Cinq ans après avoir ratifié le protocole de la Convention relative au respect des droits des personnes handicapées initiée par l’Organisation des Nations unies (ONU), le gouvernement gabonais n’a toujours pas transmis son rapport initial prouvant que les personnes vivant avec un handicap jouissent de tous leurs droits, conformément aux attentes du Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme.

Des personnes vivant avec un handicap moteur, en juillet 2015 à Libreville. © Gabonreview

 

De celle relative à l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (1980) à l’abolition de la peine de mort (1991) jusqu’à celles sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (2004) ou contre la torture (2010) et les disparition forcées (2011), le Gabon a ratifié 16 des 18 instruments de l’ONU relatifs aux droits de l’Homme. Et si la plupart de ces instruments sont plus ou moins mis en pratique au niveau national, d’autres, considérés comme faisant partie des plus urgents, ne semblent pas beaucoup retenir l’attention des autorités gabonaises. C’est le cas de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.

Entrée en vigueur à l’ONU en 2008, le Gabon y a adhéré en 2014. Mais depuis cinq ans, le pays d’Ali Bongo n’a pas encore jugé de l’utilité de transmettre son rapport initial au Comité des droits des personnes handicapées, l’organe chargé de surveiller l’application de la Convention par les États parties. Il n’est toutefois pas le seul. Récemment, rapporte le site Laprosperite.online, le Forum des défenseurs et des organisations des personnes handicapées en Afrique centrale et dans les Grands Lacs (FOPHAC) a cité parmi les mauvais exemples de la sous-région la République démocratique du Congo et le Congo-Brazzaville.

C’est une obligation !

En ratifiant la Convention des droits des personnes handicapées, le Gabon avait, par la même occasion, accepté toutes les exigences se rapportant à cet instrument. Rattaché au Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme, le Comité des droits des personnes handicapées (CDPH) rappelle d’ailleurs que «chaque État doit [lui] présenter un rapport détaillé sur les mesures qu’il a prises pour s’acquitter de ses obligations en vertu de la présente Convention et sur les progrès accomplis à cet égard».

Le dépôt du rapport initial du gouvernement gabonais, qui aurait dû être accompagné du rapport alternatif des organisations de la société civile ayant adhéré à cette Convention celui de la société civile, devait être fait en 2016, soit deux ans après la ratification de la Convention, conformément au délai prescrit par le CDPH.

Vers des plaintes ?

Si la Délégation de l’Union européenne à Libreville s’était réjouie, en juillet 2014, de la ratification par le Gabon de la Convention des droits des personnes handicapées, elle n’avait pas manqué de rappeler à l’époque que celle-ci devrait «permettre aux victimes de manquements à la convention de porter leurs plaintes auprès du Comité des Nations unies».

Or, ces dernières années, les personnes vivant avec un handicap au Gabon n’ont pas cessé de se plaindre de leurs conditions de vie, notamment à travers leur association.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire