Selon un projet de rapport rédigé en 2017 et divulgué par The New Humanitarian, l’Organisation des Nations unies a bâclé son enquête sur des accusations d’abus sexuel à l’encontre de soldats de la paix burundais et gabonais déployés à Dekoa, dans la préfecture de Kemo, en République centrafricaine, laissant tomber les victimes.

Les soldats de la paix déployés à Dekoa, en République centrafricaine. © D.R

 

Un projet de rapport interne des Nations unies portant mention « brouillon confidentiel« , obtenu par The New Humanitarian et relayé par Associated Press, révèle une série d’erreurs commises par les enquêteurs et démontre pourquoi aucune poursuite n’a été intentée contre les soldats de la paix burundais et gabonais déployés à Dekoa, dans la préfecture de Kemo, dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca).

Selon le rapport de 50 pages commandé en 2017 par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) des Nations unies, et soumis en avril de la même année, détaille les erreurs commises lors des enquêtes et expose comment les femmes et les filles présumées victimes ainsi que les enquêteurs de l’ONU ont été déçus dans le processus. Ce rapport indique que l’Unicef n’a pas réussi à recueillir des témoignages précis de victimes et a attendu des semaines avant d’informer l’organe d’enquête et de surveillance de l’ONU des allégations. De même,  l’ONU n’a pas réussi à assurer la sécurité de base des enquêteurs. Par ailleurs, l’atmosphère où les femmes et les filles qui portent les accusations a été qualifiée de «menaçante».

Selon ce rapport, le système de collecte et de stockage de l’ADN a contribué à la décomposition des échantillons, ruinant ainsi les chances d’identifier les auteurs présumés. En effet, une grande partie des échantillons a été prélevée de mars à mai 2016, puis  stockée à Bangui pendant des mois et n’a pas été livrée au bureau de Nairobi aux fins de l’enquête avant avril 2017. «La plupart étaient déjà pourris. Il n’est donc pas surprenant que des résultats positifs ne puissent pas être obtenus», indique le rapport sur les échantillons d’ADN.

Selon l’ONU, le BSCI a interrogé 139 personnes, examiné leurs comptes et identifié 16 auteurs possibles du Gabon et 25 du Burundi, à l’aide de photos et d’éléments de preuve corroborants. Sur les 139 victimes, 25 étaient des mineurs qui ont affirmé avoir été agressés sexuellement et huit demandes de paternité ont été déposées.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. ngomo dit :

    Une enquête complétement baclée et des victimes laissées à l’abandon .. quelle injustice….

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