Un sit-in organisé dans le hall d’entrée de l’Assemblée nationale a perturbé le démarrage de la session plénière du 15 juin 2012. L’institution compte désormais un syndicat qui a choisi cet évènement pour faire accepter l’examen d’un cahier de charge en souffrance depuis bientôt trois mois.

Assemblée nationale Gabon en grève

La séance plénière consacrée à l’examen des lois, ce vendredi 15 juin, a été perturbée par un mouvement d’humeur des personnels de l’Assemblée nationale du Gabon. Ceux-ci sont descendus des étages, chacun avec sa chaise, et ont observé un sit-in dans le hall d’entrée du Palais Léon Mba.

Pour les manifestants, c’était là une manière d’indiquer, à tout l’hémicycle, aux membres du gouvernement et autres invités de marque à la plénière du jour, que le Syndicat des personnels de l’Assemblée nationale (Sypan) n’est pas composé de trois pelés et un tondu. Une ritournelle, indique-t-on, qui a permis durant de longs mois d’envoyer son cahier de charges et préavis de grève dans la corbeille des choses sans importance.

Le projet de création d’un syndicat de l’Assemblée nationale avait été signalé pour la première fois le 13 janvier dernier au Palais Léon Mba. Malgré les pressions de couloir, le collectif a fini par se créer, à l’insu de ses détracteurs. «L’administration de l’Assemblée nationale, plus précisément le secrétariat général, a toujours pensé que notre syndicat est informel et de ce fait nos revendications illégales. Il n’en est rien, nous sommes en conformité avec les lois du pays en la matière», a indiqué un membre du Sypan, avant d’ajouter : «nous ne sommes pas un groupuscule, aujourd’hui, ils voient bien que la machine est bloquée !»

Dans un cahier de charges daté du 23 mars 2012, le Sypan indique que son ambition fondamentale est «l’amélioration des conditions professionnelles et la défense des intérêts des personnels de l’Assemblée nationale, à travers une démarche constructive, responsable et surtout dans le respect de la loi.» Les revendications contenues dans le document concernent schématiquement «les questions financières, ayant pour but de gommer les innombrables injustices qui minent notre administration et d’introduire une plus grande transparence dans la gestion ; l’amélioration du dispositif juridique pour la bonne gouvernance et un meilleur management afin d’accroitre les capacités et l’efficacité des personnels ; les questions sociales, pour un  mieux-être et un mieux-vivre au travail. En somme des revendications professionnelles dont la résolution passe nécessairement par un dialogue sincère entre partenaires.»

Ancien président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale, Luc Oyoubi, actuel ministre de l’Économie, de l’Emploi et du Développement durable, a écouté les manifestants. Ceux-ci sont assurés que leur cahier de charges pourra enfin être examiné au niveaux des hautes instances de l’Institution. La séance plénière du jour a donc démarré avec beaucoup de retard.

 
GR
 

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