A travers une réunion, au siège de la CEEAC à Libreville, visant à examiner la situation du Nord Kivu, en République Démocratique du Congo (RDC), les ambassadeurs près la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont condamné «fermement» les actions menées par le M23 et ses alliés contre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC.

Le Nord Kivu est un territoire malmené par près de 20 années de conflits ininterrompus. Cette province de la RDC est aujourd’hui à nouveau convoitée par un groupe rebelle, le M23. Un surnom qui se réfère au 23 mars 2009, date à laquelle l’armée congolaise avait signé des accords avec leurs membres pour une meilleure intégration au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo. Pour les rebelles du M23, l’accord n’a pas été respecté.

Nassour Guelengdouksia Ouaidou secrétaire général de la CEEAC (gauche) et Faustin Rogombé (droite), commissaire général à l’Intégration régionale au ministère gabonais des Affaires étrangères - © Désiré Dzonteu/Gabonreview.comLe Secrétariat de la CEEAC a été informé par le gouvernement de la RDC de sa saisine du Secrétariat général et du président du Conseil de Sécurité des Nations Unies, sur la situation qui prévaut dans la province du Nord Kivu. Lors de la séance de travail au siège de la CEEAC à Libreville, le secrétaire général de cette institution sous régionale, Nassour Guelengdouksia Ouaidou, a rappelé que la RDC est membre de la CEEAC et qu’à ce titre, elle est partie prenante à ses principaux instruments juridiques, notamment le Protocole relatif au Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique Centrale (Copax) et le Pacte d’assistance mutuelle entre les États membres de la CEEAC.

Après lui, l’ambassadeur de la RDC près la CEEAC, Jeannot Létamba, a présenté la situation de son pays en précisant que les actions du M23, soutenu par le Rwanda, membre de l’Union Africaine (UA), menacent la sécurité frontalière de la RDC. Le diplomate a parlé de crise cyclique et demandé des actions concertées visant à condamner le M23 et ses alliés.

Au terme de débats, un communiqué conjoint a été signé par le secrétaire général de la CEEAC et le représentant du Comité des ambassadeurs près la CEEAC, Faustin Rogombé, Commissaire général à l’Intégration régionale au ministère gabonais des Affaires étrangères.

Ce document comporte neuf points, partant de la condamnation du M23 à l’appel aux Etats pour «soutenir les efforts multiformes du gouvernement de la RDC à restaurer la paix et la sécurité dans la province du Nord Kivu, et à défendre les intérêts du pays».

Le secrétariat général de la CEEAC et le Comité des ambassadeurs près la CEEAC se «déclarent profondément préoccupés par la déstabilisation en cours de la province du Nord Kivu orchestrée par le mouvement armé appelé «M23». Ils «condamnent fermement la tentative du M23 et de ses alliés de menacer la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo». De même, ils «condamnent les exactions commises à l’encontre des populations civile, les violations des Droits de l’homme et du droit international humanitaire, le recrutement des enfants soldats par le M23 et ses alliés, ainsi que le commerce illicite des ressources naturelles de la province du Nord Kivu».

Dans un élément diffusé sur le site de TV5.org, le journaliste  Christophe Boisbouvier explique que «Les gens du M23 sont des anciens rebelles du CNDP (Conseil national pour la défense du peuple) du général Nkunda (Ndlr : Laurent Nkunda, actuellement à la CPI). Le CNDP était déjà composé d’anciens militaires de l’armée régulière du Congo, c’est à dire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) qui s’étaient révoltés en 2008 et qui réclamaient déjà à l’époque, ce que réclament aujourd’hui les gens du M23, c’est à dire officiellement de meilleures conditions de recrutement dans l’armée, mais en réalité une meilleure prise en compte de leur communauté, celle des Tutsis congolais.»

 
GR
 

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