Désigné d’office coupable par l’opinion qui appelle à sa démission dans l’affaire de la disparition de 353 containers de Kevazingo au port d’Owendo, le nom du ministre d’État aux Forêts apparaît dans un document censé autoriser l’exportation du bois précieux par la société chinoise Gabon Yuan Sheng Negoce Limited. Son entourage nie en bloc et crie au montage et à la falsification de sa signature.

Guy-Bertrand Mapangou, le ministre d’Etat aux Forêt et à l’Environnement, chargé du Plan climat. © D.R.

 

Ces dernières heures, un document que d’aucuns jugent compromettant pour Guy-Bertrand Mapangou circule sur les réseaux sociaux. Daté du 23 février 2019 et arborant la carte du Gabon en filigrane, il est supposé être une «autorisation spéciale» du ministre des Forêts et de l’Environnement, chargé du Plan climat, concédant à la société Gabon Yuan Sheng Negoce Limited la possibilité d’exporter à destination de la Chine des plateaux de Kevazingo pour un volume de 5 892 m3.

«Ce document est un faux. Il s’agit d’un grossier montage, une manipulation de l’opinion, qui vise à salir l’image de Monsieur Guy-Bertrand Mapagou», lâche un collaborateur du ministre, fâché de ce que ces derniers jours son «patron [soit] injustement pointé du doigt».

Il faut dire que depuis la révélation par le procureur de la République de Libreville de la disparition au port d’Owendo de 353 containers de Kevazingo placés sous mains de justice, le ministre des Forêts est l’une des cibles des internautes. Certains l’invitent à démissionner de son poste après que les premiers éléments de l’enquête aient mis en cause plusieurs fonctionnaires placés sous son autorité.

Pourtant, dans les couloirs du ministère dit des Eaux et Forêts, on persiste et on signe : «Guy-Betrand Mapangou n’a pas à démissionner pour une faute qu’il n’a pas commise». Le ministre lui-même s’est totalement déchargé dans un récent communiqué de presse, comme pour réagir aux nombreuses accusations portées à son encontre. Au sein de son cabinet, il ne manque pas de soutien, dont un autre de ses collaborateurs qui confie avoir décelé «des manquements et des incohérences» dans le document en circulation sur les réseaux sociaux.

Détails de la demande de Gabon Yuan Sheng Negoce Limited et le refus de Mapangou (en haut à droite). © D.R.

«Vous pouvez constater que le document portant le numéro 910 ne présente aucun objet comme tous les documents administratifs officiels, et que la signature a tout simplement été scannée et appliquée sur ce grossier montage. De même, le dernier courrier enregistré au cabinet du ministre d’État porte le numéro 371, daté du 20 mai 2019. Le seul courrier départ relatif à l’autorisation de vidange n°001 date du 29 janvier 2019. C’est d’ailleurs la seule autorisation de vidange et non pas d’exportation que le ministre a délivrée depuis son arrivée à la tête de ce département», fait remarquer ce collaborateur ayant requis l’anonymat.

Autour de Guy-Bertrand Mapangou, on ne nie pas cependant avoir reçu de la société Gabon Yuan Sheng Negoce Limited une demande d’autorisation spéciale d’exporter les bois débités de Kevazingo, en février dernier. Seulement, on informe que la réponse du ministre à cette demande était un refus doublé d’un rappel des mesures prises par le gouvernement relatives à l’interdiction d’exploitation et de commercialisation de ce bois précieux. Une copie de cette lettre, dont Gabonreview s’est procuré une copie laisse apparaître une note de Guy-Bertrand Mapangou adressée au «DGAF» (le directeur général adjoint des Forêts) qui rappelle, en effet, qu’«il n’y a plus d’autorisation spéciale d’exporter cette essence».

 
GR
 

1 Commentaire

  1. moundounga dit :

    Bjr. Les documents confidentiels du Gabon sur les réseaux sociaux; comme une vente aux enchères qui dit mieux! et dire que nous avons soit disant une justice dite indépendante pour matérialisée la disposition de la constitution qui dit que  » les membres du gouvernement sont politiquement solidaires. Ils sont pénalement responsables des crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions ». C’est pourquoi la décision du palais sonne plutôt comme une poussée vers la sortie de ces 2 ministres car ces derniers n’ayant pas été entendu dans un cadre juridique. la boite de pandore n’est pas encore vidée.

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