Perçues comme des provocations, la baisse observée dans les salaires fin mars dernier et les récents propos de la porte-parole du gouvernement sur le non-paiement des rappels de solde n’ont pas plu aux fonctionnaires. La confédération syndicale Dynamique unitaire (DU) rumine et menace.

Des membres de la confédération Dynamique unitaire, le 4 mars 2024 à Libreville. © GabonReview

 

Pas de rappels de solde cette année pour les fonctionnaires gabonais ! L’annonce faite le 30 mars dernier par Laurence Ndong, porte-parole du gouvernement, n’a pas du tout enchanté les membres de Dynamique unitaire qui disent ne pas avoir compris cette «sortie de piste» de la ministre de la Communication et des Médias qu’ils jugent «dangereuse», particulièrement dans le contexte actuel, car «frisant la provocation». Comme par le passé, la confédération syndicale n’entend pas «se serrer la ceinture» et dit être prête au bras de fer pour la préservation de ses droits, y compris lorsque les autorités invoquent des difficultés d’ordre budgétaire.

«En demandant aux travailleurs de faire le deuil de leurs 10 années de carrière, donc le deuil de leurs rappels de solde, elle (la ministre) nous demande d’être stoïques face aux injustices et à l’absurdité dont nous sommes victimes depuis très longtemps», a déclaré ce jeudi 4 avril Roger Ondo Abessolo, rappelant au gouvernement que «les travailleurs gabonais ne sont pas à l’origine de la gestion chaotique et onirique du pays» ces 14 dernières années. Il estime qu’ils n’ont donc pas à payer pour les erreurs du régime déchu fin-août 2023.

Pour le compte des membres de la centrale syndicale, le président intérimaire de Dynamique unitaire a également dénoncé la baisse subite des salaires constatée à la fin du mois de mars. Décidée unilatéralement par les autorités, selon lui, cette baisse laisse penser que «le gouvernement veut défier le peuple gabonais en général et les travailleurs en particulier». Aussi, les syndicalistes ont-ils fait une demande d’audience au ministre des Comptes publics «pour des explications claires» de sa part. En attendant, «Dynamique unitaire invite le gouvernement à ne pas créer les conditions de la déstabilisation de la Transition» pour laquelle elle dit s’être battue des années durant.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Nathan Dzime dit :

    Huummm ça sent fort la manoeuvre des PDGistes qui encerclent le président. Ils savent que la suite logique est la levée de boucliers des travailleurs…et leur retournement contre la Transition et son chef. De cette façon, ces PDGistes néo-soutiens du CTRI pourront alors mieux le manipuler et le braquer contre le peuple. Alors ils auront réussi. La suite logique est que dans cette confusion, Oligui ne pourra plus être regardant sur leurs détournements. Et ils exiteront alors un autre général, leur général tapis dans l’ombre, pour un coup d’Etat dans un coup d’Etat, et le « bruit » aura réussi.

    On avait averti oooh… cette inclusivité à tout va là! Décider de dormir dans la même pièce que des serpents, n’est jamais une bonne idée!

    Patriotiquement Vôtre!

  2. Eternite dit :

    on va essayer de penser terre à terre…

    55 000 barils / jour X 80 euros X 656 = 2 886 400 000 FCFA…( ( rentabilité de 1 journée de pétrole produit par le champs ASSALA dans les coffre de l’Etat via la GOC ).
    2 886 400 X 365 = 1 053 536 000 000 / an ( rentabilité de 1 an de pétrole produit par le champs ASSALA dans les coffre de l’Etat via la GOC ).

    Comment nous expliquer que l’on ne peut pas prendre en compte les arriérés de salaires ( meme sur 5 ans )…

    Bref, c’etait une reflexion terre à terre

    • yecci MOU'NDELOU MOUROU III dit :

      Bonjour,
      Cette réflexion n’est pas juste. Elle ne prend pas en compte les dépenses tel que les frais de la Banque française pour la convertibilité en CFA et les dépenses dû aux charges.
      A voir, le nombre de chantiers et résolution en cours, à savoir paiement des retraités par exemple, les nouvelles routes, achats de groupes électrogènes pour soutenir la SEEG,…) tout ceci entraîne des imprévus au niveau du budget de l’année. Sachant que nos entrées se font à des périodes différentes, il faut bien mettre toutes les options sur la table. Cependant ils devraient juste réfléchir à comment ils doivent l’inclure pour le budget de l’année prochaine où des années prochaines. Ils feront ainsi, une régularisation progressive.

      • Eternite dit :

        @ Yecci,

        Vous avez raison, cette réflexion n’est pas juste car elle les revenus tirés de la production d’Assala ne sont encore inscris sur aucune lois des finances; donc cette rente sera un bonus supplementaire qui viendra abonder sur les futurs budgets; et je vous rejoins, les moyens sont la; mais ce n’est pas une priorité pour eux

  3. Ngota dit :

    Il est difficile de comprendre cette incohérence :

    1. Le CTRI dit ne pas devoir assumer les fautes du régime déchu alors que le Gouvernement s’est attelé à rembourser les arriérés des en-cours de la dette, générés par ce même régime déchu.

    2. Il veut faire croire que la transition marque une rupture à la continuité de l’Etat, alors que le Président de la Transition a tenu à être à la fois Président de la République et Chef de l’Etat, c’est-à-dire, du même Etat. Comment renoncer ainsi à la continuité de l’Etat ? S’il s’était limite à rester président de la Transition, l’on comprendrait qu’il veuille dispenser la transition du devoir d’assumer les fautes de l' »ancienne République »…

    3. Le droit au rappel est rendu effectif par l’effectivité du service fait et donc dû. Les fonctionnaires ont bel et bien continué leur ouvrage en dépit du gel des avancements. Ces avancements n’ont été que « gelés » pas supprimés. Le service ayant été fait, la dette est constituée au détriment de l’Etat, du même État dont le Chef du CTRI est Chef et Président.

    Comment comprendre ?

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