont les projets d’infrastructure sont conduits au Gabon. Bâtir une nation ne se limite pas à poser de l’asphalte, mais implique aussi de prendre en compte les réalités sociales, en assurant transparence, justice et respect des droits des citoyens affectés. Le développement au prix des larmes du peuple est ce un développement en faveur du peuple ou l’important est de bâtir sans regarder autour ce que ça crée.

Auteure : Thécia Nyomba

 
GR
 

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