Si elles veulent s’assurer de récupérer les biens dits mal acquis par des membres de la famille Bongo en France, William Bourdon, avocat et fondateur de l’ONG Sherpa, invite les nouvelles autorités du Gabon à coopérer avec le juge français chargé de l’affaire, en acceptant de mettre à sa disposition tous les documents prouvant les détournements d’argent public par les Bongo au Gabon.

William Bourdon, avocat et fondateur de l’ONG Sherpa. © Nicolas Tucat/AFP

 

Arrivé au pouvoir à la suite du coup d’État du 30 août dernier, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) n’entend plus faire de la question dite des «biens mal acquis» par la famille Bongo en France une affaire taboue. Or, si les nouvelles autorités du Gabon veulent s’assurer de récupérer ces biens, dont des dizaines d’appartements et un hôtel particulier à Paris, Me William Bourdon les invite à entreprendre des démarches précises avec la justice française. L’avocat, fondateur de l’ONG Sherpa à co-initiatrice avec Survie de l’affaire dite des «BMA» dès 2007, a fait mine, dans un récent entretien à RFI, de les exhorter à faire une demande de commission rogatoire.

Adressée au juge français Serge Tournaire, cette demande serait une façon pour les militaires gabonais au pouvoir de solliciter l’établissement d’une coopération avec le magistrat chargé de l’affaire. Ce qui impliquerait notamment que le CTRI accepte de mettre à sa disposition «toutes les archives des finances publiques qui lui permettront de tracer plus facilement un certain nombre de flux et de détournement d’argent public» au Gabon. Ainsi, Libreville sera pleinement «partie prenante des mécanismes de restitution», estime l’auteur de Sur le fil de la défense, un livre publié aux éditions du Cherche-Midi, consacré aux 40 années de combat de l’avocat contre l’argent sale et pour la transparence financière, notamment en Afrique centrale, rapporte RFI.

Invité de l’émission Les Grands dossiers de Gabon Télévision, Michel Régis Onanga Ndiaye, ministre des Affaires étrangères, a récemment assuré que la justice gabonaise est sur le dossier, mais aussi que «les services compétents sont en train de travailler dessus afin de trouver un accord avec la partie française pour que ces biens soient rétrocédés à notre pays».

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Mezzah dit :

    Pour moi le Gabon ne reconnaît pas encore que les biens ont été mal acquis. Si tel était le cas les personnes morales et physiques à l’origine de ces BMA seraient déjà arrêtées. Comment peut-on réclamer un bien qu’on dit volé et laisser les voleurs en liberté ?
    Si le CTRI veut récupérer ces BMA, la France va être obligée de lui demander de livrer les voleurs surtout quand on sait que les personnes comme Mbourantsouo, Pascaline Bongo, Accrombessi pour ne citer que ces 3 ont déjà été entendus par la justice française.

  2. Jean Jacques dit :

    On parle des biens à acquis, votre chef des putschistes est la liste de la corruption et où son nom est dans les fichiers judiciaires américains.

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