Libreville croule sous les immondices et ce n’est un secret pour personne. Une situation traduisant les difficultés de la Société de valorisation des ordures ménagères du Gabon (Sovog) à assurer ses missions, mais surtout l’indifférence du gouvernement sur cette  question. Au point que l’ONG Croissance saine environnement tire la sonnette d’alarme.

Saturée, la décharge de Mindoubé est aussi le siège d toute une économie de la récupération : fouilleurs, réparateurs, revendeurs... - © D.R.

Dans un communiqué publié le 7 octobre dernier, elle «constate comme tous les habitants de la capitale politique et administrative de notre pays le scandale que nous fait vivre notre gouvernement. Des violations graves des droits humains en laissant les ordures de tout genre dévaloriser notre ville qui pourrait dans les prochains jours vivre des épidémies lies à un mauvais cadre de vie».

Une situation que d’aucuns imputent à la Sovog. En effet, depuis la cession de la collecte d’ordures à la Sovog et la pression démographique galopante à Libreville, cette société éprouve des difficultés à remplir convenablement son contrat. Plusieurs facteurs expliquent condition, notamment l’incivisme des populations qui ne respectent pas les heures de ramassage des ordures, le mauvais état du réseau routier.

A cela s’ajoute également la saturation de l’unique décharge de Midoumbé. A ce sujet, Croissance saine environnement explique que dans la convention entre l’État et la Sovog, «il est dit que 12 mois après le lancement du programme de collecte, l’État mettra à disposition de Sovog un terrain de 40 ha viabilisés avec une route d’accès pour la construction d’une usine de traitement et de valorisation des ordures. Nous sommes en octobre 2012 soit 10 ans après, la Sovog n’a toujours pas le terrain pour traiter les déchets collectés».

«Conséquence, la décharge de Mindoubé est aujourd’hui totalement saturée à plus de 50 m de hauteur du niveau de la mer. Toute chose qui met en contradiction la vision du chef de l’État sur son engagement à la protection de l’environnement dans notre pays en particulier et dans le monde en général», poursuit l’ONG, qui «condamne fermement la négligence du régulateur institutionnel».

Par ailleurs, elle redoute le risque d’épidémie qui pourrait faire paniquer la population, estime que la collecte des ordures ménagères seules ne suffit pas pour nettoyer une ville et dénonce que la collecte des ordures soit confiée à la seule Sovog. Enfin, l’ONG s’interroge sur la pré-collecte des déchets des quartiers sous intégrés, les déchets industriels, le balayage des rues, le curage des caniveaux ou encore l’enlèvement des cadavres d’animaux morts sources des épidémies. «Les populations attendent une réponse concrète du gouvernement», a-t-elle conclu.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. scha dit :

    « Libreville la belle », mon oeil!!! ce n’est qu’un slogan! LBV est une porcherie à ciel ouvert!spectacle désolant à tous les coins de rue et odeurs nauséeuses!

  2. ni lire ni écrire dit :

    Les charognes putréfiées qui jonchent nos rues, innocentes victimes des chauffards de Libreville, sont une menace grave pour la santé publique. La pluie charrie les germes qu’elles portent jusque dans l’Estuaire ou se baignent les enfants. Qu’attend t on pour mettre un terme à ce scandale?

  3. Giuseppe Cattabriga dit :

    Difficile penser à un développement durable s’il n’y a pas une sensibilité adéquate pour l’environnement.

  4. charly tiburse dit :

    je ne comprend pas ce pays ou je suis,la ville de libreville est devenu une décharge mon Dieu quel est le problème pourquoi les responsables ne communique pour informer la population on parle de quel development

  5. FINE BOUCHE dit :

    Ce manque d’information permet aux autorités compétentes (ou incompétentes plutôt) de ne pas prendre leurs responsablitité auprès des populations, quels mensonges, quelles aberrations pourrait-on nous raconter ? Il y a bien des responsables de quelque chose. La mairie ou l’Etat, les guides de la nation gabonaise se renverraient la balle en s’accusant mutuellement. Nous payons des impôts pour une qualité de vie mais malgré tout ceci pas grand chose à l’horizon, le moyen âge est encore aux portes de Libreville la belle. Emergeons de notre saleté d’abord. Aujourd’hui, la parole est libre, mais que de blabla pour nous faire croire que nous sommes dans une démocratie avec tous les codes nécessaires pour une évolution des moeurs, de la pensée, des comportements. Faire bien, faire transparent, nous avons peut-être trop à perdre ….

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