Les révélations de La Lettre du Continent indiquent que Maixent Accrombessi, le directeur de cabinet du président Ali Bongo, serait un serial acquéreur de biens immobiliers, à travers la gestion et la création de plusieurs SCI. Des informations que suivrait l’OCRGDF dans le cadre du dossier des «biens mal acquis».

Acquise pour 6,5 millions de dollars, la propriété du défunt sénateur américain Ted Kennedy à Washington. © Pinterest.it

 

Sous le titre, «Accrombessi, agent immobilier à Paris», La Lettre du Continent du 6 mars 2013 fait une série de révélations pouvant laisser croire que le directeur de cabinet du président Ali Bongo est frappé de la boulimie de la pierre, pour emprunter une expression italienne. La lettre d’information confidentielle indique en effet qu’au-delà de sa mainmise sur les dossiers sensibles du renseignement et du pétrole, Maixent Accrombessi fait montre d’une forte inclination à investir dans la pierre, du moins à acquérir des   biens immobiliers. A cet effet, il aurait investi dans une poignée de Sociétés civiles immobilières (SCI).

Les initiés aux transactions immobilières savent qu’il est toujours plus intéressant d’acquérir ou de gérer un bien immobilier via une SCI. Car, lors de l’achat d’un bien immobilier via une SCI, celle-ci sera le seul propriétaire du bien. Les propriétaires de la SCI n’en seront que des associés et détiendront, eux, des parts de cette SCI, donc indirectement des parts de ce bien immobilier. Ce qui permet de bénéficier de certaines mesures fiscales, successorales ou légales.

Ainsi, selon La Lettre du Continent, «Accrombessi est le principal gérant-associé de plusieurs sociétés civiles immobilières (SCI) gérant des immeubles appartenant à l’Etat gabonais en France.» Le média confidentiel précise qu’il en est ainsi de «la SCI du 49 et 51 rue de l’Université créée en 2002 et dont il est devenu le nouveau gérant le 21 avril 2010. C’est dans le cadre de cette société que s’est effectuée l’acquisition de l’immeuble cédée, la même année, par la famille Pozzo di Borgo. Il s’occupe également en tant que gérant non associé de la SCI Val & Co., créée le 27 janvier 1995 et située 49-51 rue de l’Université (7e arr.). Cette société est dotée d’un capital de 2 millions € [environ 1,32 milliards de francs CFA -ndlr]. Son objet vise la location de terrains et d’autres biens immobiliers. L’Etat du Gabon en est le principal associé.»

Le secteur de l’immobilier n’aurait presque pas de secrets pour le directeur de cabinet du président gabonais, puisque, à en croire le bloggeur Gabonais Télesphore Obame Ngomo dans un texte paru en août 2012 et intitulé «Qui est réellement Maixent Accrombessi ?», celui-ci a été, avant son arrivée au Gabon, «démarcheur immobilier à Paris». D’ailleurs, son épouse, Eveline Accrombessi, gère également «la SCI Palimah domiciliée à Tréméreuc dans l’Ouest de la France», rajoute La Lettre du Continent.

Mais là ne s’arrête pas ce qui pourrait passer pour une véritable passion, puisque les révélations de La Lettre du Continent, généralement bien informée, poursuivent : «Le 13 février 2009, le directeur de cabinet d’Ali Bongo a également fondé sa propre entité – la SCI du Théâtre – domiciliée 83 rue Michel-Ange à Paris (16e arr.). Son associé est l’homme d’affaires d’origine malienne Seydou Kane, 50 ans, patron de la Sotec (BTP) au Gabon.»

Cette passion serait-elle contagieuse ? Seydou Kane semble en tous cas s’y être mis. S’il n’est pas indiqué qu’il a lui aussi monté une SCI, «celui-ci a récemment racheté un ranch non loin de Libreville ayant appartenu à Omar Bongo», révèle également La Lettre du Continent qui indiquait en janvier 2013 que ce ranch dans lequel Omar Bongo séjournait régulièrement, est situé au PK12 dans la banlieue Est de Libreville et que Kane a également racheté une villa, ex-propriété de l’ancien ministre Jean Rémy Pendy Bouyiki, située dans le quartier résidentiel Batterie 4 à Libreville, ainsi qu’un «appartement dans le 16e arrondissement de Paris, propriété d’Henri Minko, également ministre sous Bongo père

Et si l’achat, à 100 millions d’euros (environ 65 milliards de francs CFA), de la résidence Pozzo di Borgo située rue de l’Université dans le 7e arrondissement de Paris et l’acquisition de la propriété du défunt sénateur américain Ted Kennedy à Washington pour 6,5 millions de dollars, certes au bénéfice du dispositif diplomatique du Gabon à l’étranger, procédaient de cette boulimie, contagieuse, de la pierre ?

Cette fonction originale de Maixent Accrombessi, dans la gestion immobilière, «ne manque pas d’être relevée par les enquêteurs de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) dans le cadre du dossier des Biens mal acquis (BMA)», indique le courrier confidentiel d’information.

 
GR
 

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