Lancée au début du mois courant, l’opération « Vipère » livre des chiffres laissant penser que cet espace est devenu une zone de non-droit au fil des années. Devant permettre de régulariser à terme la situation des occupants illégaux des logements de la cité Alhambra, à Angondjé dans la commune d’Akanda, elle révèle qu’aucun occupant, sur 1 080, ne dispose d’un contrat de location-vente.

La cité Alhambra sous l’emprise d’un réseau d’attribution illégale des contrats de logements. © Gabonreview

 

Censée être un espace dédié prioritairement à la mise à disposition de logements aux «petits salaires» gabonais via le procédé de location-vente, la cité Alhambra est devenue au fil du temps une zone de non-droit. Installés sans autorisation dès 2016, les occupants y ont instauré leurs propres règles, allant jusqu’à défier l’autorité de l’État. Lancée le 2 septembre dernier par le ministère du Logement, l’opération de recensement baptisée « Vipère » n’est pas la bienvenue, bien que celle-ci, précise le gouvernement, vise à régulariser la situation des squatteurs. L’annonce, la semaine dernière, d’une seconde phase de l’opération qui devrait imposer le versement d’une somme de 50 000 francs CFA à tous les occupants «pour les frais de dossiers» a été suivie d’une contestation des squatteurs.

Pourtant, au ministère du Logement, l’on informe que cette seconde phase de l’opération sera bel et bien lancée le 1er octobre prochain. D’autant que les chiffres de la première phase du recensement, qui s’achève le 30 septembre, révèlent de nombreuses dérives.

Pour un total de 1 080 logements, en effet, parmi les 647 recensés à ce jour, seuls 515 occupants disposent d’un contrat de location simple. Aucun des squatteurs ne dispose d’un contrat de location-vente, contrairement aux dires des porte-paroles du collectif des occupants, qui se sont par ailleurs gardés d’avouer aux agents recenseurs que 53 logements sont en situation de sous-location. «Les occupants de ces 53 logements payent un loyer plus cher à des personnes qui se font passer pour les propriétaires de ces logements», précise une source au centre technique de l’habitat (CTH).

Parmi les occupants recensés, enfin, 61 n’ont pas été capables de présenter un contrat, quand 18 ont simplement refusé de les présenter aux agents de la CTH.

Alors que depuis trois ans aucun loyer n’a été reversé ni au Trésor public ni aux services du ministère du Logement, dès le 5 novembre prochain, tous les occupants de la cité Alhambra seront soumis au paiement de leur loyer. Pour l’heure, le recensement se poursuit sans heurts, assure le ministère.

 
GR
 

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