Alors que ses autorités n’ont pas cessé de se plaindre de la diffusion sur les réseaux sociaux de fausses informations tendant à mettre à mal la confiance des citoyens vis-à-vis des institutions, le Gabon était aux abonnés absents lors de la signature, le 26 septembre, du Partenariat international sur l’information et la démocratie initié par Reporters sans frontières (RSF).

12 des 20 signataires du Partenariat que le Gabon n’a pas jugé utile de signer. © RSF

 

Du président de la République au Premier ministre, en passant par les membres du gouvernement et les hauts cadres de la fonction publique, au Gabon, les autorités ne manquent pas d’occasion pour fustiger la diffusion de «fake news», notamment sur les réseaux sociaux et dans la presse en ligne. Pourtant, à New York, à la faveur de la 74e Assemblée générale de l’ONU, ces mêmes autorités ont brillé par leur absence lorsqu’il s’est agi de signer le Partenariat sur l’information et la démocratie initié par RSF, censé en finir avec la rétention de l’information officielle. Seuls 20 pays ont signé cet accord, parmi lesquels l’Afrique du Sud, le Sénégal et la Tunisie.

Présentée par RSF comme «un accord intergouvernemental historique», cette initiative permet aux États de promouvoir les principes démocratiques dans l’espace digital, donc de laisser les citoyens avoir libre accès à l’information officielle en ligne.

«Ce texte historique formalise [les engagements des Etats] à favoriser l’accès à une information libre, indépendante, plurielle et fiable. Il instaure des principes démocratiques, comme la neutralité politique, idéologique et religieuse des algorithmes et la transparence de leur fonctionnement. Il porte enfin sur la responsabilité des fournisseurs de services en ligne à favoriser l’information fiable et le pluralisme de l’indexation pour sortir du “chaos informationnel”», précise RSF.

Pour l’État français qui l’a signé, «le Partenariat pour l’information et la démocratie répond au besoin de promouvoir un environnement propice à l’information fiable des citoyens, afin de leur permettre de se forger une opinion éclairée dans un contexte où la désinformation massive en ligne contribue à miner la confiance dans les institutions et les processus démocratiques, où les acteurs privés hors cadre démocratique exercent une influence croissante, où le journalisme professionnel est fragilisé et où le contrôle politique sur les médias se poursuit dans de nombreux pays».

Alors que le pays se présente comme un des plus démocratiques du continent, ayant en horreur la diffusion sur Internet de fausses informations, le Gabon n’aurait-il pas dû signer ce Partenariat pour convaincre sur ses intensions ? Libreville réfléchirait peut-être avant de s’engager. Lors de la 74e Assemblée générale de l’ONU, le Gabon était représenté par les ministres Alain-Claude Bilie-By-Nze (Affaires étrangères) et Lee White (Environnement). Approché à ce sujet, Alain-Claude Bilie-By-Nze, au demeurant ancien ministre de la Communication, qui conduisait la délégation gabonaise, assure n’avoir ni été informé, ni invité à la signature dudit partenariat. Ceci pourrait expliquer cela.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. SERGE MAKAYA dit :

    « Alors que le pays se présente comme un des plus démocratiques du continent, ayant en horreur la diffusion sur Internet de fausses informations »… !!!??? VOUS ETES VRAIMENT SÉRIEUX EN ÉCRIVANT CELA ?

    « Lors de la 74e Assemblée générale de l’ONU, le Gabon était représenté par les ministres Alain-Claude Bilie-By-Nze (Affaires étrangères) et Lee White (Environnement). » ILS N’ONT RIEN DE MODÈLES.

  2. Ari dit :

    l’État français a signé cet accord, mais sauf que c’est ce meme Etat francais qui est le premier a torpiller l’information et la democratie au Gabon pour maintenir la FrancAfrique. Alors de qui se moque-t-on?!

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