Reporter photographe international, Désirey Minkoh a décidé de faire-voir le Gabon par ses images condensées dans un livre « Le Gabon en images ». Comptant 204 pages, le livre dont la sortie officielle est prévue pour le 15 septembre prochain, se veut un clin d’œil de l’auteur à son pays, le Gabon, dont il veut sauvegarder l’identité visuelle. Dans cet entretien accordé à Gabonreview le 19 août, il revient sur l’origine de son projet et la substance du livre.

Désirey Minkoh, le 19 août 2020, à la rédaction de Gabonreview. © Gabonreview

 

© Gabonreview

Gabonreview : On remarque dès les premières pages de votre ouvrage, les lyrics la chanson « Je t’aime » d’Annie-Flore Batchiellilys. Pourquoi ce choix ?

Désirey Minkoh : Parce que pour moi, après l’hymne national, c’est l’une des plus belles chansons, qui a été écrite sur le Gabon. Pour moi, il n’y a pas mieux pour inviter quelqu’un à visiter le Gabon. Je me suis inspiré de ces paroles pour mettre en image ce que représente le Gabon aujourd’hui.

Quel déterminisme, quelle motivation est l’origine de votre projet ?

L’origine c’est que nous avons un problème de sauvegarde. Je pense que le livre restera un des meilleurs moyens de sauvegarder nos biens culturels, environnementaux et tout ce qui s’en suit. C’est pourquoi j’ai passé en revue tous les secteurs d’activité du Gabon. Le livre parle de société, d’économie, etc. Je présente les présidents sans mettre un accent particulier sur l’aspect politique. Pour représenter la population, j’ai pris pour base quelques textes du PNUD. Mais en images, ce qui ressort c’est que la population gabonaise est jeune et les jeunes sont d’ailleurs mis en valeur. Mais beaucoup ne savent pas que les premiers occupants du Gabon sont des pygmées, je montre donc ces derniers. En fait, c’est un clin d’œil que je fais. Il est évidemment impossible de résumer le Gabon en 204 pages.

Petit aperçu de « Le Gabon en images ». © Gabonreview

Pour présenter le Gabon, vous avez choisi des grands événements. Lesquels avez-vous retenu ?

Il y a les deux Can (Coupe d’Afrique des Nations), les événements qui deviennent annuel comme le Marathon du Gabon et la course cycliste Amissa Bongo. Le Gabon a cette particularité d’accueillir plusieurs des stars mondiales. Donc j’ai mis un accent particulier sur ces visiteurs en partant de Michaël Jackson à Samuel L. Jackson.

Pourquoi avoir évité les événements politiques marquant ?

Dans notre pays, tout se focalise sur la politique et on taxe très vite les gens de partisans. Je l’aurais été si j’avais mis plus de pages sur X que sur Y. Et de nature, je ne suis pas très politique. Mon travail c’est d’observer et rendre ce que je vois. J’ai donc préféré rendre ce que je vois et qui me touche. Par exemple, sur le côté culturel, j’ai choisi de mettre en valeur trois artistes qui représentent pour moi trois générations : Akendengué, Batchiellilys et Shan’L. C’est vrai que nombreux pourront trouver à redire mais ça n’a rien de politique. J’ai vraiment évité de parler politique. C’est vrai que j’ai couvert la conférence nationale (1990), mais j’ai fait le choix d’éviter cet aspect.

Que peu-ton noter de ce que vous avez retenu de la vie quotidienne ?

La vie en milieu rural car le gabonais peut facilement enlever son costard et se retrouver dans un Mbandja un vendredi ou aller boire son vin. J’ai également présenté les femmes en milieu rural et les Gabonais en ville.

Petit aperçu de « Le Gabon en images ». © Gabonreview

Certaines photos sont des vues aériennes. Avez-vous eu de gros moyens cela ?

Les moyens ont été ceux de l’auteur. Je n’ai pas voulu solliciter de l’aide pour éviter que mon travail soit biaisé. Ce sont des photos que j’ai obtenues grâce à mon travail qui me permet d’être en hélicoptère parfois et j’en ai profité pour filmer. Il y a donc des vues prises par hélicoptère sauf qu’il n’y a aucune vue prise par drone. Ce sont des moyens vraiment personnels et les photos n’ont pas forcément été prises dans le cadre de la préparation du livre.

© Gabonreview

Un tel travail a forcément des contraintes et difficultés. Quelles en sont les principales ?

Ce sont les moyens. Les moyens parce qu’il fallait payer l’infographe. Et comme je vous l’ai dit, je ne voulais pas être influencé par un donateur. C’est d’ailleurs ce problème de moyens qui a fait en sorte que ce travail dure deux ans. Mais l’avantage c’est que j’ai une banque d’images. Donc je n’ai pas eu à effectuer spécifiquement des reportages. J’ai puisé dans la banque d’images et le plus difficile c’était de trouver des techniciens qui m’accompagnent et qu’il fallait payer en chemin. Il fallait notamment payer l’imprimeur. Et le contenu tel que vous l’avez aujourd’hui, personne n’a fait des suggestions. En dehors de l’infographe et moi, il y a eu la collaboration de Vincent Garrigues qui a fait office de correcteur. Il n’a lu que les textes sans voir les images. Il s’est, entre autres, chargé des conformités au niveau de l’écriture. Je ne savais même pas qu’il y avait des conformités à ce niveau. Le livre sera disponible à la FNAC ainsi que sur Amazone. Donc on s’est conformé aux normes internationales.

Au Gabon où pourra-t-on le trouver ?

La sortie du livre est prévue pour le 15 septembre. Au Gabon, il sera disponible dans les librairies habituelles. J’ai déjà pris attache avec « La Maison de la presse » et quelques grandes surfaces.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire