Actée à la faveur du dernier réaménagement, l’arrivée au gouvernement de l’ancien opposant à Ali Bongo était-elle aussi indispensable que certains l’affirment ? Nommé à la tête d’un ministère nouvellement créé, comment Alexandre Barro Chambrier compte-t-il être utile aux ambitions de restauration CTRI ?

Alexandre Barro Chambrier, 65 ans, pièce maîtresse de la politique économique du CTRI ? © D.R.

 

À 65 ans, Hugues Alexandre Barro Chambrier assure avoir beaucoup à donner à son pays. L’économiste et homme politique passé par le Fonds monétaire international (FMI) entend mettre à contribution son expertise en vue de la matérialisation des ambitions des nouvelles autorités du Gabon, au point d’avoir «vendu» au général Brice Clotaire Oligui Nguema l’idée de la création d’un tout nouveau ministère chargé de la Planification et de la Prospective. Seulement, depuis sa nomination en tant que vice-premier ministre assurant la conduite de ce département, beaucoup s’interrogent sur le véritable intérêt de sa mise en place. À quoi servira-t-il exactement ? Quelles sont ses missions, et surtout, ce nouveau ministère répond-il aux attentes des Gabonais ?

Au palais Rénovation, lundi 22 janvier, au même moment qu’il adoptait le projet de décret portant création de ce nouveau département ministériel, le Conseil des ministres défendait l’utilité de celui-ci, indiquant que «le ministère de la Planification et de la Prospective a pour mission d’élaborer et de mettre en œuvre la politique du gouvernement en matière de planification et de prospective». Mais qu’est-ce donc «la planification» et qu’entendre par «prospective» ?

Éviter le gaspillage d’argent public 

La planification, explique un économiste à l’Université Omar Bongo de Libreville, est «le fait, par les pouvoirs publics, d’organiser une politique économique». Il s’agit donc d’allouer de manière rationnelle des budgets pour la réalisation des projets structurants, selon leurs différents objectifs et leurs buts. La mission de Barro Chambrier est donc d’éviter le gaspillage des fonds publics, au regard des nombreux «éléphants blancs» laissés par les régimes précédents. Pour l’aider à assumer cette charge, il sera soutenu par le Commissariat général au plan, une structure créée à cet effet ayant pour mission «la planification, l’étude, l’évaluation et le lancement des projets de développement ainsi que la préparation et le suivi du budget de développement».

En plus d’être chargé d’assurer la maîtrise des coûts en n’attribuant que les ressources nécessaires pour chaque projet, le vice-premier est également chargé de faire de la prospective : d’anticiper sur l’avenir, penser au long terme donc à l’après-transition, en vue du développement continu du Gabon.

Des directives claires du Général 

Le 22 janvier, jour de la tenue du Conseil des ministres, le général Brice Clotaire Oligui Nguema a d’ailleurs reçu en audience le numéro 2 du gouvernement de la Transition. «Au cours de cette audience, le chef de l’État a transmis des directives claires visant à renforcer l’investissement public, établir des objectifs précis, et instaurer un environnement propice aux investissements privés», rapporte la Communication présidentielle.

En nommant Barro Chambrier, le patron du CTRI aurait donc choisi un économiste capable de «dynamiser le développement dans divers secteurs tels que les infrastructures et l’énergie».

 

 
GR
 

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