Le site internet jeuneafrique.com a indiqué le 18 avril que le Gabon est menacé d’expulsion de l’IATI. Il s’agit en réalité de l’ITIE, ainsi que le démontrent l’échéance de l’ultimatum et les mobiles de cette plausible exclusion.

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Le Gabon aurait quelques anicroches avec l’Initiative Internationale pour une Aide Transparente (IATI), selon une dépêche de jeuneafrique.com, publiée le 18 avril 2012. Celle-ci indique en effet que l’IATI «a donné un ultimatum au Gabon pour se conformer à ses méthodes d’évaluation. Libreville a jusqu’à la fin de 2012 pour réagir, sous peine d’exclusion

Précisant que Libreville «a jusqu’au 9 décembre pour éviter d’être exclu» de cette organisation, le site internet de l’hebdomadaire panafricain semble cependant se tromper d’organisation. Cet ultimatum, s’il en est, a plutôt été indiqué au Gabon par l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), lors du sommet de cette organisation à Paris, les 2 et 3 mars 2011. A cette rencontre, le Gabon a en effet enregistré le rejet de son dossier concernant le statut de conformité. Le pays ne répondait pas aux exigences de l’ITIE concernant le rythme de publication des rapports de conciliation. Le dernier rapport du Gabon ne concernant en effet que des chiffres datant de 2006 tandis que ceux des années suivantes sont toujours attendus, alors que l’organisation exige un rapport par an.

Interrogées par Gabonreview.com, de nombreuses sources, diplomatiques, politiques et administratives, du Gabon n’ont pas pu confirmer ou n’ont pas en mémoire que leur pays a adhéré à l’IATI. Différente de l’ITIE qui s’intéresse aux mines et au pétrole, l’IATI a pour objectifs de «s’assurer que les fonds alloués aux pays en développement sont autant que possible consacrés à la réduction de la pauvreté». Elle travaille à la facilitation, la recherche, la comparaison et l’utilisation d’informations concernant les dépenses consacrées à l’aide internationale.

A l’initiative de Paul Toungui, alors ministre de l’Économie, des Finances et du Budget, le Gabon a informé la Banque mondiale, le 28 juillet 2004, de son souhait de rejoindre l’ITIE et demandé une assistance technique pour en assurer la mise en œuvre. Si dès 2004, le pays a commencé à fournir des données chiffrées démontrant sa volonté de transparence concernant les mines et le pétrole, il est cependant resté un pays candidat bénéficiant à plusieurs reprises de reports pour la validation de sa conformité avec l’initiative. En mars 2012, l’organisation a indiqué à ce sujet que «Lors de sa réunion à Amsterdam, le 9 juin 2011, le Conseil d’administration de l’ITIE a décidé de renouveler le statut de pays Candidat du Gabon pour une période de 18 mois (soit d’ici le 9 décembre 2012), période à la fin de laquelle le Gabon devra avoir effectué une Validation conforme à l’édition 2011 des Règles de l’ITIE

Jeuneafrique.com indique à titre d’exemple que «La Guinée équatoriale a déjà été exclue de l’organisation, ce qui a suscité la méfiance des bailleurs de fonds et contribué à la dégradation de l’image du pays.» De même, le Gabon ne risque rien à en sortir, sauf sa bonne réputation. Le pays gagnerait pourtant, dans sa quête d’une étiquette de pays démocratique, à se conformer aux règles de cette organisation à laquelle il a librement adhéré. De même, il gagnerait à rejoindre l’IATI mentionné, certainement par erreur, sur jeuneafrique.com. Ce qui ne renforcerait que davantage le dispositif de transparence financière tant souhaité par ses hautes autorités et son peuple.

 
GR
 

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