Gabon : Les personnes âgées toujours abandonnées

Célébrée à travers le monde tous les 1^er octobre, la Journée internationale des personnes âgées n’a donné lieu à aucune manifestation officielle au Gabon, où cette partie de la population est de plus en plus abandonnée à elle-même. Les autorités semblent avoir oublié leurs engagements en la matière.

Sans qu’aucune raison n’ait été donnée par le gouvernement, la Journée internationale des personnes âgées n’a pas été célébrée au Gabon, le 1^er octobre. Le ministère en charge des Solidarités nationales semble avoir oublié jusqu’à l’existence de cette journée, une des plus importantes pour l’ONU, qui invite les États à «ne laisser personne de côté», mais plutôt à «accorder de l’attention aux besoins spécifiques des personnes âgées». Le thème choisi cette année est : «Vers une égalité entre les tranches d’âge».

Si, comme l’Asie, l’Afrique est présentée comme continent «où la population des personnes âgées connaîtra la plus forte croissance», au Gabon, cette population semble déjà vouée à vivre dans la plus grande précarité, du fait de l’abandon dont elle est victime depuis plusieurs années. Le pays ne compte qu’une seule gériatrie publique pour 9 provinces. Située à proximité du Centre psychiatrique de Melen, au sud de Libreville, la structure bénéficie d’un soutien financier de l’État que les responsables jugent insuffisant pour la prise en charge des pensionnaires, dont la plupart ont été abandonnés par leurs parents.

En 2015, le Gabon a adopté le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et ses 17 objectifs de développement durable. Or, rappelle l’ONU, «le thème de l’édition 2019 s’aligne sur l’Objectif de développement durable numéro 10, qui met l’accent sur la réduction des inégalités dans le pays et d’un pays à l’autre».

L’organisation précise par ailleurs que, «le développement, pour qu’il soit effectif, doit être inclusif et englober tous les âges, sur un même pied d’égalité».

En mars 2017, le gouvernement gabonais avait réceptionné le rapport de la Commission de réflexion sur la prise en charge des personnes du 3^e âge. Les 57 pages de ce rapport proposaient, entre autres actions, une meilleure prise en charge sanitaire des séniors, la construction d’infrastructures, telles que des maisons de vie, l’aménagement d’un Centre de gériatrie et de gérontologie dans chaque principale ville des neuf provinces du pays et même l’adoption de tarifs préférentiels pour les transports publics. Depuis, aucune de ces propositions n’a été suivie d’effet.