Une sombre affaire de litige foncier entre un particulier et une église, la mission Vérité pour une liberté réelle (VLR), s’est soldée par des coups et blessures sur des jeunes de ladite église par des policiers à Ayeme Plaine, à 30 km de Libreville, le 30 mars. Retour sur un récit digne d’un film du Far West.

Les jeunes violentés rendant leur témoignage, le 31 mars 2022 à Akanda. © Gabonreview

 

Quelle histoire ! Des jeunes de la mission Vérité pour une liberté réelle (VLR), en formation dans les métiers du bâtiment à Ayeme Plaine, à 30 km de Libreville, au compte de leur église, ont été molestés par des éléments des forces de l’ordre, le 30 mars dernier. Les jeunes désœuvrés se trouvaient sur une parcelle au cœur d’un litige foncier. Tout a commencé 48 heures plus tôt, le 28 mars, lorsque les éléments de police armés accompagnés de la juge Linda Bongo et une dame se réclamant comme la propriétaire des lieux, ont fait irruption sur le lieu de la formation.

Sans mandat ou aucun autre document, les «assaillants» ont signifié aux occupants qu’ils se trouvaient sur une parcelle querellée et qu’à ce titre, ils n’avaient pas à être là. «Aux environs de 16 heures, une délégation est arrivée sur le site pour s’entretenir avec nous», a raconté le pasteur et formateur, le 31 mars à Libreville. «Linda Bongo a pris la parole et s’est présentée à nous avant de déclarer : j’ai été saisie par une dame disant que vous avez pris son terrain. Et chaque fois qu’elle a dépêché des huissiers sur le site, ces derniers ont été chassés avec des armes blanches, notamment des machettes», a poursuivi Yorrick Ngoha Akoure. Toute la scène a été filmée et publiée sur les réseaux sociaux, où la vidéo a créé des vagues.

Si cette première intervention s’est terminée sans heurts, c’est le 30 mars, que l’irréparable se produira. Vers 13 heures. Les mêmes policiers, sans Linda Bongo cette fois-ci, vont revenir sur le site et se rendre coupables de coups et blessures sur les jeunes, comme l’attestent plus de 13 certificats médicaux établis par le Centre hospitalier universitaire (CHU) d’Owendo ; avant de les embarquer à bord du fameux ‘’IVECO’’ en direction du commissariat de Sogatol, à Libreville. Les hommes en uniformes, bien qu’en civil au moment faits, n’auraient pas apprécié l’attitude «menaçante» des jeunes.

L’impuissance de l’ANUTTC

«Une fois au commissariat, il y a eu l’intervention de nos autorités ecclésiastiques. Nous avons été relaxés juste après», a témoigné Yorrick Ngoha Akoure. Marie Claire Obone Akele revendiquerait la parcelle querellée, d’une superficie de 100 hectares, arguant être une promotrice agricole. La mission VLR aurait identifié le site avant de l’acquérir en suivant toutes les procédures. Après l’acquisition de la parcelle, l’église a fait faire tous les papiers auprès de l’administration. Contestant l’opération, Marie Obone Akele a saisi les services compétents, en l’occurrence les services Contention de L’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC). Ceux-ci demanderont aux deux parties d’interrompre toute activité sur le site.

«Il était question pour les techniciens de l’ANUTTC, de se rendre sur le site pour déterminer les limites de chacun. Mais il fallait pour cela que chaque partie paie 20 000 francs CFA. Nous l’avons fait, mais pas la partie adverse. Pire, Marie Claire Obone Akele a repris les travaux sur le site. Et face à l’indifférence de l’ANUTTC, nous avons également décidé d’investir le site pour la formation des jeunes désœuvrés de notre église. La suite, vous la connaissez», a conclu le pasteur. Des éléments que n’avaient visiblement pas Linda Bongo qui, en voulant faire son buzz sur Facebook, s’est lancée dans un combat ayant occasionné des violences policières sur de jeunes innocents, traumatisés par cette expérience. L’affaire suis son cours au tribunal.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Du déjà vu, lu et entendu à Gabao mais jamais solutionner. Et dire qu’au JT de 20h sur Gabon 1ere la veille le patron des terrains du Gabon réunissait l’ordre des architectes . A cette occasion le Président de cette ‘ »association fustigeait justement le silence radio des autorités sur une politique digne de ce nom en relation avec le foncier à Gabao et singulièrement à LBV. A fouga djazz on dit quoi ?! Amen.

  2. Ombalo dit :

    Bonjour.le comportement de nos forces de l’ordre reste à desirer. Comment et pourquoi le commissariat d’un arrondissement de la commune de libreville va regler le litige dans une autre commune?

  3. Gayo dit :

    Quoi qu’on dise, les réseaux sociaux sont une chance unique pour les plus faibles qui peuvent désormais se défendre devant l’opinion face à la puissance indue des personnes comme Linda Bongo Ondimba qui lorsqu’elles n’usent pas de ruse peuvent être manipulées par leurs amis contre des faibles gabonais qui se battent comme il peuvent pour s’entraider, comme cette église qui essaie de former des jeunes sans métier.

    Avec les préjugées et les stéréotypes sur les églises de réveil, il aurait été facile d’avaler les discours de Linda Bongo Ondimba qui avec ses 240000 abonnées peut être utilisées comme une vraie bombe atomique de désinformation, de manipulation, d’intimidation, et de propagande vicieuse. En tant que juge, elle n’est pas pas fichue du respect des procédures pour le droit des faibles et des pauvres. Dans un pays ou les inégalités sont à tous les niveaux et la justice sociale inexistence, des gens s’approprient des milliers d’hectares de terrain pendant des décennies sans jamais les revaloriser. Si on avait pas cette famille de sorcier, les Bongo, et ce parti de sorciers le PDG, la mise en place de la taxe foncière et le retour au domaine systématique des parcelles sans investissement au bout de 3 ou 5 ans devraient aider à mettre un peu de justice dans le domaine foncier ou le désordre qui règne favorise les litiges et des cas d’escroquerie à ne pas en finir. Dans un Libreville ou la crise du logement s’aggrave chaque jour un peu plus, rendant l’accès à la propriété presque impossible même aux cadres A1 de l’état qui fasse à cette précarité ne sa lasseront de revendiquer par des grèves, l’existence même de la propriété des Bongos près du Camp de Gaulle à la superficie infinie et inexploitée pour la famille Bongo qui ne paie pas de taxes foncières est une grande injustice.

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